TRIBUNES LIBRES !
Jean de Maistre : Les tueurs SS d’Oradour sur Glane ont des ancêtres, les troupes de la république.

Par Jean de Maisre.
Lettre du général Westermann au comité de salut public :
«
Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains.
Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants.
Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay.
Suivant les ordres que vous m’aviez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands.
Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher.
J’ai tout exterminé.
Un chef des Brigands, nommé Désigny, a été tué par un maréchal-des-logis.
Mes hussards ont tous à la queue de leurs chevaux des lambeaux d’étendards brigands. Les routes sont semées de cadavres.
Il y en a tant que, sur plusieurs endroits, ils font pyramides.
On fusille sans cesse à Savenay, car à chaque instant il arrive des brigands qui prétendent se rendre prisonniers.
Kléber et Marceau ne sont pas là.
Nous ne faisons pas de prisonniers, il faudrait leur donner le pain de la liberté et la pitié n’est pas révolutionnaire ».
Les tueurs SS d’Oradour sur Glane et les massacres des Einsatzgruppen nazis en Pologne ont des ancêtres, les troupes de la république.
En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l’armée de l’Ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août.
L’ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée « la promenade militaire » alors qu’à cette date la Grande Armée catholique et royale n’est plus qu’un nom.
Turreau divise l’armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d’exterminer la population.
Ce sont les « colonnes infernales » qui vont se livrer au génocide des Vendéens.
L’ordre du jour du général Grignon, commandant la 2e division est très clair : « Je vous donne l’ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d’être brûlé et de passer au fil de l’épée tout ce que vous rencontrerez d’habitants. »
Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites : «
Nous en tuons près de 2000 par jour. […]
J’ai fais tué (sic) ce matin 53 femmes, autant d’enfants. […]
J’ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j’ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions…
PAR JEAN DE MAISTRE
Relire le discours contre-révolutionnaire d’Alexandre Soljenitsyne, en Vendée.
Grand Texte ∗∗∗

1973-2025 : Il y a un peu plus de 50 ans paraissait l’Archipel du Goulag
Ce discours fondamental d’Alexandre Soljenitsyne ne se contente pas de redire les horreurs révolutionnaires par le menu comme on se contente trop souvent de le faire.
Il resitue la Révolution dans une trajectoire du temps qui conduit jusqu’à nous.
Et dans une perspective en un sens prophétique, il envisage la fin du cycle destructeur et sanglant des révolutions.
Soljenitsyne dit le mal qu’il faut penser de toute révolution.
De la nôtre en particulier. Il critique ses racines idéologiques elles-mêmes, les illusions des Lumières, la devise de notre République, les « organisateurs rationalistes du bonheur du peuple ».
Sur la réalité des révolutions, sur les horreurs qu’elles engendrent, sa pensée se « dédouble » dans une vision grandiose et universelle des maux que le monde a connus de leur fait, aux XIXe et XXe siècles.
Il appelle de ses vœux le temps où seront érigés, en Russie, des monuments pour témoigner de cette barbarie et souhaite que les Français en fassent autant, non seulement comme objet de mémoire, mais aussi, mais surtout, comme condition d’une renaissance.
Soljenitsyne ouvre à notre réflexion de multiples « pistes » avec la force et l’autorité d’un témoin, d’une victime, en définitive victorieuse.
Discours d’Alexandre Soljenitsyne, le samedi 25 septembre 1993, aux Lucs-sur-Boulogne, pour l’inauguration de l’Historial de Vendée .
Monsieur le président du Conseil général de la Vendée, chers Vendéens,
Il y a deux tiers de siècle, l’enfant que j’étais lisait déjà avec admiration dans les livres les récits évoquant le soulèvement de la Vendée, si courageux, si désespéré.
Mais jamais je n’aurais pu imaginer, fût-ce en rêve, que, sur mes vieux jours, j’aurais l’honneur d’inaugurer le monument en l’honneur des héros et des victimes de ce soulèvement.
Vingt décennies se sont écoulées depuis : des décennies diverses selon les divers pays.
Et non seulement en France, mais aussi ailleurs, le soulèvement vendéen et sa répression sanglante ont reçu des éclairages constamment renouvelés.
Car les événements historiques ne sont jamais compris pleinement dans l’incandescence des passions qui les accompagnent, mais à bonne distance, une fois refroidis par le temps.
Longtemps, on a refusé d’entendre et d’accepter ce qui avait été crié par la bouche de ceux qui périssaient, de ceux que l’on brûlait vifs, des paysans d’une contrée laborieuse pour lesquels la Révolution semblait avoir été faite et que cette même révolution opprima et humilia jusqu’à la dernière extrémité.
Eh bien oui, ces paysans se révoltèrent contre la Révolution.
C’est que toute révolution déchaîne chez les hommes, les instincts de la plus élémentaire barbarie, les forces opaques de l’envie, de la rapacité et de la haine, cela, les contemporains l’avaient trop bien perçu.
Ils payèrent un lourd tribut à la psychose générale lorsque le fait de se comporter en homme politiquement modéré – ou même seulement de le paraître – passait déjà pour un crime.
C’est le XXème siècle qui a considérablement terni, aux yeux de l’humanité, l’auréole romantique qui entourait la révolution au XVIIIème.
De demi-siècles en siècles, les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leur propre malheur, de ce que les révolutions détruisent le caractère organique de la société, qu’elles ruinent le cours naturel de la vie, qu’elles annihilent les meilleurs éléments de la population, en donnant libre champ aux pires.
Aucune révolution ne peut enrichir un pays, tout juste quelques débrouillards sans scrupules sont causes de mort innombrables, d’une paupérisation étendue et, dans les cas les plus graves, d’une dégradation durable de la population.
Le mot révolution lui-même, du latin revolvere, signifie rouler en arrière, revenir, éprouver à nouveau, rallumer.
Dans le meilleur des cas, mettre sens dessus dessous.
Bref, une kyrielle de significations peu enviables.
De nos jours, si de par le monde on accole au mot révolution l’épithète de «grande», on ne le fait plus qu’avec circonspection et, bien souvent, avec beaucoup d’amertume.
Désormais, nous comprenons toujours mieux que l’effet social que nous désirons si ardemment peut être obtenu par le biais d’un développement évolutif normal, avec infiniment moins de pertes, sans sauvagerie généralisée.
II faut savoir améliorer avec patience ce que nous offre chaque aujourd’hui.
II serait bien vain d’espérer que la révolution puisse régénérer la nature humaine.
C’est ce que votre révolution, et plus particulièrement la nôtre, la révolution russe, avaient tellement espéré.
La Révolution française s’est déroulée au nom d’un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable : liberté, égalité, fraternité.
Mais dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s’exclure mutuellement, sont antagoniques l’une de l’autre!
La liberté détruit l’égalité sociale – c’est même là un des rôles de la liberté -, tandis que l’égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre.
Quant à la fraternité, elle n’est pas de leur famille.
Ce n’est qu’un aventureux ajout au slogan et ce ne sont pas des dispositions sociales qui peuvent faire la véritable fraternité.
Elle est d’ordre spirituel.
La liberté et l’égalité s’excluent mutuellement.
Et, en guise de fraternité, la Convention pratiqua le génocide !…
Au surplus, à ce slogan ternaire, on ajoutait sur le ton de la menace : « ou la mort», ce qui en détruisait toute la signification.
Jamais, à aucun pays, je ne pourrais souhaiter de grande révolution.
Si la révolution du XVIIIème siècle n’a pas entraîné la ruine de la France, c’est uniquement parce qu’eut lieu Thermidor.
La
révolution russe, elle, n’a pas connu de Thermidor qui ait su
l’arrêter.
Elle a entraîné notre peuple jusqu’au bout, jusqu’au gouffre, jusqu’à l’abîme de la perdition.
Je regrette qu’il n’y ait pas ici d’orateurs qui puissent ajouter ce que l’expérience leur a appris, au fin fond de la Chine, du Cambodge, du Vietnam, nous dire quel prix ils ont payé, eux, pour la révolution.
L’expérience de la Révolution française aurait dû suffire pour que nos organisateurs rationalistes du bonheur du peuple en tirent les leçons.
Mais non ! En Russie, tout s’est déroulé d’une façon pire encore et à une échelle incomparable.
De nombreux procédés cruels de la Révolution française ont été docilement appliqués sur le corps de la Russie par les communistes léniniens et par les socialistes internationalistes.
Seul leur degré d’organisation et leur caractère systématique ont largement dépassé ceux des jacobins.
Nous n’avons pas eu de Thermidor, mais – et nous pouvons en être fiers, en notre âme et conscience – nous avons eu notre Vendée.
Et même plus d’une.
Ce sont les grands soulèvements paysans, en 1920-21.
J’évoquerai seulement un épisode bien connu : ces foules de paysans, armés de bâtons et de fourches, qui ont marché sur Tanbow, au son des cloches des églises avoisinantes, pour être fauchés par des mitrailleuses.
Le soulèvement de Tanbow s’est maintenu pendant onze mois, bien que les communistes, en le réprimant, aient employé des chars d’assaut, des trains blindés, des avions, aient pris en otages les familles des révoltés et aient été à deux doigts d’utiliser des gaz toxiques.
Nous avons connu aussi une résistance farouche au bolchévisme chez les Cosaques de l’Oural, du Don, étouffés dans les torrents de sang.
Un véritable génocide.
En inaugurant aujourd’hui le mémorial de votre héroïque Vendée, ma vue se dédouble.
Je vois en pensée les monuments qui vont être érigés un jour en Russie, témoins de notre résistance russe aux déferlements de la horde communiste.
Nous avons traversé ensemble avec vous le XXème siècle. De part en part un siècle de terreur, effroyable couronnement de ce progrès auquel on avait tant rêvé au XVIIIème siècle.
Aujourd’hui, je le pense, les Français seront de plus en plus nombreux à mieux comprendre, à mieux estimer, à garder avec fierté dans leur mémoire la résistance et le sacrifice de la Vendée.
Par Alexandre SOLJÉNITSYNE
Publication précédente le 15 décembre 2023
Source : https://www.jesuisfrancais.blog/2025/03/16/
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