Confiance : Bayrou n’est pas en cause, le problème c’est Macron

Pour les médias de grand chemin la cause est entendue : le
gouvernement Bayrou va prochainement tomber, faute de recueillir un vote
de confiance de l’Assemblée nationale.
Certes François Bayrou, âgé de 74 ans, manque de charisme et ne semble pas vraiment à la hauteur des menaces qu’il ne cesse d’agiter.
Certes, aux termes de la Constitution, le gouvernement « détermine et conduit la politique de la nation ».
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Mais il ne faut pas se tromper de cible pour autant : le vrai responsable du désastre français, c’est Emmanuel Macron, qui est au pouvoir depuis plus de 10 ans : d’abord comme secrétaire général adjoint de l’Élysée en 2012, puis comme ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique en 2015, enfin comme président de la République depuis 2017.
Alors que le fusible Bayrou n’est Premier ministre que depuis le 13
décembre 2024, il n’a pas eu le temps d’avoir un bilan ; mais le passif
de plus de 10 ans de macronisme, lui, est extrêmement lourd.
Il serait temps d’en tirer les conséquences.
La France accumule les désastres
On serait bien en peine, en effet, de trouver quelque chose de
positif dans l’action d’Emmanuel Macron, que ce soit sur le plan
intérieur ou sur le plan extérieur.
Sur le plan intérieur, la communication a remplacé l’action et la France n’a cessé de s’enfoncer, accumulant les désastres.
Désastre sécuritaire et migratoire, qui touche même les plus petites communes, livrées maintenant aux dealers.
Désastre économique, puisque le président de la République s’est rallié
en tout à l’idéologie libre-échangiste et mondialiste de la Commission
européenne : la France s’est donc désindustrialisée, elle est en train
de sacrifier son agriculture et sa balance commerciale accumule les
déficits.
Spectateur, le président se borne à déplorer les « mauvais » accords
commerciaux que la Commission européenne « négocie », principalement à
nos dépens.
Désastre social, avec la déconstruction de la protection sociale pour
les Français, le chaos éducatif qui a cassé l’ascenseur social et la
remontée du chômage.
Désastre financier, avec un endettement colossal et un coût croissant de
sa dette, alors que l’État se montre incapable de contenir ses déficits
malgré une pression fiscale parmi les plus élevées des pays de l’OCDE.
Et alors que la crise financière pointe à l’horizon.
Nos dirigeants n’ont plus le pouvoir de garantir le bien commun
Un président qui détruit au lieu de bâtir
Désastre institutionnel, puisque le président ne dispose plus de
majorité réelle au Parlement depuis la dissolution de 2014 et qu’il
réunit moins de 20 % d’opinions favorables selon les sondages. Le régime
des partis est donc de retour en France, avec son lot d’impuissance, de
compromissions et de combines électorales.
Désastre pour notre souveraineté enfin, parce qu’Emmanuel Macron a
laissé, par européisme, la Commission européenne empiéter sur les droits
des États, au mépris des traités européens.
En réalité, depuis 2017, la France accumule les réformes inutiles,
improvisées ou inachevées, qui détruisent au lieu de bâtir l’avenir.
Comme on a sacrifié la politique énergétique sur l’autel de l’idéologie
antinucléaire, comme on détruit EDF à la demande de l’UE, mettant en
péril notre avantage compétitif de disposer d’une énergie bon marché.
Comme on déconstruit les services publics, sans aucun profit réel pour
les Français. Comme on n’a réformé qu’à moitié le système des retraites.
Le domaine réservé : un désastre exemplaire
Sur le plan extérieur, qui est plus que tout autre le « domaine
réservé » du président de la République, le désastre est encore plus
éclatant.
François Hollande était certes souvent ridicule à l’étranger,
bafouillant et se prenant les pieds dans les estrades et les tapis. Mais
Emmanuel Macron, lui, est surtout un bavard du genre malfaisant.
Pratiquant une diplomatie brouillonne et verbale, le président de la République a réussi en effet la performance de se brouiller avec à peu près tout le monde : avec l’Afrique, avec l’Algérie, avec Israël, avec la Russie, avec la Chine, avec les États-Unis, avec la Hongrie, avec l’Italie, avec l’Espagne…
Devant les caméras, il tripote et embrasse tout le monde, mais en
réalité il a fait perdre à la France son statut de puissance
d’équilibre, sans rien obtenir de concret en échange.
Il court derrière l’Ukrainien Zelensky, mais s’étonne de n’être plus
écouté à Moscou.
Il joue les « Européens », mais il courtise la Grande-Bretagne, qui ne fait plus partie de l’UE. Il demande au président du Burkina Faso d’aller « réparer la clim » et accuse les Russes de la perte d’influence de la France en Afrique.
Il déclare que l’OTAN est en « état de mort cérébrale », mais ensuite il se rallie à tout ce qu’elle décide et il joue les va-t-en-guerre en Europe, avec une armée fantomatique. Il invite Mme von der Leyen dans ses déplacements à l’étranger, au grand étonnement de ses interlocuteurs. Et quand il demande à accompagner le chancelier allemand en Chine, il se fait remettre vertement à sa place par Berlin.
Un président qui macrone
Bref, il « macrone » tout le temps, comme le dit méchamment la presse ukrainienne : il parle bien, parfois en anglais, mais plus personne n’écoute la voix, désormais inaudible, de la France.
Quelle image terrible donne ce président français, assis autour du
bureau du président Trump le 18 août dernier, écoutant sagement, avec
quelques collègues « européens », le vrai patron faire la leçon !
Le pire tient à ce que ces échecs à répétition s’accompagnent d’une
arrogance et d’un mépris sans limite pour ceux qui auraient l’audace de
critiquer notre nouveau Mozart.
« Les Français ne méritent pas mon mari » aurait dit Brigitte
Macron, si l’on en croit la presse, lors d’un déplacement au Maroc. On a
compris le message : si Macron est devenu « mauvais en tout » comme dit
un personnage de Pagnol, c’est la faute à ces cochons de Français, pas
la sienne.
Comme l’URSS, la France ne peut pas être réformée de l’intérieur
Un président qui matraque
« Il faut se méfier de la première impression, c’est souvent la bonne », dit-on parfois avec ironie. La présidence Macron, née dans le complot et la violence, risque de confirmer l’adage.
En 2017, Emmanuel Macron a été élu à la suite d’un complot médiatique et
judiciaire ayant assuré sa promotion et éliminé son principal rival,
François Fillon.
La présidence Macron a ensuite significativement commencé avec la très
violente répression du mouvement des Gilets jaunes, comme pour mieux
souligner qu’elle inaugurait une coupure radicale entre le pays réel et
le pays légal.
Puis elle a continué avec la dictature sanitaire lors de la crise du Covid.
Elle se poursuit aujourd’hui avec une censure et une répression
croissante des opinions dissidentes, appuyée sur une Union européenne
devenue eurofascisme, comme disent les Républicains américains.
Et comme tout oligarque progressiste, notre génie de la finance et de la
diplomatie ne tolère que les louanges et les journalistes complices,
qui lui permettent de vivre dans sa bulle, à l’abri de la réalité qui
dérange.
Et d’accuser ses opposants de n’être que des fadas, des fachos, des complotistes ou des agents de Poutine. Des salauds sartriens qu’il faut donc faire taire.
Emmanuel Macron ne gouverne pas, ou il gouverne mal, mais il s’accroche
au pouvoir de plus en plus brutalement et de moins en moins
démocratiquement.
La censure du gouvernement Bayrou ne risque pas de calmer ses ardeurs dictatoriales.
À moins que.
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