[SATIRE A VUE]
Marseille : le secteur des saisonniers du trafic est en crise

Le « narcotourisme » qui sévit à Marseille en période estivale serait en recul.
Effarés par les règlements de comptes sanglants qui émaillent les divers trafics de stupéfiants, les petites mafias venues des autres régions de France préfèrent capituler.
« Glaces, chouchou, chichis, coco ! »
Sur les plages, de jeunes touristes sont venus pour les jobs d'été qu'offre Marseille : vendeur de cannabis ou de cocaïne, guetteur aux abords d'un point de deal.
Ce petit coup de main aux collègues du Sud financera leurs vacances.
Dès la gare Saint-Charles, certains saisonniers partent en quête de clients, d'autres attendent que l'argent vienne à manquer pour commencer la cueillette d'euros dans les quartiers nord.
Le métier se fait dur, le risque permanent.
L'issue des multiples règlements de comptes a dissuadé une partie de la main-d'œuvre locale de perpétuer le métier.
En 2025, même l'estivant du 93 rechigne à finir grillé dans une carcasse de voiture.
Dans Le Monde, Me Karim Bouguessa dresse un état des lieux peu rassurant pour les dirigeants du trafic : « Fini, les étés où l’on venait partager les bons plans de travail saisonnier pour flamber plus.
À cela une raison : Marseille fait peur. Il ne reste que les téméraires. »
En bord de mer, de jeunes effrontés se lancent dans la vente ambulante de gilets pare-balles.
« Survivez à Marseille !
Rentrez indemne dans votre mobil-home ! » Les crieurs de plage s'en donnent à cœur joie.
Le téméraire évoqué par l'avocat marseillais se fait rare.
Une diversification s'impose.
Au QG des importateurs de cannabis, on planche sur des produits en mesure de rassurer le vendeur occasionnel : des santons à fumer, de la bouillabaisse en barrettes....
Avec une marchandise dissimulée derrière le folklore, le dealer aoûtien peut reprendre espoir en ses chances de rentrer vivant à la maison.
De son côté, la municipalité travaille sur un petit train qui ferait visiter les hauts lieux du trafic aux touristes.
Le cri du guetteur, le soir, au clair de lune, est un moment propice à des soirées poésie.
Le sifflement des balles se prête à une interprétation de La Flûte enchantée.
Bientôt un festival.
Des vacanciers du 93 trouvent enfin un job d'été moins dangereux grâce l'initiative de la mairie.
À Marseille, le recul du narcotourisme révèle le climat de terreur qui règne sur la ville.
Avec le renoncement des petites mains venues des autres régions de France, la préfecture des Bouches-du-Rhône devient le mètre étalon qui fait apparaître la Seine-Saint-Denis en département paisible.
« Il ne manque que la mer pour faire la Californie », déclarait Emmanuel Macron, à propos de cette banlieue d'Île-de-France.
C'était en 2021.
Quatre ans plus tard, le classement des régions les moins pires est en bonne voie.

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