REVUE DE PRESSE
Manifestation féministe : le drôle d’après-midi du collectif Némésis, bloqué dans un square puis sous protection dans le cortège
REPORTAGE - Indésirable au sein de la manifestation parisienne organisée par les mouvements féministes et syndicaux, le collectif identitaire Némésis l’a rejointe tardivement.
Si les revendications de Némésis n’ont pas été acceptées dans cet amalgame, c’est qu’il s’agirait surtout d’une «stigmatisation» des «migrants et des musulmans».
«Elles ne font pas le jeu de l’extrême-droite, elles sont l’extrême-droite, soulignait encore Alice*, approuvée gravement par ses amis.
On ne compose pas avec ces gens-là».
«Elles sont d’accord avec l’extrême-droite et partout où elle gagne, l’extrême-droite remet en cause le droit des femmes», abondait Esther*, en citant l’avortement et la décision de la Cour Suprême américaine, à majorité conservatrice, de permettre à chaque État fédéré de légiférer en la matière, au lieu d’autoriser l’IVG sur tout le territoire.
Sarah Knafo accueillie en star
«Nous sommes là pour dénoncer toutes les violences, même celles que ne veulent pas voir certaines associations d’extrême-gauche», a, pour sa part, assuré Alice Cordier en citant notamment les clandestins sous OQTF, l’islamisme et certaines pratiques traditionnelles en Afrique.
«Mais nous sommes obligés de le faire sous un cordon de sécurité», a-t-elle regretté.
Quelques minutes auparavant, des manifestants qui se dirigeaient vers la place de la République ont reconnu les membres du collectif et ont commencé à l’invectiver.
Les forces de l’ordre ont fait barrage de leurs corps, et la sécurité d’Alice Cordier, véritables colosses, ne les ont pas quittés des yeux.
Dans le parc ont eu lieu des rencontres assez surréalistes.
Une militante, plutôt très à gauche, vêtue de noir, avec des longues bottes en cuir, dont le nez est traversé par une barre de fer, s’est retrouvée en face d’une militante de Némésis dont le foulard, une copie d’Hermès, couvrait le nez jusqu’aux yeux, eux-mêmes cachés derrière des lunettes de soleil à la mode, sous un chapeau de chasse.
Deux visions du féminisme se sont regardées sans se parler, jusqu’au départ de la première militante, interloquée de s’être retrouvée au milieu «de soutiens de l’extrême-droite».
Ceux-ci étaient principalement jeunes et arboraient des stickers «Make feminism great again». Ils attendent «Sarah». Sarah Knafo.
Vers 15h, l’eurodéputée issue de Reconquête! a été accueillie en rockstar.
Sur un banc aux côtés d’Alice Cordier, elle a lancé dans un microphone : «nous voulons vraiment défendre les femmes, et pas seulement des grandes idées dans la lune, mais bien contre toutes les menaces que connaissent les femmes».
«Ce que raconte Alice sur tous les plateaux, c’est ce que j’ai vécu toute mon enfance.
J’ai grandi en Seine-Saint-Denis et je sais ce que c’est qu’être une jeune femme et prendre les transports en commun toute seule, cacher ses affaires, avoir un sac en bandoulière, se faire voler son téléphone et avoir honte de l’avouer à ses parents car ce n’est pas la première fois».
Le refus des associations d’accueillir Némésis dans le cortège général ?
«Un but contre leur camp qui montre que ce n’est pas vraiment la cause des femmes qu’elles défendent», a répondu Sarah Knafo au Figaro.
Vers 16h, entourées par les forces de l’ordre, les membres de Némésis ont pu prendre leur place dans la manifestation.
Quand elle s’est terminée vers 19h, hormis quelques tentatives de charges des antifas contre les femmes du collectif, aucun incident n’était à déplorer.
«Grâce au super travail des policiers qui nous ont protégées», a précisé Alice Cordier.
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