CINÉMA !
Noël chez les Navis, la tête dans les étoiles
Et de trois !
La saga continue avec ces extraterrestres à longue queue peuplant Pandora l’exolune de Polyphème dans le système d’Alpha Centauri A.
La porte à côté à l’échelle de l’univers.
James Cameron qui vit au Henua Aotéaroa (Nouvelle-Zélande) n’a jamais caché qu’il avait puisé dans son environnement humain, sylvestre et marin, une partie de son inspiration pour ses blockbusters d’ Avatar.
D’abord le thème des interactions avec la nature, une véritable écologie non gauchiste respectueuse de l’environnement
Les relations amicales entre des humains et des mammifères marins et parfois des poissons apprivoisés ne sont pas l’apanage des Maoris.
Sans remonter jusqu’à Jonas, on en trouve de nombreuses traces au cours de l’histoire.
Chez les Grecs Homère et Plutarque, le Romain Pline l’ancien, et avant eux les peuples de la mer venus d’Asie mineure.
À l’époque d’avant les GPS, approchant un atoll par une nuit sans lune, les senteurs de la végétation m’orientaient dans la bonne direction, mais incapable de trouver la passe, j’allais mettre en panne jusqu’au matin quand les éclairs phosphorescents des dauphins m’ont montré le chemin.
On les trouve dans plusieurs îles sur les pétroglyphes avec des symboles magiques.
Et une association mata tohora protège aujourd’hui les mammifères marins de la curiosité intempestive des touristes.
Quand je vivais à Huahiné, une princesse des Australes avait conclu un deal avec un hôtel restaurant en bord de mer.
Le management lui versait un petit fixe complété par la générosité des vacanciers pour chevaucher des requins à pointe noire en s’accrochant à leur dorsale.
Elle les coinçait sur le platier où la faible profondeur limitait leurs mouvements, et le rodéo commençait.
Dans des gerbes d’éclaboussures irisées et des geysers hallucinants.
Dressage ?
Comme les squales étaient récompensés après la prestation, on avait l’impression que certains se portaient candidats lorsque sur son paddle, Neytiri allait à leur rencontre.
Ensuite les ikrans des forêts de Pandora et les tsuraks leurs équivalents marins qui remplacent les cerf volants géants
Au dix neuvième siècle, des rapports de militaires et de pasteurs font état de l’usage par les indigènes de NZ de cerf volants de grande taille auxquels un ou deux hommes pouvaient s’accrocher, leur permettant de franchir des moyennes montages ou de passer d’un côté à l’autre d’une vallée.
D’après les descriptions qui en restent, c’étaient des sortes de voiles végétales oblongues dont les « pilotes » utilisaient intuitivement les courants ascendants.
Ces « inventions du diable » furent proscrites par le clergé et les gouverneurs.
Des hommes volants, c’était un blasphème contre les anges…
Surtout, ça permettait aux Maoris de surprendre les soldats anglais pendant les guerres de 1843 à 1872.
Ou de s’échapper quand ils étaient cernés.
On a de bonnes raisons de penser que l’emploi à la guerre de ces artefacts a été imaginé deux mille ans plus tôt en Chine, et que leur mémoire ne s’était pas perdue lors des grands voyages océaniques.
Enfin, les Navis de Pandora utilisent des mots de la culture polynésienne
Comme l’arbre des âmes tané mahuta en maori qui fait le lien entre les générations et rappelle la cérémonie te pito no fenua (le nombril du monde) où l’on enterre dans les racines de l’arbre sacré le cordon ombilical du nouveau né en lui attribuant un totem.
Dès lors, il fait partie du peuple maori et accède aux mystères de l’univers.
Sur Pandora, on invoque la divinité Eywa, lors d’un cérémonial grandiose quand chez les Maoris Heiva en Polynésie ou Heiwa à Hawaï désigne une grande célébration païenne en l’honneur des dieux, qui deviendra une fête populaire avec la déculturation de notre époque.
La concordance de plusieurs schémas anthropologiques dans les films est frappante.
Les personnes âgées des clans interagissent avec les ancêtres.
Ils sont à la fois des protecteurs et des tuteurs bienveillants.
Dans les cultures océaniennes vieillesse et sagesse sont synonymes.
Les jeunes ne traitent pas les anciens de vieux cons.
Il en attendent un partage des savoirs pour s’améliorer et quand ils seront vieux à leur tour pour assurer la chaîne de la transmission culturelle…
Pas comme l’Europe, entité déliquescente qui renie ses racines.
Quand les Américains, les Russes et les Chinois ne commettent pas cette monstrueuse erreur suicidaire.
Dans le deuxième épisode, on sort de la forêt.
Les personnages affrontent le retour de « ceux qui sont venus du ciel ».
Après un épisode de paix dû à la lenteur relative des voyages spatiaux.
Peut-on y voir une allusion aux « dieux venus des étoiles dans leur pirogues de feu » qui peuplent la mythologie océanienne de tous les archipels.
Avec les tangata manu, les hommes oiseaux qui volent d’une île à l’autre et dont la mémoire perdure à Rapa Nui (île de Pâques)
En toute hypothèse, sur Pandora, il urge de fuir le retour de ces humains, petits, gros et moches mais disposant d’une hyper-technologie redoutable.
Le thème a été abordé pour la première fois par l’écrivaine Chantal Spitz Ma’ohie comme son nom ne l’indique pas.
Sa thèse peut se résumer ainsi : Les femmes livrées aux marins de l’Occident ont entretenu le mythe de la nouvelle Cythère, alors que c’étaient des prostituées royales servant à amadouer les étrangers dont les canons terrorisaient les insulaires.
Quelles femmes normales auraient aimé se taper des individus rachitiques, scrofuleux, dénutris, malodorants qui ne s’étaient pas lavés depuis des mois en mer et puaient de la gueule à cause du scorbut ?
Alors qu’elles avaient à leur disposition des beaux mâles costauds, en parfaite santé, récurés à la saponaire locale et parfumés au monoï.
Le peuple de la mer d’Avatar 2 constitue un mélange fictionnel interculturel
Les Metkayina ont le visage tatoué et leurs animaux, comme les tulkuns ces espèces de baleines dotées de quatre yeux, sont eux-mêmes tatoués.
On est dans un système totémique avec une analogie à la fois physique et spirituelle entre les animaux et les humains.
Une osmose symbolique.
La femme du chef Metkayina considère une des baleines comme sa sœur.
Elle lui raconte sa vie et lui confie la protection de son bébé à venir.
Lorsque quelqu’un est malade, le chamane est préféré au médecin occidental qui ignore le vécu psycho-pathologique de l’individu et ses relations à la nature…
J’ai un ami qui a fait ses études de médecine en métropole.
« Je suis bien placé pour en connaître les limites » dit-il.
Il fait son beurre avec les Popaa.
Mais pour lui même et sa famille, il accorde sa confiance à la sorcière du volcan. Psycho et phyto thérapeute.
Et pour tenir les quota administratifs, il jetait les faux vaccins covid et les remplaçait par du sérum physiologique.
Les Metkayina sont aussi océaniens par leur organisation familiale, sociale et leurs coutumes.
Quand ils partent à la guerre, ils exécutent une danse haka, langue sortie et yeux révulsés, le corps en postures martiales saccadées, invectivant leurs ennemis.
Comme les rugbymen All Blacks.
Je n’ai pas encore vu « de feu et de cendres » mais d’après ce que j’en ai lu, il semblerait que cette fois, James Cameron soit allé puiser son inspiration chez nos cousins de Hawaï.
Pélé est la déesse hawaïenne du feu, des éclairs, des volcans et de la violence.
Selon la légende, Pélé est originaire de Tahiti d’où elle a été chassée en raison de son conflit permanent avec sa sœur Namaka la déesse de l’eau, des lacs et des rivières.
Réfugiée dans l’archipel de Hawaï, Pélé a fait du Kīlauea sa demeure.
Elle y déclenche des éruptions et provoque des séismes.
C’est l’une des principales déesses de la mythologie hawaïenne et elle fait l’objet d’un culte marqué par de nombreux chants, cérémonies et offrandes.
Assortis de flambeaux et de cercles de feu spectaculaires.
Il y a deux siècles, on pratiquait des sacrifices humains pour s’attirer la bienveillance de Pélé.
Plusieurs cold cases du XXe et XXIe siècle donnent à penser que la pratique n’a pas entièrement disparu.
Mais les séries policières comme Hawaï Five-0 excluent cela des scénarios.
Pour ne pas faire fuir les touristes.
Par Christian Navis

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