TRIBUNE LIBRE !
Macron repousse dissolution et démission.
Pour le moment…

Parlant de sa dissolution, Emmanuel Macron avait déclaré, bravache : « Je leur ai balancé une grenade dégoupillée dans les jambes. »
Cette fois-ci, il a laissé son « ami » Bayrou lancer la grenade, avec cette session extraordinaire et ce vote de confiance tout aussi hasardeux.
Ce vendredi soir - preuve que l'onde de choc d'une nouvelle crise institutionnelle remonte jusqu'à lui -, il a déclaré, depuis Toulon, en plein sommet avec le chancelier allemand, qu’il entend « exercer jusqu’à son terme » le « mandat qui [lui] a été confié par les Français ».
Comme si cela n'allait plus vraiment de soi...
Il a également écarté l'hypothèse d'une nouvelle dissolution, la qualifiant de « politique-fiction ».
C'est de bonne guerre, comme avant toute élection, de laisser se dérouler la fin de campagne.
Car c'en est une, que mène François Bayrou, avant ce vote du 8 septembre, se démultipliant dans les foires, comme à Châlons-en-Champagne, ce vendredi, ou dans les médias, où il monopolisera les quatre chaînes d'info continue dimanche.
Du jamais-vu.
Mais voilà, pour tous les observateurs qui évoquent le 8 septembre, il n'est plus question que de « l'après-Bayrou »...
Le défi de Bayrou ? « Pas insurmontable »
Emmanuel Macron a estimé, ce vendredi à Toulon, que son Premier ministre affrontait « un défi qui n'est pas insurmontable ».
Il devait parler autant du vote de confiance que du budget.
Mais voilà, l'arithmétique est têtue : l'addition des voix de la gauche, du RN et de son allié UDR, qui ont dit qu'ils ne voteraient pas la confiance a déjà scellé le sort de Bayrou.
Son impopularité abyssale, ses accusations maladroites contre les boomers et sa coresponsabilité dans cette montagne de la dette, en tant que boomer au pouvoir, ou tout du moins en soutien très souvent du pouvoir durant ces quarante dernières années, interdisent tout miracle.
Et même s'il avait lieu, un vote de confiance ne garantirait pas le vote du budget et n'exclurait pas la censure dans quelques semaines.
Qui, pour sauver les derniers mois de Macron ?
Darmanin et le PS !
La question de l'après-Bayrou se pose donc sérieusement.
Et, d'abord, pour ce Président qui se refuse à envisager la dissolution et sa démission.
Sa recherche d'un nouveau fusible avait d'ailleurs déjà commencé bien avant le coup du vote de confiance, dès cet été, à Brégançon, avec l'hypothèse Darmanin.
Elle commence à prendre quelque consistance dans les médias : Darmanin incarnerait un « tournant social » susceptible de rallier le PS, croit savoir Guillaume Tabard, du Figaro.
Quant au PS, qui a claironné par la voix d'Olivier Faure « Nous sommes la solution ! », il serait prêt à se rallier au « socle commun » : « Pour l’après-Bayrou, le bloc de gauche, hors LFI, doit nouer un accord de non-censure avec le socle commun », selon l'ambitieux maire PS de Saint-Ouen Karim Bouamrane.
On voit le calcul : Macron reviendrait à ses premières amours, et le PS au centre du jeu.
Et la dette ?
Envolée !
Et avec quelle majorité ?
On voit mal Retailleau soutenir ces docteurs Folamour en roue libre vers la faillite.
Et d'ailleurs, l'opération Darmanin avait pour objectif de l'évincer.
Et puis, il y a toujours l'arithmétique : j'ajoute 66 PS et je retranche 49 LR, cela ne fait toujours pas cette majorité introuvable.
Même si le rêve de Macron, exprimé à Toulon, est de réaliser une coalition à l'allemande.
Dissolution et démission sont dans l'air.
Et ce n'est que le début
L'hypothèse d'une dissolution n'est donc pas de la politique-fiction, comme l'affirme Macron, mais une nécessité qui pourrait bien s'imposer à lui.
De plus, elle est souhaitée par deux Français sur trois, selon un sondage IFOP.
Et enfin, elle se fraie un chemin jusque chez les caciques macronistes : elle est jugée « assez inéluctable » par Édouard Philippe en cas de « blocage persistant ».
Et même Gérald Darmanin l'a évoquée cette semaine.
Macron sera contraint d'agir vite : plus de trêve olympique, plus d'interminables consultations, plus de joker à la Barnier-Bayrou. Bayrou l'a dit : il y a urgence...
Le temps joue contre Macron.
Et les Français aussi.
La dissolution s'est imposée dans les esprits et sa propre démission, déjà évoquée par des personnalités comme Hervé Morin, en juin, et Jean-François Copé, cette semaine, fait aussi son chemin.
À décider la première trop tard, il s'expose à ce que la seconde soit perçue comme la seule issue possible.
[L’ÉTÉ BV]
« Avec Les Gueux, contre les ZFE », il veut soulever la France

Face à l'issue incertaine du débat parlementaire sur les zones à faibles émissions (ZFE), Alexandre Jardin fédère associations et élus locaux autour du mouvement informel « Les Gueux » et prépare de grandes manifs.
Écrivain, auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, prix Femina pour son roman Le Zèbre, adapté au cinéma par Jean Poiret, Alexandre Jardin a aussi travaillé pour le cinéma comme scénariste ou réalisateur.
Diplômé de Sciences Po Paris, passionné, il s'est engagé contre les ZFE en constatant comment elles créaient une ségrégation chez les plus modestes, révélant la sécession des élites déconnectées au pouvoir avec le peuple français et semant ainsi les germes d'une guerre civile.
Le mouvement spontané qu'il a constitué autour du hashtag #Les Gueux ne cesse d'attirer des particuliers, mais aussi des professionnels, associations catégorielles et professionnelles, ainsi que de plus en plus d'élus locaux.
Afin d'expliquer les ZFE, leurs conséquences et la démarche pour les supprimer, Alexandre Jardin vient de sortir un petit livre, #Les Gueux, édité chez Michel Lafon.
Dés aujourd'hui, au micro de Boulevard Voltaire, il donne rendez-vous le 17 mai, à Paris et sans doute aussi dans d'autres villes, à tous ceux qui refusent le mépris que subit le tiers de la population touché par les ZFE.

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