dimanche 31 août 2025

NON, LA FRANCE N' EST PAS INGOUVERNABLE !

 

 


REVUE DE PRESSE !

Non, la France n’est pas ingouvernable !

J’écoutais ce matin le député Karl Olive interviewé sur Cnews dire que la France était devenue ingouvernable et qu’il fallait changer de république, c’est-à-dire de constitution. Je ne partage pas cette analyse.

La première question que devraient se poser les dirigeants politiques est très simple : que veut la majorité du peuple français et est-ce que cela correspond à notre propre orientation politique ?

 

L’escamotage de 2005

La dernière consultation du peuple français dans son ensemble remonte au 29 mai 2005 et elle portait sur le projet de traité constitutionnel qui, si les Français l’acceptaient, allait donner une Constitution à l’Union Européenne.

 Les Français l’ont majoritairement refusé.

Pourtant, il leur a été resservi sous forme du traité de Lisbonne quatre ans plus tard. Voilà l’origine de ce qui est considéré comme « l’ingouvernabilité des Français »

Comme ils ne sont pas révoltés à l’époque, nos gouvernants ont considéré que les Français étaient d’accord et qu’eux-même avaient gagné en leur imposant quelque chose qu’ils ne voulaient pas.

Vingt ans après, où en sommes nous ? 

Nulle part, car tout ce qui a été fait depuis l’a été sur une base fausse.

 On a voulu par tous les moyens imposer aux Français un fédéralisme européen dans lequel les nations européennes se seraient agglomérées « comme les marrons dans la purée » alors qu’ils étaient majoritairement farouchement attachés à leur souveraineté.

 

Pire encore, les Français ont découvert au fil du temps que ce fédéralisme européen n’était en réalité qu’une étape vers l’établissement d’un monde unipolaire dont ils voulaient encore moins.

 

Pour masquer cette réalité, il fallait présenter les choses différemment et trouver une sorte d’alibi en ressortant le commode et traditionnel clivage droite/gauche et le présentant comme la source de l’impuissance de nos dirigeants à redresser ce pays qui, inexorablement, s’enfonçait.

 C’est sur ce thème du « en même temps » qu’Emmanuel Macron a fat campagne en 2017.

Au fil du temps, le projet fédéraliste européen est devenu une sorte de dogme et étaient considérés comme hérétiques ceux qui émettaient le moindre doute à ce sujet. 

Un mot a fait son apparition : le populisme.

 Il consacrait dans le langage cette opposition devenue un véritable clivage entre le peuple nécessairement ignare (ceux qui ne sont rien) et l’élite (ceux qui savent) et qui doivent naturellement diriger. 

Or, ces élites sont par nature minoritaires et, en démocratie, ne pourraient donc prétendre à gouverner. 

D’où l’idée de l’État de droit qui permettrait de résoudre ce paradoxe.

C’est ainsi que s’est dénaturé le rôle du Conseil constitutionnel, marquant de fait la primauté du Droit sur les aspirations du peuple.

 

La mondialisation « heureuse »

En 1945, le monde était apparu scindé en deux. 

D’un côté le monde « libre » dans lequel régnaient la démocratie et la liberté (les bons), et de l’autre une sorte « d’empire du mal » dont les valeurs ne pouvaient être qu’à l’opposé.

 En 1991, le « bien » l’avait emporté sur le « Mal » et une nouvelle ère de liberté allait s’ouvrir, et le libéralisme, trop longtemps contenu, allait pouvoir se propager partout et la fameuse « main invisible des marchés » allait répandre le bonheur et la prospérité.

On sait depuis ce qu’il en est advenu.

Les premiers à comprendre l’impasse dans laquelle le monde allait se retrouver furent ceux qui seraient  enfermé dans le carcan d’un monde « unipolaire » qui allait leur retirer le peu de souveraineté qui leur restait.

 Un monde unipolaire signifiait un gouvernement mondial qui ferait appliquer les règles du droit et les obligeraient à s’y soumettre.

Petit à petit, une autre conception du monde, préservant les souverainetés nationales, et donc les nations, s’est imposé et aujourd’hui ce sont plus des trois quart de l’humanité qui y adhèrent.

Le monde « multipolaire » est sur le point de devenir une réalité et la fin de la guerre en Ukraine va marquer son avènement.

Or, les dirigeants européens avaient, pour la plupart, écarté cette option, persuadés qu’ils étaient d’être « dans le sens de l’histoire » et sont totalement pris « à contre-pied ».

 

Le cas de la France

Les dirigeants français n’avaient pas échappé à ce mirage collectif et ont subordonné  l’avenir de notre pays à celui de l’Union européenne, et cela n’a pas échappé au peuple français.

 Cette inféodation s’est faite en sacrifiant sur l’autel de la sacro-sainte Union européenne tout ce qui a fait la puissance et le rayonnement de notre pays après son redressement spectaculaire des années de Gaulle. 

Nous nous retrouvons dans un pays économiquement ruiné, désindustrialisé, sans ressources énergétiques pour avoir tout misé sur la décarbonation de la transition énergétique et surtout démotivé par un total manque de vision d’avenir. 

Et on nous dit que la France est ingouvernable…

 

Le retour à la loi fondamentale est une nécessité

Après tant d’errements successifs, nous devons retrouver un cap. 

Pour cela, il faut revenir à ce qui est la clé de voûte de notre Constitution et qui est la souveraineté populaire. 

Emmanuel Macron en a fait une lecture différente, juridiquement possible mais contraire à son esprit. 

Il s’est d’ailleurs renié lui-même puisqu’il avait déclaré en 2019 qu’il démissionnerait au cas où il n’aurait plus de majorité. 

C’est son maintien à l’Elysée qui rend la France ingouvernable car la Constitution ne peut pas fonctionner dans ces conditions et cela fausse toute l’action de l’exécutif.

C’est la raison pour laquelle il faut l’anticiper et proposer au peuple français une ligne d’action qui lui permettrait de retrouver sa pleine et entière souveraineté dans tous les domaines. 

C’est sur ce sujet et uniquement sur celui-là qu’une majorité populaire peut se manifester.

 

Espérons qu’il existe encore dans notre pays une personnalité qui soit capable de reprendre à son compte les paroles du discours de Bruneval prononcé par de Gaulle : « Le jour va venir où, rejetant les jeux stériles et réformant le cadre mal bâti où s’égare la nation et se disqualifie l’État, la masse immense des Français se rassemblera sur la France. » 

 (Charles de Gaulle)

 

 Ensuite, la France redeviendra gouvernable.

Par Jean Goychman

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