lundi 18 novembre 2024

AGRICULTEURS ET MARCOSUR : MACRON , GRAND VOYAGEUR DE L' INUTILE ...

 


[ÉDITO] 

Mercosur : ambiance sud-américaine pour Macron

Capture d'écran Présidence de la République
Capture d'écran Présidence de la République

Samedi soir, Emmanuel Macron est donc arrivé en Amérique du Sud. 

Un voyage de six jours dont la première étape est argentine, chez le très controversé Javier Milei. 

Avec un brin de complaisance, plusieurs médias rappellent que cette tournée sud-américaine tombe soixante ans après celle du général de Gaulle. 

Un périple de trois semaines qui avait conduit, à l’automne 1964, le fondateur de la Ve République à visiter le Venezuela, la Colombie, l’Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. 

Auparavant, en mars de la même année, il s’était rendu au Mexique (avec ce fameux discours du « La mano en la mano »). 

Jamais un chef d’État français n’avait fait un tel périple dans les Amériques.

« Un grand pays n’a pas d’amis »

À son retour, de Gaulle écrivait au chancelier allemand Adenauer : « Je rentre en effet de mon voyage en Amérique du Sud convaincu qu’il appartient à l’Europe de jouer un grand rôle sur ce continent auquel elle est attachée par tant d’intérêts, d’amitiés et de traditions. »

 Ça, c’est pour l’Histoire et nul doute qu’Emmanuel Macron saura exploiter le filon de cette visite historique de son lointain prédécesseur.

 Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois qu’il essaye de raccrocher son wagon à la filiation gaulliste, ne réussissant, peut-être, à convaincre que lui-même.

Les amitiés, les traditions, c’est très bien. Mais il y a aussi et surtout les intérêts.

 De Gaulle, lors d’un entretien à Paris Match, en 1967, l’avait clairement exprimé : « Un grand pays n’a pas d’amis ; les hommes peuvent avoir des amis, pas les hommes d’État. »

 Une sorte de reprise de la phrase de Lord Templeton, Premier ministre de la reine Victoria : « L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis permanents ; elle n’a que des intérêts permanents. »

 De Gaulle avait été à bonne école, à Londres ! 

Et les profusions d’embrassades, dont Macron semble se délecter lors de ces rencontres internationales où il se montre si à l’aise, masquent cette cruelle réalité.

 

Mercosur : les revirements de Macron

La cruelle réalité, aujourd’hui, c’est ce fameux traité avec le Mercosur, Marché commun du Sud regroupant l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay, la Bolivie ; soit un marché de 300 millions d’habitants, face aux 450 millions d’« Unioneuropéens ».

 Un traité que l’Union européenne, toute dominée par son idéologie mondialiste, sans-frontiériste et libre-échangiste, trimballe depuis bientôt 25 ans comme un mistigri.

 Rappelons aussi, sans vouloir être cruel, que, jusqu’en juin 2019, Emmanuel Macron voyait ce projet de traité de libre-échange plutôt d’un bon œil : alors que l’Union européenne avait trouvé un accord, il l’avait qualifié de « bon à ce stade », allant même jusqu’à dénoncer les prises de position « néoprotectionnistes » qui parcouraient notre pays.

 Et puis, tout d’un coup, à peine deux mois plus tard, volte-face, virage à 180 degrés. Le 23 août 2019, l’hôte de l’Élysée retirait son soutien à cet accord. Défense de nos paysans ? Que nenni.  

Au G7 de Biarritz, Macron dénonçait l’inaction du méchant Bolsonaro, alors à la tête du Brésil et bête noire des humanistes, en matière de biodiversité et de climat. « La Corrèze avant le Zambèze », disait-on, dans les années 60, en pleine vague de décolonisation. 

Avec Macron, ce serait plutôt « l’Amazonie avant le Berry » !

 

À Bruxelles, pas à Buenos Aires

Plus de cinq ans ont passé. Cinq ans de tergiversations, d’hésitations, de discussions, de double langage, et nous voici au pied du mur. 

Ou plutôt, voici Emmanuel Macron au pied du mur : « J’ai dit au président argentin que la France ne signerait pas en l'état ce traité de Mercosur.» 

Une déclaration qui vient à point alors que la colère paysanne monte en France, une nouvelle fois. Et pas que dans le Berry !

 Cela dit, il faut tout bien lire cette déclaration. 

Ce « en l’état » veut tout et rien dire.

 En effet, la semaine dernière, Michel Barnier, venant défendre la position de la France, a rencontré Ursula von der Leyen, qui n’oublie pas qu’elle est allemande lorsqu’elle est à Bruxelles, à la différence des Français qui, eux, ne se souviennent pas qu’ils sont français lorsqu’ils servent dans une organisation internationale...

 La présidente de la Commission a sans doute écouté très poliment notre Premier ministre en pensant très fort à l'industrie allemande lorgnant sur le Mercosur. 

Elle a dû le raccompagner, toujours très poliment, jusqu'à la porte en l'assurant que sa demande ferait l’objet de toute l’attention qu’elle mérite.

 On l’a bien compris, pour faire court, dans cette affaire du Mercosur, c’est à Bruxelles et non à Buenos Aires que se réglera l’affaire.

 
Georges Michel
Georges Michel
 
Editorialiste à BV, colonel (ER)     https://www.bvoltaire.fr/edito-mercosur-



On ne crèvera pas en silence, on se fera entendre avant de mourir Superbe coup de gueule d'
@AmelieRebiere, éleveuse au bord du gouffre, tout est dit, bravo : J'aimerais expliquer à ceux qui pensent que le Mercosur n'est pas si mauvais que cela, je les invite à échanger de vie, je leur laisse ma place pendant une semaine, et vous comprendrez en quoi, le Mercosur peut nous rendre très très en colère. 
 
 On en a marre, on est contrôlés sans arrêt, on a une agriculture très vertueuse, on produit des produits de qualités avec des charges françaises sur un marché mondial. 
 Comme d'habitude, nous on est sacrifiés à l'autel de l'industrie, en plus, je ne crois pas que les traités de libre échange aient sauvé notre industrie, loin de là.  
 
Est ce qu'on veut comme modèle, la déforestation et les traités de libre échange car on nous parle d'écologie tous les jours, on nous parle de normes environnementales supplémentaires tous les jours et on va importer de l'autre bout de la planète des produits que nous on est capables de produire de façon bien plus vertueuse. 
 Au bout d'un moment, il faut comprendre que les agriculteurs, en ont marre, il faut arrêter de nous prendre pour des débiles. 
 En début d'année, on était contre les traités de libre échange avec la Nouvelle Zélande, le Chili, on est en train de nous faire planter des oliviers alors que le traité de libre échange du Chili prévoit d'importer 8000 tonnes d'huile d'olive, dont au bout d'un moment, il faut comprendre notre colère aussi. 
 
 Et ceux qui ne comprennent pas, je les invite au fonds de ma ferme, car ça fait plus d'un an qu'on est dans les rues, qu'on s'épuise, qu'on sort de nos fermes, qu'on laisse tomber nos familles pour manifester pour avoir zéro résultat. 
 On ne crèvera pas en silence, on se fera entendre avant de mourir. 
S'il y a plus d'agriculteurs en France, c'est la souveraineté qui est mise à mal, les agriculteurs qui sont partis des fermes, vous ne les ferez pas revenir dans les fermes. 
 
Car vu les contraintes qu'on a, a travaillé tous les jours de l'année , je n'ai pas de vacances, je n'ai pas de jours fériés, quand je suis malade, il faut quand même que j'aille faire téter mes veaux, venez vivre à notre place, venez prendre notre place et on en reparlera".
 

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