mercredi 18 septembre 2024

METTRE EN PLACE UN GOUVERNEMENT BARNIER ! LES PROPOSITIONS IRONIQUES DE SAMUEL FITOUSSI !

 REVUE DE PRESSE !

« Dix mesures que pourrait mettre en place le gouvernement Barnier comme signe d’ouverture à la gauche ».

Propositions ironiques de Samuel Fitoussi


 

Cette chronique est parue dans Le Figaro du 12 septembre. 

Elle ne manque pas à son ambition de drôlerie ironique chargée de sens. 

Bonne lecture !    

 


CHRONIQUE – Chaque semaine, pour Le Figaro, Samuel Fitooussi pose son regard ironique sur l’actualité. 

Aujourd’hui, il imagine dix mesures que pourrait mettre en place le gouvernement Barnier comme signe d’ouverture à la gauche.

 

1. Le combat contre l’extrême droite sera renouvelé.

 Nous ne pouvons pas tolérer, en démocratie libérale, la contestation systématique du résultat des urnes, la complaisance pour la violence politique, l’obsession malsaine pour la couleur de peau, l’autoritarisme et l’esprit de secte, la ferveur révolutionnaire motivée par la haine de sa propre société, la fascination pour les systèmes religieux rétrogrades. 

La France insoumise sera donc dissoute.

 


2. La politique à nos frontières doit se faire plus humaniste.

 L’Algérie – les militants progressistes ne manquent pas de le saluer – est un pays fantastique, tandis que la France est une nation raciste et islamophobe. 

Nous proposons donc de financer les déménagements en Algérie de tous ceux qui le désireraient, et d’empêcher les Algériens – pour leur propre bien – de s’installer dans un pays oppressif.

 

3. La lutte contre la désinformation sera intensifiée. Sur les réseaux sociaux, où la viralité prime sur la véracité, les discours mensongers pullulent, empoisonnent nos démocraties, font le jeu des partis populistes et sapent la confiance envers les institutions publiques.

 Nous ne pouvons plus tolérer de lire qu’aucun changement démographique rapide n’a lieu en France, qu’il n’existe aucun lien entre immigration et délinquance, que les différences hommes-femmes sont toutes construites par des stéréotypes, que la France mène une politique ultralibérale, que le service public n’est pas de gauche ou que toutes les civilisations se valent. 

Les Gafam, mis devant leurs responsabilités, devront, sous peine de lourdes amendes, censurer ces fake news. 

La vérité doit rester le pilier d’une société éclairée, capable de résister aux discours démagogiques manipulant les masses.

 

La paix et la justice

4. Nous mènerons une politique résolument moderne, ne cédant rien aux vieux conservateurs grincheux. Le conservatisme, c’est la nostalgie de ce qui n’existe plus.

 Le progressisme, c’est la volonté de construire un monde meilleur. 

Vivre avec son temps, c’est accepter que ce qui était valable hier ne l’est plus aujourd’hui, c’est comprendre que figer la société, c’est la trahir. 

Nous ne sommes pas des gardiens de musée, nous sommes des bâtisseurs d’avenir. 

Concrètement, donc : nous supprimerons tous les régimes spéciaux de retraite, mettrons fin aux 35 heures, augmenterons l’âge de la retraite à 70 ans, supprimerons l’Arcom et le Conseil constitutionnel et suspendrons le regroupement familial et le droit du sol, vieilleries des siècles précédents.

 

5. Sur la scène internationale, la France doit s’engager pour la paix et la justice, se montrer solidaire des peuples miséreux. 

Avec l’aide d’une équipe de chercheurs en études postcoloniales et queers, le Quai d’Orsay demandera la décolonisation, à horizon 2032, de la quarantaine de pays conquis par l’islam, et, à horizon 2028, la tenue de grandes Gay Prides en non-mixité transgenre dans toutes les villes arabes, de Tripoli à Bagdad. 

Nous suggérons par ailleurs de mener une action militaire contre le Royaume-Uni afin de lui imposer par la force une gastronomie correcte.

Patrick Boucheron, historien engagé en faveur du NFP, sera reconduit pour être scénariste de la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver 2030, mais devra la coécrire avec Philippe de Villiers

6. Tous les jours, des arbres sont abattus pour être transformés en papier. 

Dans un souci d’économie de papier, le « toutes et tous » sera passible de cinq ans de prison, le « celles et ceux » de dix ans.

 Exceptionnellement, l’immunité présidentielle sera levée. Pour la planète.

 

7. Nous protégerons la biodiversité. Le dernier Juif de Seine-Saint-Denis sera classé espèce protégée. 

Quant aux sociologues de droite, ayant quasiment disparu, nous essaierons d’en réintroduire un ou deux à Sciences Po Menton en espérant qu’ils parviendront à survivre.

 

Cours de lecture

8. Nous œuvrerons pour la diversité et l’inclusion. Notamment pour la diversité idéologique sur le service public et pour l’inclusion des voix de droite dans le monde de la culture. Cyril Hanouna devra coanimer la matinale de France Inter avec Léa Salamé.

 Une nouvelle commission du CNC financera exclusivement les films où les héros sont des hommes blancs hétérosexuels virils de plus de 50 ans.

 Le JT de France 2 sera confié à Pascal Praud (tandis que France 4, France 5 et Franceinfo cesseront d’exister : deux chaînes télé financées par le contribuable, cela suffit amplement).

 Parce que le sectarisme ne résout rien, et que le pluralisme fait la force, Patrick Boucheron, historien engagé en faveur du NFP, sera reconduit pour être scénariste de la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver 2030, mais devra la coécrire avec Philippe de Villiers (dans un souci d’équité idéologique, les femmes à barbe devront défiler aux côtés de femmes au foyer lisant la Bible).

 

9. L’accent sera mis sur l’égalité des chances à l’école. Pour cela, les programmes seront complexifiés et la sélection, à tous les niveaux du parcours scolaire, réhabilitée.

 Ainsi, les élèves médiocres issus de familles bourgeoises ne pourront plus faire illusion, tandis que les élèves doués et studieux issus de milieux défavorisés pourront se distinguer. 

Une vraie politique progressiste de mobilité sociale.

10. Nous ferons davantage pour l’intégration sociale des Français illettrés.

 À l’Assemblée nationale, des cours de lecture seront proposés gratuitement aux députés Insoumis.   ■  

 Par SAMUEL FITOUSSI


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