lundi 16 septembre 2024

LA POLITIQUE D' IMMIGRATION ET L' INQUIÉTANT BILAN ÉCONOMIQUE , BUDGÉTAIRE ET SOCIAL ......( NICOLAS POUVREAU-MONTI )

 


 

Seule la moitié des ressortissants extra-européens occupaient un emploi en France en 2020


Cliquez ici pour ouvrir cet email dans votre navigateur

Lettre d’information n°52
du lundi 16 septembre 2024

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions démographiques et migratoires, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ces sujets.

Nous apportons une vision rationnelle et dépassionnée au débat public, en puisant aux meilleures sources disponibles : statistiques publiques, travaux de chercheurs spécialisés, analyses juridiques.

Votre point d'information hebdomadaire sur l'immigration et la démographie

  • « L'inquiétant bilan économique, budgétaire et social de la politique d'immigration en France » | Découvrez la nouvelle tribune de l'OID dans Le Figaro
  • « L'immigration : une priorité à haut risque pour Michel Barnier ? » | Débat sur le plateau d'Arte avec Nicolas Pouvreau-Monti, directeur général de l'OID
  • Routes de l'immigration illégale vers l'Europe : chute en Italie, explosion en Espagne et en Grèce
« L'inquiétant bilan économique, budgétaire et social de la politique d'immigration en France » | Découvrez la nouvelle tribune de l'OID dans Le Figaro
Dans une tribune inédite publiée par Le Figaro le vendredi 13 septembre, Nicolas Pouvreau-Monti, directeur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie, met en exergue « l'inquiétant bilan économique, budgétaire et social de la politique d'immigration en France ».

Son constat global est celui d'une immigration « moins intégrée au marché du travail et plus pauvre qu'ailleurs en Europe », à l'appui d'une analyse croisée des bases de données mises en ligne par l'OCDE.

Ainsi, Nicolas Pouvreau-Monti appelle-t-il le futur gouvernement de Michel Barnier à « engager une révolution copernicienne » en la matière.

Extraits et chiffres à retenir :

« Seule la moitié (51,7 %) des étrangers extraeuropéens en âge de travailler occupaient un emploi en France en 2020, soit un taux inférieur de 14 points à celui des Français - mais aussi 6 points de moins que les étrangers extraeuropéens en Allemagne. »

« Les "actifs" - qui occupent ou recherchent un emploi - ne comptaient que pour 64 % des étrangers extraeuropéens en âge de travailler, soit le 3 e taux le plus faible de toute l’UE ("suivi" seulement par la Belgique et les Pays-Bas). 
Le taux de chômage des étrangers extraeuropéens en France était, quant à lui, plus du double de celui des Français : 19,5 % contre 8 %. »

«
Le taux de pauvreté relative (calculé par rapport au salaire médian de chaque pays) des ressortissants extraeuropéens vivant en France est le plus élevé d’Europe, à égalité avec l’Espagne : 47,6 % d’entre eux vivaient sous le seuil de pauvreté en 2020, soit une part quatre fois supérieure à celle des citoyens français (11,5 %) avec un intervalle de 36 points par rapport à eux - ce qui représente un écart record dans la zone. »

«
La part des entrées d’immigrés (toutes origines confondues) effectuées sur le fondement d’un motif "famille" est la plus élevée en France parmi toute l’Europe de l’Ouest
Elle a représenté 41,2 % des entrées d’immigrés permanents sur la période 2005-2020, soit un taux trois fois supérieur à celui constaté en Allemagne, contre 10,5 % pour le motif "travail". »

« En 2020, 33 % des personnes nées à l’étranger, âgées de 15 à 64 ans, vivant en France et sorties du système éducatif n’avaient qu’un niveau de qualification inférieur ou égal au brevet des collèges, soit un taux deux fois supérieur à celui des personnes nées en France (16 %). »

« La part des jeunes nés en France de parents immigrés qui ne sont ni en emploi, ni en scolarité ni en formation (24 %) se trouve être la deuxième plus élevée d’Europe - et même du monde occidental. 
Seule la Belgique connaît des chiffres plus mauvais dans ce champ. »
Cliquez pour lire la tribune en intégralité sur le site internet du Figaro :
Tribune OID | « L'inquiétant bilan économique, budgétaire et social de la politique d'immigration en France » (Le Figaro)

« L'immigration : une priorité à haut risque pour Michel Barnier ? » | Débat sur le plateau d'Arte avec Nicolas Pouvreau-Monti, directeur général de l'OID

Nicolas Pouvreau-Monti était également l'invité de l'émission « 28 Minutes » sur Arte le jeudi 12 septembre, pour débattre des annonces esquissées par Michel Barnier dans le champ de la politique migratoire.

En effet, le nouveau Premier ministre semble afficher sa volonté de traiter ce sujet dans les prochains mois, notamment en déclarant au lendemain de sa nomination à Matignon, dans son premier entretien télévisuel devant les Français : « Il y a toujours le sentiment que les frontières sont des passoires, que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés.
 Nous allons donc les maîtriser avec des mesures concrètes. »

Selon les enquêtes concordantes de l'institut Ipsos, l'immigration a été le 2ème sujet le plus important dans le choix de vote des électeurs au 1er tour du scrutin législatif, comme lors du dernier scrutin européen, ce qui a sans doute eu vocation à éclairer les priorités du gouvernement en formation.

Or, ce niveau d'attente dans la société française ne doit rien au hasard. 
 
L'année dernière (2023) a été celle de nombreux records d'immigration :
  • Quasiment 3 fois plus de primo-titres de séjour délivrés (326 954) par rapport à la fin des années 1990 (environ 119 000 en 1997) ;
  • 3 fois plus de premières demandes d'asile (145 095 selon Eurostat ) par rapport à la fin des années 2000 (42 000 en 2009);
  • 3 fois plus de bénéficiaires de l'AME en 20 ans, pour atteindre le nombre record de 466 000 en 2023.
Était également présent sur le plateau Renaud Large, auteur de la note « Ambitieux sur les retraites, ferme sur l'immigration : le modèle social-démocrate danois (2016-2022) » pour la Fondation Jean Jaurès.

Selon M. Large, « la principale réussite des sociaux-démocrates danois est d’avoir entamé une introspection sincère (...) pour comprendre la position historique de la gauche danoise en matière d’immigration. Ils ont réussi à cette occasion à faire coïncider une volonté politique de fermeté régalienne et les valeurs traditionnelles et sociales de la gauche pour que la greffe idéologique puisse s’enraciner ».

Partout en Europe, l'immigration émerge comme une question prioritaire au-delà du clivage droite / gauche - comme l'a confirmé le gouvernement allemand dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz, en annonçant le rétablissement des contrôles aux frontières il y a quelques jours.
 
Cliquez pour retrouver le replay de l'émission d'Arte :
Arte | « L'immigration : une priorité à haut risque pour Michel Barnier ? »

Routes de l'immigration vers l'Europe : chute des entrées en Italie, explosion en Espagne et en Grèce

Selon le ministère italien de l'Intérieur, le nombre de migrants clandestins débarqués en Italie a diminué de 65% en 2024 par rapport à la même date l'an passé, passant 113 469 à 40 138, après avoir doublé entre 2022 et 2023.

Il est à noter que, parmi les étrangers en situation irrégulière, le nombre de mineurs non-accompagnés a pratiquement été divisé par 4 en un an, de 18 820 en janvier 2023 à 5044 en janvier 2024.

Ainsi, après deux années au pouvoir, la stratégie migratoire de Giorgia Meloni semble porter ses fruits. 
Celle-ci consiste en différentes mesures, résumées par le  journal il Giornale :
  • Pousser l'Union européenne à conclure des accords avec les pays de transit, et en premier lieu l'accord du 16 juillet 2024 avec la Tunisie (d'où partent les migrants pour arriver en Italie) ;
  • Encadrer l’activité des ONG de sauvetage de migrants ;
  • Renforcer l'arsenal des peines prévues pour les passeurs et les capitaines des bateaux, avec le décret Piantedosi en 2023 ;
  • Faciliter les refoulements en ne tenant plus compte des éventuels liens familiaux entre les étrangers en situation irrégulière et les personnes résidant en Italie (et ce dans le cadre contraint du non-refoulement des demandeurs d'asile, qui a fait l'objet d'une note de l'OID) ;
  • Restreindre le droit de travailler des personnes bénéficiant d’un régime spécial du droit d’asile ;
  • Engager la construction de centres d'accueil en Albanie pour examiner les demandes d'asile des migrants souhaitant se rendre en Italie en dehors de l'Union européenne.
Données du ministère italien de l'Intérieur
En revanche, ces résultats spectaculaires ne signifient pas pour autant que la problématique de l'immigration irrégulière est désormais réglée à l'échelle du bassin méditerranéen.

En effet, constatant les difficultés à franchir les frontières de l'Union européenne par l'Italie, les migrants empruntent désormais d'autres routes, jugées plus favorables, avec à la clé une augmentation des 155% des débarquements illégaux en Espagne et de 222% en Grèce.

Ce changement de routes migratoires par les candidats à l'immigration permet donc de tirer deux conclusions, à rebours des idées reçues en la matière :
  • La volonté politique peut obtenir des résultats en matière d'immigration, en dépit des discours fatalistes, à condition de prendre les mesures appropriées, cohérentes et assumées sur le long terme ;
  • Les candidats au franchissement irrégulier des frontières européennes adoptent un comportement rationnel, et réagissent aux signaux politiques, qu'ils soient d'ailleurs d'ouverture ou de fermeté.
 
Pour approfondir la thématique de l'immigration irrégulière, vous pouvez également consulter la note de l'OID consacrée au refoulement aux frontières.
 
Cliquez pour retrouver la note de l'OID sur le refoulement aux frontières :
Note OID | « Le refoulement aux frontières »

Élus et responsables politiques, journalistes, décideurs économiques : vous avez une question sur les sujets liés à l'immigration et à la démographie ?
 N'hésitez pas à nous solliciter :
Contactez-nous ! ➤





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire