mercredi 15 octobre 2025

LA LETTRE D' INFORMATION DE L' OBSERVATOIRE DE L' IMMIGRATION ET DE LA DÉMOGRAPHIE !


 


LU , VU ET ENTENDU  !


Lettre d’information n°84
du mercredi 15 octobre 
2025

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions démographiques et migratoires, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ces sujets.

Nous apportons une vision rationnelle et dépassionnée au débat public, en puisant aux meilleures sources disponibles : statistiques publiques, travaux de chercheurs spécialisés, analyses juridiques.

Votre point d’information
sur l’immigration et la démographie

  • Près de 8 millions d'immigrés en France | Retrouvez l'éclairage de l'OID sur les derniers chiffres du recensement
  • 8 351 nouveaux visas délivrés à des étudiants algériens | Les explications de l'OID sur cette hausse et ses implications
  • Les projections des jeunes adultes sur la parentalité | Rapport du Haut Conseil de la Famille et de l'Enfance

Près de 8 millions d'immigrés en France |
 Retrouvez l'éclairage de l'OID sur les derniers chiffres du recensement
L'INSEE a dévoilé, mardi 7 octobre, une série de chiffres inédits issus des données du recensement, concernant les populations immigrées et étrangères en France en 2024.
Cliquez pour consulter les données dans leur intégralité :
Les chiffres présentés font non seulement état d'une augmentation du nombre d'immigrés présents sur le territoire l'an dernier, mais surtout d'une accélération sans précédent de cette hausse, qui atteint un niveau record.

La population immigrée au sens strict (constituée des personnes nées étrangères à l’étranger) dépasse désormais les 7,7 millions d’individus.
Il s’agit d’un record, en hausse de 77 % depuis l’an 2000
 
Si l’on inclut les personnes nées d’au moins un parent immigré : 23 % de la population de la France est d’origine immigrée sur deux générations.
434 000 immigrés supplémentaires ont été décomptés en 2024 par rapport à 2023. 
Il s’agit de la plus forte croissance jamais enregistrée sur un laps de temps aussi court. 
En un an, la population immigrée a augmenté autant que durant les trois années précédentes cumulées. 
 Cette hausse est quatre fois supérieure à la moyenne annuelle de la décennie 2000 ; elle est vingt-cinq fois supérieure à la moyenne des années 1990. 

Il faut garder à l’esprit que nous parlons ici d’une augmentation « nette ». 
 
Certaines personnes immigrées étant nécessairement décédées durant cette période (en particulier parmi les plus âgées, d’origines largement européennes), d’autre ayant quitté le territoire : tout porte à considérer qu’au moins 500 000 nouveaux immigrés sont arrivés en France l’an dernier.
Cette hausse spectaculaire est presqu’exclusivement extra-européenne dans sa composition. 
Sur les 434 000 immigrés supplémentaires : 300 000 sont originaires du continent africain, dont 148 000 du Maghreb et 150 000 d’Afrique subsaharienne. 45 000 viennent de la Turquie et du Moyen-Orient.

Seuls 31 000 sont européens et, à l’inverse de la tendance générale, on note même une réduction de la population immigrée née dans les autres pays de l’UE – dont le vieillissement n’est globalement pas compensé par de nouvelles arrivées.
Ces constats frappants interviennent alors que, dans une grande partie des pays de l'espace européen, les mesures restrictives se succèdent depuis plusieurs mois.
Elles concernent notamment les modalités d’accueil des demandeurs d’asile ou de leurs familles : en Allemagne, aux Pays-Bas, en Autriche, au Royaume-Uni… 
Dans le même temps : la France est devenue le premier pays d’enregistrement des demandes d’asile dans l’Union européenne sur les sept premiers mois de l’année 2025 (Eurostat).

Au niveau de l’UE dans son ensemble : le nombre annuel de nouveaux titres de séjour a reculé l’an dernier, pour la première fois depuis le Covid (- 8 % entre 2023 et 2024), tandis qu'il continuait d'augmenter en France
 
L’absence d'initiative législative générée par la confusion parlementaire, conjuguée à nos entraves constitutionnelles, fait de la France un « pays de rebond » tout désigné pour l’immigration en Europe.
Retrouvez la tribune exclusive de Nicolas Pouvreau-Monti dans le Figaro :
Analyse OID | « Pendant que la vie politique est en pause, l’immigration franchit des records historiques » (Le Figaro)

8 351 nouveaux visas délivrés à des étudiants algériens | Les explications de l'OID sur cette hausse et ses implications
Lundi 29 septembre, l'ambassade de France en Algérie créait la polémique en se félicitant d'avoir délivré, pour la rentrée 2025, 1 000 visas étudiants de plus que l'année précédente, pour atteindre le nombre de 8 351 nouveaux visas étudiants octroyés à des ressortissants algériens.
Visuel de l'ambassade de France en Algérie
 
Ces chiffres s'inscrivent dans une hausse globale du nombre des étudiants étrangers en France, atteignant 445 000 pour l'année 2024/2025

Cette hausse est essentiellement portée par deux zones géographiques : le nombre de ressortissants d’Afrique du Nord (dont l'Algérie) et du Moyen-Orient obtenant un premier titre de séjour étudiant a doublé en dix ans ; le nombre de ressortissants d’Afrique subsaharienne a triplé sur cette période. 

La situation des Algériens est particulière à cette aune. 
 
Parmi les 15 premières nationalités bénéficiaires des titres de séjour étudiants, ils sont ceux qui demeurent le plus souvent en France après leurs études. 
 
Huit ans après leur arrivée pour motif étudiant, 61% des Algériens gardent un titre de séjour en France  dont les deux tiers pour motif familial (DGEF).

Plutôt qu'une décision réelle de l'État, le fait que plus de 8 000 étudiants algériens aient reçu un visa cette année témoigne de l'absence de contrôle du pouvoir politique sur cette filière migratoire. 
 En effet, l'état actuel du droit dispose que, lorsqu'un étudiant étranger est admis dans une université via la procédure Etudes en France, et qu'il dispose de moyens d'existence suffisants (fixés à seulement 615€ par mois, sans contrôle fiable systématique), cet étudiant se voit délivrer un visa ou un titre de séjour.

Alors que la France n'est pas liée par des jurisprudences lourdes sur ce sujet, et très peu par le droit européen : elle choisit de déléguer sa politique d'immigration aux établissements d'enseignement supérieur. 

C'est ainsi que l'immigration étudiante est devenue, depuis 2022, le principal motif d’octroi des nouveaux titres de séjour en France, pour un coût net estimé à 1 milliard d'euros par an par la Cour des Comptes.
Les étudiants étrangers extra-européens, quoique supposés s'acquitter de droits différenciés supérieurs aux Français et aux citoyens de l'UE, sont moins de 10% à les payer pleinement. 
 
Le coût induit par ces exonérations pèse sur le budget de l'enseignement supérieur et engendre, à lui seul, 308 millions d'euros de manque à gagner par an – alors que les universités estiment leurs besoins financiers non-couverts à 240 millions d'euros.

Outre ces coûts budgétaires, les étudiants étrangers sont majoritairement en situation d'échec académique. 
 
En effet, les deux tiers de ceux qui étudient à l'université n'obtiennent pas leur licence en trois ans ; une part qui s'élève à 75% pour les étudiants étrangers originaires d'un pays du Maghreb.
Malgré l'absence de paiements différenciés et les difficultés matérielles rencontrées par nombre d'étudiants français : les étudiants étrangers bénéficient de 34% des places d'hébergement dans les résidences des CROUS et perçoivent 60% des aides d'urgence accordées par ces derniers, alors qu'ils ne représentent que 14% du total des étudiants.

Ainsi se dessine une stratégie quasi-exclusivement quantitative d'accueil de l'immigration étudiante, décorrélée des besoins nationaux.
 Dans une étude publiée à la rentrée universitaire, l'OID formule des propositions de réforme.
Retrouvez notre étude exclusive sur l'immigration étudiante :
Étude OID | « L'immigration étudiante : entre réussites personnelles et échec collectif »

Les projections des jeunes adultes sur la parentalité 

Rapport du Haut Conseil de la Famille et de l'Enfance

Dans une période marquée par un indice de fécondité historiquement faible en France, descendu à 1,62 enfant par femme l'an dernier (INSEE), soit le plus faible niveau mesuré depuis la Première Guerre mondiale : il apparaît utile d'entrevoir les marges dont disposent les pouvoirs publics pour aider chaque famille à avoir le nombre d'enfants qu'elle souhaite (une étude de l'INED publiée en juillet 2025 indique que le nombre idéal d'enfants souhaités par les Français se situe désormais à 2,3 enfants par femme).

Dans son dernier rapport à ce sujet, publié au mois d'avril : le Haut Conseil de la Famille, de l'Enfance et de l'Âge (HCFEA) éclaire la manière dont les personnes de 20 à 35 ans perçoivent la parentalité, grâce à une importante étude de terrain.
 
Retrouvez ici l'étude du HCFEA :
 
 

Le rapport évalue que 72% des jeunes adultes pensent avoir un enfant au cours de leur vie, contre 28% qui pensent ne jamais en avoir.

« Ne pas devenir parent serait justifié avant tout par des raisons pratiques et une angoisse face à l'état du monde », indique le HCFEA.

Dans le détail, la raison la plus souvent citée par les concernés porte sur le coût de la parentalité (évoqué par 62% des personnes ne souhaitant pas devenir parents), immédiatement suivi par l'état du monde (climat, guerre, économie...) évoqué dans 56% des cas. 
Le manque de soutien des politiques publiques est largement évoqué (49% des personnes), tandis que le refus d'en avoir par conviction concerne seulement 21% des cas.

Plusieurs des raisons les plus amplement partagées par les personnes ne souhaitant pas avoir d'enfants sont pratiques et matérielles.
 
La prévalence de certaines réponses à la question « Pour quelle(s) raison(s) n’êtes-vous pas (encore) devenu(e) parent ? » pourraient être minimisée par des politiques publiques adéquates.
 Il en est ainsi de la question du coût de la parentalité, comme de la conciliation avec la vie professionnelle.

Parmi les parents, le choix de ne pas avoir d'enfant supplémentaire est largement justifié par le manque de soutien des politiques publiques (54%) et les coûts (52%) ainsi que par les difficultés de logement (44%).

Si les prestations liées à la santé et à l'école sont jugées assez positivement, celles liées à la garde des enfants et aux congés parentaux sont en revanche jugées insatisfaisantes par 54 et 57% des parents.

Les parents estiment que l'accompagnement par l'État est lacunaire et que de meilleures possibilités d'aménagement du temps de travail (65%) et de meilleurs services, notamment de crèche (48%) leur seraient bénéfiques. 
 
La réduction d'impôts est une priorité pour 38% des parents et l'augmentation des allocations familiales pour 46%.

Comme le souligne le démographe Gérard-François Dumont dans son étude OID-Fondapol sur les politiques familiales, le soutien matériel et financier aux parents est aussi une attente chez les CSP+, en ce qu'elle est un moyen de pallier l'écart de niveau de vie entre parents et non parents (et non une prestation redistributive classique).

À cette aune, les mesures du quinquennat Hollande ont eu un effet dépressif clair. 
 
L'étude menée à ce sujet par une économiste de la Banque Mondiale démontre que la diminution de la fécondité a concerné surtout les ménages comptant au moins un cadre, soit les ménages qui se sont trouvés les plus pénalisés par la fin de l’universalité de la politique familiale.
Retrouvez l'étude complète de Gérard-François Dumont pour l'OID et la Fondapol :
Étude OID-Fondapol | « Pour une renaissance de la politique familiale » (Gérard-François Dumont)



Élus et responsables politiques, journalistes, décideurs économiques : vous avez une question sur les sujets liés à l'immigration et à la démographie ? 
N'hésitez pas à nous solliciter :



















Analyse OID | « Pendant que la vie politique est en pause, l’immigration franchit des records historiques » (Le Figaro)



Visuel de l'ambassade de France en Algérie





Retrouvez notre étude exclusive sur l'immigration étudiante :
Étude OID | « L'immigration étudiante : entre réussites personnelles et échec collectif »
















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