REVUE DE PRESSE !
Provocation à l’Assemblée nationale : LFI ouvre les portes à un influenceur controversé

Habitué à importer le scandale jusque dans l’hémicycle du palais Bourbon, Raphaël Arnault n’a pas manqué de susciter une nouvelle polémique en invitant l’influenceur Dofla à l’Assemblée nationale pour un live qui s’est tenu ce mardi 30 septembre. Le streamer fait actuellement l’objet d’une plainte pour menace de mort.
« Les gars, je suis juste un streamer, je fais des blagues... Okay, les blagues jouent un peu avec la limite... » Adepte du commentaire politique et médiatique sur la plate-forme Twitch, Dofla - de son vrai nom Geoffrey Cadasse - était attendu, ce mardi soir à 19 heures, par le député insoumis de Vaucluse sur les bancs de l’Assemblée nationale, où le streamer n’a pas caché sa joie à l’idée de « poser les fesses ».
« Je le connais très peu, Raphaël Arnault, antifa s’il vous plaît ! Tapeur de facho ! Tapeur de facho… », avait-il déclaré à ses abonnés pour leur annoncer sa rencontre avec l’élu insoumis.
Ce 30 septembre, les deux hommes se sont retrouvés dans les locaux du palais Bourbon où ils ont évoqué, en plaisantant, les « fiches S » du député antifa : « Tous les journalistes, ils t’ont cassé la tête !
Jugez-le sur son travail et après, voilà, on s’en fout ! »
« Vu le bordel que ça fait que tu viennes à l'Assemblée. Tu penses que t'as combien de fiches S ? C'est un coup : ils t'en ont collé une aussi ! Vu comment ils se sont affolés. »
« Le JDD en a fait un article : menaces de mort contre des policiers, des journalistes... Je suis… pic.twitter.com/fGSsLshTwK
— TwitchGauchiste (@TwitchGauchiste) September 30, 2025
Un profil déjà controversé
Des échanges qui ont paru particulièrement désinvoltes, alors que la venue du streamer avait suscité l’émoi, compte tenu du profil de Dofla, qui fait l’objet d’une plainte de l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi.
Lors d’un direct, il avait lancé à un abonné : « Tu as une arme et une seule balle : imam de Drancy à gauche, Zemmour à droite, tu vises sur qui ?
Pas le choix. » L’interlocuteur avait répondu « Éric Zemmour », sous les rires de Dofla qui mimait des tirs d’arme à feu.
À l’Assemblée nationale, l’influenceur s’est défendu en affirmant n'avoir appelé « personne à mourir ». « Les gars, calmez vous l’extrême droite, tout va bien, y a rien », s'est-il esclaffé, sous les rires de Raphaël Arnault.
Rappelons seulement qu’il s’est encore illustré le 18 septembre dernier pour s’être réjoui de l’agression d’un journaliste de CNews, dont il déplorait devant ses abonnés que « le tesson de bouteille n’ait pas atterri dans [son] œil ».
« Je n’en ai rien à foutre, des journalistes de CNews.
Ce que j’avais dit la semaine dernière sur Charlie Kirk, je le pense encore », poursuivait‑il, avant de légitimer la violence et les menaces subies par certaines personnalités de droite : « À force d’attiser la haine comme ça, tu réduis ton espérance de vie ou tu vas te prendre des coups.
Tu vas augmenter tes chances qu’on puisse te mettre une balayette ou recevoir des tessons de bouteille. »
Ces propos, recueillis dans ses diffusions, viennent d’ailleurs de faire l’objet d’un signalement de la part du député UDR du Gard, Alexandre Allegret‑Pilot, pour « provocation publique directe à commettre des atteintes volontaires à l’intégrité physique ».
" Tu as une arme et une seule ball* :
Imam de Drancy à gauche , Zemmour à droite tu vises sur qui ? Pas le choix"Viewer : "Zemmour obligé, Sardoche c'était moins risqué"
"Ball* dans la tête de Zemmour"
Viewer :"Déjà qu'on a raté JMLP j'aurais aimé que cela soit l'un de… pic.twitter.com/CjaSaqfJXG
— TwitchGauchiste (@TwitchGauchiste) May 20, 2025
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Stratégie électorale ?
Pas de quoi refaire considérer son choix à Raphaël Arnault, qui a dû voir dans cet influenceur aux 122.000 abonnés l’occasion de séduire les votes que son parti convoite tant.
Car derrière ces provocations grotesques qui pourraient tomber sous le coup de la loi, les opinions que revendique Dofla trouvent un écho chez les électeurs de La France insoumise.
D’ailleurs, lui-même ne cache pas son ambition quant à 2027 : « J’ai trois ans pour inverser la tendance à mon échelle, c’est d’inciter les jeunes à voter », déclarait, il y a un an, celui qui, en 2022, reconnaissait avoir voté pour Jean‑Luc Mélenchon : « C’est la seule personne où je me vois », s’était‑il justifié, dans une syntaxe approximative.
Effectivement, leur ligne politique connaît de nombreuses similitudes : « profondément ACAB » (anti‑police) comme il se décrit, le streamer affirme que cette institution « est un problème en France » et considère que « toute la corporation, tous les policiers sont mauvais ».
Pour lui, ceux qui interviendraient en sa faveur ne seraient que des « fake bons flics » portant un « masque » destiné à masquer la réalité. Par ailleurs, Dofla arbore le drapeau palestinien dans ses diffusions et récuse l’idée de deux États distincts, à laquelle il affirme ne pas croire. Dans son audience, les commentaires de certains laissent plutôt penser à un avis favorable à l'existence d'un seul État... palestinien.
Cette démarche n’est pas un premier coup d’essai, pour Raphaël Arnault. Déjà, le député de Vaucluse avait suscité la controverse en conviant le CCIE, organisation issue du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), dissous en 2020 après l’assassinat de Samuel Paty et désigné par Gérald Darmanin comme une « officine islamiste ». Depuis la Belgique, le CCIE avait alors investi l’Assemblée nationale pour défendre sa cause.
Cette fois encore, le palais Bourbon devient un lieu de tribune pour des militants‑influenceurs, avec la complicité de La France insoumise.
[ÉDITO]
Deux vice-présidents RN à l’Assemblée : la gauche s’étrangle !
Ce mercredi 1er octobre, Hélène Laporte et Sébastien Chenu ont été élus vice-présidents de l’Assemblée nationale.
Ils avaient tenu ce poste de 2022 jusqu’à la dissolution de 2024, de manière plus que digne et honorable.
Dans une démocratie normale, apaisée et adulte, l’élection à cette fonction de deux députés appartenant au premier groupe siégeant au palais Bourbon devrait être un non-événement.
Mais la France est-elle une démocratie normale, apaisée et adulte ? On peut parfois en douter.
C’est comme ça, c’est la gauche
Cette élection était un peu attendue, comme l’a expliqué, mardi soir, Yves-Marie Sévillia, qui nous en a dévoilé les enjeux. Mais dans le secret de l’isoloir, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer... Les quatre autres vice-présidents élus ce 1er octobre sont respectivement les insoumises Clémence Guetté et Nadège Abomangoli, qui occupaient déjà cette fonction depuis 2024, et les députés du bloc central Christophe Blanchet (MoDem) et Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons).
On ne rentrera pas dans le détail de ce vote, mais on retiendra, pour l’essentiel, que les Insoumises ont été élues avec plus de 500 voix (donc avec le RN qui a joué le jeu du respect de la représentativité des groupes), quand les députés RN ont été élus avec seulement 340 voix (pour Laporte) et 341 (pour Chenu), avec, donc, grosso modo, les voix du RN, de l’UDR et du bloc central, la gauche, évidemment, ayant refusé de « jouer le jeu » de la représentativité des groupes. C’est comme ça, c’est la gauche.
Le RN, « risque majeur pour la République »
Il faut avoir été en service commandé, comme votre serviteur, pour se coltiner un après-midi entier à regarder le direct de LCP, au cours duquel l’on a vu des députés de gauche (PS, Insoumis, communistes, écolos) se succéder au micro, pour s’étrangler à cause de cette supposée « alliance Macronie-RN » et nous expliquer que le Rassemblement national est un « risque majeur pour la République » (alors, il faut l'interdire), que « l’extrême droite n’a pas vocation à représenter » cette noble institution qu’est l’Assemblée nationale, que, certes, bien entendu, les députés RN sont des députés comme les autres, mais, en fait que, vous comprenez, il ne faudrait tout de même pas pousser trop loin le bouchon.
C’est important, les symboles, dans une république (et pas que dans une république !) et donner des postes prestigieux de représentation à des députés « extrême droite », représentant plus de dix millions d’électeurs, tout de même (un détail de l’Histoire, peut-être ?), vous n’y pensez pas !
En creux, d'une certaine façon, cela nous fait penser à cette idée incongrue inventée par Christian Estrosi en 2015, lorsqu’il gagna les élections régionales en PACA grâce au magnifique hara-kiri de la gauche (avec, à sa tête, Christophe Castaner, de sinistre mémoire) sur l’autel du front républicain, face à une Marion Maréchal-Le Pen qui avait fait plus de 42 % au premier tour : instaurer une conférence régionale consultative pour que les partis non représentés au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur puissent quand même s'exprimer : en gros, un conseil régional bis !
Vous n’avez pas d’élus, mais on va tout de même vous donner des représentants.
Même à titre consultatif, il fallait oser.
En 2017, Renaud Muselier, successeur d’Estrosi, avait mis fin à la mascarade.
Mépris social
Comme l’a fait remarquer très justement un député Horizons du Calvados, dont on doit reconnaître l’honnêteté intellectuelle, comment ne pas voir derrière ce barrage pour interdire l’accès à ce donjon symbolique et prestigieux qu’est le bureau de l’Assemblée nationale comme une sorte de mépris social vis-à-vis des électeurs du Rassemblement national qui, à juste titre,
peuvent espérer, comme tous les autres électeurs, quelle que soit leur couleur politique, être représentés en proportion de leur poids politique dans le corps électoral ? Représentés sur un fauteuil et pas sur un strapontin.
En fait, qu'en conclure ?
Que la gauche, en perte de vitesse dans le pays (que pèse, notamment, le Parti socialiste qui donna pourtant deux présidents à cette République et fit un score lamentable à l'élection présidentielle de 2022 ?), n’est pas disposée à donner les clefs du château.
Qu’en sera-t-il, le jour où le fait majoritaire s’imposera à eux ?
Le « risque majeur pour la République » est peut-être là…
Source : https://www.bvoltaire.fr/edito-deux-vice-presidents-
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