Des
milliers d’agriculteurs venus de toute l’Europe ont manifesté cette
semaine devant le Parlement européen, en signe de révolte contre un
projet de budget européen qui saborde la politique agricole commune
(PAC) au profit des lubies idéologiques et des priorités militaires.
Un
cri d’alarme face à l’arrogance d’élites déconnectées.
Sous la bannière de la COPA-COGECA,
qui fédère 22 millions d’agriculteurs européens, les manifestants ont
défilé jusqu’au siège de la Commission européenne, le Berlaymont, pour
remettre une pétition signée par plus de 6 000 organisations agricoles.
Symbole fort : une paire de bottes boueuses a
été offerte à Ursula von der Leyen, pour rappeler que la réalité des
champs n’a rien à voir avec le confort aseptisé des bureaux climatisés
de Bruxelles.
Un démantèlement brutal de la PAC
La goutte de trop ?
Le nouveau projet de budget 2028–2034 dévoilé par la Commission, qui prévoit de réduire de 20 à 25 % les subventions agricoles – soit 80 à 100 milliards d’euros supprimés en valeur réelle.
Il propose également de plafonner à 100 000 € par an les
aides par exploitation, tout en laissant la possibilité aux États
membres de puiser dans les fonds agricoles pour financer des priorités
telles que l’industrie de défense ou la transition énergétique.
Autrement dit, l’agriculture –
pilier historique du projet européen – est sacrifiée au nom d’objectifs
technocratiques, abstraits, voire idéologiques.
Pour les paysans, cette
politique revient à démanteler la sécurité alimentaire du continent, à terme.
Cette manifestation n’est pas un coup de colère isolé.
Elle s’inscrit dans un cycle de soulèvements agricoles qui secouent l’Europe depuis plusieurs années.
En mai dernier, les agriculteurs polonais manifestaient déjà contre la
multiplication des normes et contre l’importation incontrôlée de
céréales ukrainiennes, déjà dénoncée en 2024 par le syndicat Rural
Solidarity.
Mais c’est aux Pays-Bas que la révolte fut la plus spectaculaire :
dès 2019, des milliers de tracteurs bloquaient les autoroutes et les
ports pour dénoncer les politiques environnementales absurdes imposées
par Bruxelles et reprises servilement par La Haye.
Des exploitations
qualifiées de « pollueurs majeurs » devaient être rachetées puis fermées
de force.
En 2022, on apprenait que jusqu’à un tiers des fermes néerlandaises étaient condamnées à disparaître pour respecter des normes « climatiques ».
En Irlande, en 2023, le gouvernement envisageait de tuer 200 000 vaches pour atteindre ses objectifs d’émissions… avant de faire marche arrière devant le tollé général.
Une Europe qui sabote son propre avenir
À Bruxelles, on veut convertir un quart des exploitations à l’agriculture bio, réserver 10 % des terres à la “nature”, réduire de 20 % les engrais et diviser par deux l’usage des pesticides.
Dans l’absolu, des objectifs louables.
Mais imposés sans concertation, sans compensation, et sans vision globale.
Une politique agricole fondée sur l’idéologie verte, déconnectée des réalités économiques et sociales.
Pendant que les Eurocrates rêvent de villes végétalisées, l’UE importe pour plus de 170 milliards d’euros de denrées alimentaires chaque année,
un chiffre en hausse de 8 % en un an.
Qui nourrira l’Europe si ses
agriculteurs sont ruinés, expropriés ou découragés ?
Qui assurera la
souveraineté alimentaire dans un monde instable, marqué par les
conflits, les sécheresses, et la rupture des chaînes d’approvisionnement
?
Le mépris des élites bruxelloises
pour les paysans est palpable.
Le travail de la terre ne s’apprend pas
dans les écoles de commerce, ni dans les think tanks progressistes.
C’est un héritage, un savoir-faire, une vie de labeur, souvent transmise depuis des générations.
En menaçant les exploitations, Bruxelles détruit non seulement des emplois, mais des familles, des villages, des territoires entiers.
Beaucoup de ces agriculteurs votent
désormais pour des partis étiquetés « extrême droite » par les médias.
Mais peut-on les blâmer ?
Ce sont les seuls qui leur tendent la main, quand les autres les accusent d’être rétrogrades, pollueurs ou obsolètes.
« Pas de paysans, pas de nourriture, pas d’avenir »
Tel était le slogan brandi à
Bruxelles.
Une vérité simple, mais que les technocrates semblent avoir
oubliée. S’il faut espérer quelque chose de cette démonstration de
force, c’est que l’Union européenne ouvre enfin les yeux.
Car si elle continue à piétiner ceux qui la nourrissent, l’Europe mourra de faim, et de honte.
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