TRIBUNE LIBRE !
@HendaAyari
Certains voient ici une scène banale dans un bus.
Moi, je vois une scène dangereuse et insupportable.
D’un côté, une jeune fille libre, habillée comme elle l’entend, dans un pays où les femmes peuvent encore marcher librement avec la tête haute.
De l’autre, une silhouette entièrement couverte de noir, effacée, masquée, rendue invisible au monde.
D’ailleurs, on ne sait même pas si c’est un homme ou une femme qui se cache derrière cet accoutrement.
Ce voile noir intégral n’est pas un simple vêtement.
C’est l’uniforme de la soumission et de l’oppression.
J’ai porté cet uniforme
. Oui, je dis bien uniforme, car c’est ce qu’il est, un étendard de l’islam politique conquérant, un habit de guerre idéologique.
On m’a manipulée avec la peur, les menaces, le chantage et la culpabilité pour que je le porte.
On m’a fait croire que si je ne m’effaçais pas, sous cette prison de tissu, j’étais une mauvaise femme, une mauvaise musulmane, une tentatrice qui provoque la tentation et suscite le désir des hommes, une femme irrespectueuse qu’on peut pas regarder avec respect, une femme indigne de l’amour de Dieu et indigne du respect des êtres humains.
Tous ces mensonges, et toutes ces manipulations, j’y ai cru.
Ce voile intégral est l’uniforme de la soumission imposée dans les pays où règne la charia, la loi islamique, là où les femmes sont lapidées, emprisonnées, humiliées si elles refusent de s’y soumettre.
Et aujourd’hui, certains veulent le normaliser, le banaliser, l’introduire doucement dans nos rues, nos bus, nos quartiers, dans mon pays, la France. Je ne permettrai pas ça !
Le voile intégral n’est pas un signe de piété. C’est le drapeau noir de l’islamisme, l’uniforme des femmes sous emprise, la marque de l’emprise mentale. On ne le porte pas pour se rapprocher de Dieu, mais pour obéir à ceux qui prétendent parler en Son nom.
Ce voile n’a rien de spirituel.
Il est l’instrument d’un endoctrinement sournois qui avance masqué, au nom du respect, de la liberté, ou de la religion.
Mais en réalité, il détruit, isole, brise.
Il enseigne aux femmes qu’elles doivent disparaître pour être respectées.
Il leur apprend la honte d’être visibles.
Moi, je suis une rescapée de cette prison de tissu.
Et je le dis avec force et avec mon expérience. Ce voile est une violence. Une soumission.
Une offense à toutes celles qui se sont battues pour notre liberté.
En France, pays des droits de l’homme et des femmes, nous ne pouvons pas détourner le regard.
Ce voile est un poison idéologique.
Il n’a rien à faire dans notre pays.
Je me battrai pour qu’aucune fille, aucune femme, ne soit un jour obligée de disparaître ainsi sous un tissu noir dicté par la peur, le contrôle ou la propagande.
Car ce voile ne fait pas que cacher un visage.
Il coupe les liens humains.
Il met une barrière entre les êtres. Il empêche le regard, la reconnaissance, la relation.
La première chose qu’un bébé fait en venant au monde, c’est regarder le visage de sa mère.
Il la reconnaît à travers ses traits. C’est ainsi que naît le lien, l’amour, l’attachement.
Et là, on a coupé ce lien.
On a séparé des femmes qui vivent côte à côte. On les a cloisonnées, rendues étrangères les unes aux autres, au nom d’une idéologie qui n’a rien à faire ici.
Si certaines veulent se dissimuler ainsi, qu’elles aillent le faire dans les pays où règne la charia. Mais pas en France. Pas dans mon pays !
Ce voile étouffe le corps mais aussi l’âme.
Il ne protège pas la femme, il l’enterre vivante.
Tant qu’une seule femme portera ce voile par peur, par devoir, par conviction suite à un endoctrinement, alors je n’aurai pas fini de parler.
Car on n’élève pas une femme en la couvrant de noir.
On l’émancipe en lui redonnant la lumière qu’on a voulu lui voler.
Et moi, j’ai choisi la lumière et je me battrai sans relâche pour empêcher que ces zombies sans visage se propagent dans nos rues, dans nos écoles, dans nos vie.
Stop au voile mortuaire !
Laissez les femmes vivre, laissez les femmes respirer !
Par Henda Ayari
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