1er décembre : l’exemple de saint Éloi, un profil qui manque à la république
Le 1er décembre, on fête saint Éloi, le vrai, celui que les manuels scolaires évoquent d’une phrase distraite, qui pourtant mérite mieux que cette mémoire en pointillés.
Son nom reste associé aux ateliers d’orfèvrerie, mais on oublie trop souvent l’homme d’État, le conseiller politique, le réformateur moral.
Un profil d’une rareté presque absolue dans notre République actuelle, où l’on confond volontiers notoriété et vertu.
Saint Éloi, c’était d’abord un artisan de génie, capable de façonner des pièces si précieuses que même Dagobert, pourtant habitué aux trésors de palais, en restait médusé.
Mais Éloi ne se contentait pas de l’éclat du métal : il savait lier le sens du travail bien fait à une droiture personnelle irréprochable.
Le pouvoir ne l’a jamais corrompu.
Il l’a accepté pour servir, non pour se servir.
Voilà déjà un contraste saisissant avec une époque où l’on peine à distinguer l’intérêt général des petits arrangements de couloir.
Saint Éloi, c’était aussi un homme capable de dire la vérité aux puissants sans y perdre son âme.
Dagobert lui faisait confiance non seulement pour son talent, mais pour son honnêteté, sa capacité à rappeler les principes sans céder aux pressions.
Le roi trouvait en lui un repère, une conscience.
Aujourd’hui, combien d’élus, combien de ministres pourraient se prévaloir d’une telle exigence intérieure ?
La fonction semble attirée vers ceux qui cherchent l’image plutôt que la responsabilité, la communication plutôt que la cohérence.
Saint Éloi, enfin, tenait la parole donnée pour un engagement sacré.
Qu’il s’agisse de défendre les plus pauvres ou de remettre de l’ordre dans une administration en déroute, il avançait avec la même détermination.
Il n’était pas l’homme des effets, mais celui des résultats.
Il savait que gouverner, ce n’est pas promettre, mais tenir.
Dans un pays où la politique s’est transformée en spectacle permanent, où le moindre débat est prétexte à posture, où l’on parle beaucoup mais où l’on agit peu, la figure de saint Éloi rappelle ce qu’a été – et ce que pourrait redevenir – un « serviteur de l’État ».
Quelqu’un dont la compétence n’est jamais séparée de la morale, dont l’autorité repose sur l’exemple, non sur l’intimidation, et dont la loyauté va à la nation plutôt qu’à une carrière.
On aurait aujourd’hui grand besoin de profils capables d’incarner cette alliance rare entre savoir-faire et sagesse, entre rigueur et sens du devoir.
Saint Éloi n’était ni un technocrate ni un tribun : il était un homme intègre qui ne se laissait pas détourner de sa mission.
C’est précisément ce qui manque à la République.
Non des slogans nouveaux, mais des consciences solides.
Non des visages pour les affiches, mais des personnalités pour tenir la barre.
Redécouvrir saint Éloi, ce n’est pas se tourner vers un passé figé ; c’est reconnaître que le courage politique est d’abord une affaire de caractère.
Et cela, aujourd’hui, fait cruellement défaut.
Source : https://lalettrepatriote.com/1er-decembre-lexemple-de-saint-eloi-un-profil-qui-manque-a-la-republique/
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