lundi 29 décembre 2025

LIVRE : LETTRE À MON FILS ! " TU EST NÉ DANS LA TEMPÊTE " ! ( NICOLAS VIDAL )

 

Nicolas Vidal : « La liberté intérieure est le dernier bastion » [Interview]

Dans un livre écrit comme une lettre adressée à son fils, le journaliste et fondateur de Putsch Media Nicolas Vidal livre bien plus qu’un témoignage intime. 

C’est un texte de transmission, un avertissement, presque un legs moral à une génération confrontée à l’effacement de la mémoire, à la rupture entre le pouvoir et le réel, et à l’érosion des libertés.

Dans cet entretien accordé à Breizh-info.com, il revient sur la France périphérique, la fracture entre les élites et le peuple, le tournant autoritaire du Covid, et la nécessité vitale de préserver une liberté intérieure face à un système qu’il juge de plus en plus contraignant.

 Une parole enracinée, exigeante, sans slogans, qui interroge frontalement l’avenir de la France et ce que chacun choisira — ou non — de transmettre.

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Breizh-info.com : Vous écrivez à votre fils, mais on sent très vite que cette lettre s’adresse aussi à toute une génération. 

Aviez-vous le sentiment qu’il fallait laisser une trace, une forme de testament moral, face à un monde qui semble se déliter ?

Nicolas Vidal : Oui, parce que j’écris par amour.

 Amour de mon fils, évidemment, mais aussi amour profond de la France. 

J’ai toujours eu la conviction que nous ne sommes pas comptables du passé, mais responsables de ce que nous transmettons. 

Nous sommes des passeurs pour l’avenir. 

Or, nous vivons une époque qui pousse à l’existence désincarnée, déracinée, hors-sol, comme si l’on pouvait vivre sans mémoire, sans héritage, sans attache. 

J’ai voulu dire l’inverse.

 Dire que l’on ne se construit pas en niant ce que l’on est, ni d’où l’on vient. 

Ce livre est un testament moral, oui, mais au sens vivant du terme : transmettre une tenue, une fidélité, une manière d’habiter le monde sans renier ses racines.

 Car un homme sans racines est un homme vulnérable à toutes les soumissions.

 

Breizh-info.com : Dans le livre, vous parlez beaucoup de la France des ronds-points, de cette France invisible que vous avez rencontrée pendant le mouvement des Gilets jaunes. 

Qu’est-ce que cette expérience vous a appris sur le peuple français que les élites refusent encore de voir ?

Nicolas Vidal : Je viens de cette France-là. 

D’une France rurale, périphérique, silencieuse, qui ne se raconte pas mais qui tient. 

Les ronds-points n’ont pas été une découverte exotique pour moi : ils ont été une reconnaissance. 

J’ai voulu que mon fils sache d’où je parle, et d’où il vient.

 Qu’il ait conscience de ces racines pour mieux affronter ce qui advient.

 Car c’est là que vit encore l’âme de la France : dans les villages, les vignes, les champs, les mains calleuses et la parole tenue. 

Les élites refusent de voir cette France parce qu’elle les contredit. 

Pourtant, c’est elle qui maintient le pays debout quand tout vacille.

Breizh-info.com : Vous décrivez une rupture profonde entre le pouvoir et le réel.

 Selon vous, est-ce une simple déconnexion sociale… ou une volonté assumée de gouverner sans le peuple, voire contre lui ?

Nicolas Vidal :
Nous avons largement dépassé le stade de la déconnexion.

 Il y a aujourd’hui une logique de gouvernement contre le réel, et donc contre le peuple.

 Le pouvoir gouverne par la norme, la contrainte, l’ingénierie sociale, sans jamais rendre de comptes à la vie concrète des Français. 

Et quand le peuple résiste, on le méprise, on le disqualifie ou on le réprime. 

Or, on ne gouverne jamais impunément contre son peuple. 

L’Histoire l’a montré à bien des égards. 

À force de nier le réel, le réel finit toujours par revenir, souvent de manière brutale.

 

Breizh-info.com : La période Covid occupe une place importante dans votre réflexion.

 Avec le recul, considérez-vous ces années comme une parenthèse autoritaire… ou comme un tournant durable dans la manière de gouverner en France ?

Nicolas Vidal : Le Covid n’a pas été une parenthèse, mais un basculement. 

Ce fut un moment de vérité sur la nature du pouvoir et sur la fragilité des libertés. 

Face à ce totalitarisme sanitaire, le libre arbitre, le courage et les convictions ont été les meilleurs antidotes. 

J’ai la faiblesse de penser que l’on ne résiste pas par instinct, mais par préparation. 

Il faut être armé intellectuellement pour faire face à ces périodes de contrainte extrême. 

Lire, comprendre, douter, poser des questions : ce sont des actes de résistance. 

Une société désarmée intellectuellement est une société prête à toutes les soumissions.

 

Breizh-info.com : Vous insistez beaucoup sur la notion de mémoire. 

Craignez-vous que, collectivement, les Français soient en train d’oublier trop vite ce qu’ils ont accepté, parfois contraints, parfois consentants ?

Nicolas Vidal : Oui, et cet oubli est une catastrophe.

 Ne pas avoir de mémoire, ne pas s’intéresser à la France et à son histoire, revient à devenir une autruche ou un tube digestif : on absorbe ce qu’on nous donne, on consomme, on se divertit, et on se laisse porter au gré du vent, des injonctions, des promotions et des jeux télévisés.

C’est l’effondrement d’une civilisation. 

Une société qui oublie ce qu’elle est devient malléable, docile, interchangeable.

 Il faut combattre cela de toutes ses forces, car la mémoire est une arme de défense massive contre la servitude.

 Et c’est au-delà la disparition assurée de la France.

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Breizh-info.com : Vous refusez les slogans et les solutions clés en main. 

Pourtant, beaucoup de lecteurs vous lisent parce qu’ils cherchent des repères. 

Que peut encore faire un citoyen ordinaire pour rester libre intérieurement dans un système qu’il ne contrôle plus ?

Nicolas Vidal : La liberté intérieure est le dernier bastion.

 Elle commence par un refus : refuser la paresse intellectuelle, refuser la haine, refuser les opinions préfabriquées. 

Être libre, aujourd’hui, c’est un effort quotidien. 

Lire quand tout pousse à l’abrutissement. 

Douter quand tout exige l’adhésion immédiate. 

Se taire parfois pour mieux penser.

 Résister au confort du consensus. 

Un citoyen ordinaire peut faire beaucoup : se former, transmettre, tenir sa parole, protéger les siens, refuser de mentir pour être tranquille.

 La liberté n’est pas spectaculaire. 

Elle est exigeante, discrète, mais redoutablement puissante.

 

Breizh-info.com : Question plus personnelle : si votre fils vous posait un jour cette question — « Est-ce que ça valait le coup de se battre ? » — que lui répondriez-vous, honnêtement ?

Nicolas Vidal : Je lui répondrais oui. 

Oui, parce que se battre, ce n’est pas seulement gagner. 

C’est refuser de renoncer.

 C’est choisir la droiture plutôt que la facilité, la fidélité plutôt que le confort. 

Je lui dirais que je n’ai pas toujours eu raison, que j’ai douté, que j’ai parfois eu peur. 

Mais que je n’ai jamais trahi ce que je croyais juste. 

Et que s’il peut un jour marcher la tête haute, aimer son pays sans honte, penser librement sans demander la permission, alors oui, cela aura valu chaque combat. 

Car il n’y a pas de plus grande victoire que de transmettre sans s’être couché.

 

Propos recueillis par YV

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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