lundi 12 août 2024

LA FRANCE EST BIEN À DROITE ! ET LA DROITE IDENTITAIRE SE RENFORCE ..........

 




Lozère : LR et macronistes s’entendent. 

Modèle de la future majorité ?

assemblée nationale

Ce vendredi 9 août, un épiphénomène de la vie politique locale nous a peut-être donné une indication sur les contours de la future majorité, forcément relative, qui pourrait émerger dans les prochains jours à l'Assemblée nationale. 

Les dernières législatives, avec la loi interdisant le cumul des mandats, a en effet poussé plusieurs députés élus à quitter leurs fonctions quand ils étaient à la tête d'exécutifs locaux.

 C'est le cas de Sophie Pantel, présidente socialiste du conseil départemental de la Lozère depuis 2015, qui a cédé sa place à Laurent Suau, le maire de Mende. 

Ce dernier est un ex-socialiste, qui soutenait Sophie Pantel au conseil départemental. 

 C'est même lui qui l'a poussée à se présenter aux législatives pour éviter un candidat NFP-LFI trop repoussoir, d'après Le HuffPost.

 Il l'aurait fait, prétend-il, en lui promettant de ne pas briguer sa succession à la tête du département et en échange de son engagement à procéder à des « changements dans l’organisation » du conseil départemental, comme il l'a déclaré vendredi à l’AFP. 

Prétextant que le compte n'y était pas, il s'est présenté, à la surprise de tous, et a été élu, à la plus grande surprise de tous, par le renfort des voix des élus de droite du conseil. Au premier tour, Laurent Suau a obtenu 7 voix, contre 10 au candidat de la gauche, Jean-Louis Brun, et 9 à Jean-Paul Pourquier, le président UMP du département de 2004 à 2015. 

Après un « appel à l’ouverture et aux bonnes volontés » de Laurent Suau, Jean-Paul Pourquier s’est désisté à son profit au second tour et le maire de Mende a obtenu 16 voix sur 26, faisant basculer la majorité vers une alliance du centre et de la droite.

 

Une alliance Attal-Wauquiez et un modèle sur le plan national ?

Tout cela peut s'apparenter à de la mauvaise cuisine électorale ou préfigurer une majorité qui donnerait satisfaction aux macronistes et à la droite LR. 

On serait même tenté d'y voir une nouvelle conséquence de l'entente entre Gabriel Attal et Laurent Wauquiez pour la répartition des postes du bureau de l'Assemblée nationale. 

En effet, la Lozère n'est guère loin de la Haute-Loire, le fief de Wauquiez, et on voit mal le chef du groupe LDR et présidentiable avoué ne pas avoir donné son aval à ce coup anti-NFP. 

En tout cas, Laurent Suau a explicitement placé sa victoire surprise sous le signe de cette stratégie en déclarant à l'AFP : « C’est un nouvel équilibre, qui devrait aussi pouvoir s’appliquer au niveau national. »

 

Vers un nouveau front républicain anti-NFP ?

Qu'il faille éviter à la France un gouvernement NFP est une évidence pour les macronistes, LR, mais aussi pour le RN - électeurs et cadres compris. 

Le RN aurait tout à gagner à assumer cette ligne. 

Ce faisant, il continuerait son parcours de responsabilisation, et, vu le rapport de force face à LR, s'érigerait en grand parti de droite.

 Sans voter la confiance à un tel gouvernement macroniste-LR mais en évitant de mêler ses voix à celles de la gauche pour le censurer, en votant même les lois qui iraient dans le bon sens, il pourrait devenir le grand gagnant de la période incertaine qui va s'ouvrir. 

Ne l'oublions pas : en Lozère, département rural et modéré, le RN a fait jeu égal avec la gauche au premier tour, tout en dépassant le député sortant LR. 

Alors, la Lozère, laboratoire pour la France ? 

Oui, mais peut-être pas exactement comme macronistes et LR l'envisagent.

Frédéric Sirgant
Par Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire 
 
 
 



 
 
ET AUSSI
 

[L’ÉTÉ BV] 

Rassemblement national : la barre fatidique des 30 %

© Jordan Florentin
© Jordan Florentin
Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
 
Cet article a été publié le 17/12/2023.

Tout l'été, BV vous propose de relire certains articles de l'année écoulée.

 Ici, nos chroniques du Macronistan.

Certes, nous sommes à plus de six mois de l’échéance.

 Certes, une hirondelle (et encore moins un sondage) ne fait pas le printemps. 

Il n’empêche que plusieurs études d'opinion donnent désormais la liste de Jordan Bardella à 30 % d’intentions de vote aux élections européennes (ce qui lui permet d'espérer rentrer une trentaine de députés à Strasbourg), contre 18 % pour la liste de la majorité présidentielle. 

En 2018, à la même époque, c’est-à-dire à quelques jours de la trêve des confiseurs, un sondage de l’IFOP donnait à la liste du Rassemblement national 24 %, contre 18 % à la liste macroniste.

 Jordan Bardella terminera à 23,34 %, avec une courte avance sur la liste conduite par Nathalie Loiseau (22,42 %).

 

Un bloc souverainiste puissant

Constat : l’écart se creuse entre le parti à la flamme et la Macronie : 6 points en décembre 2018, 12 en décembre 2023. 

C’est énorme. Si on ajoute à cela les intentions de vote pour Reconquête (7,5 %) et Debout la France (2,5 %), les voix souverainistes dépassent les 40 %, dans notre pays. 

C’est une première, comme le fait remarquer le politologue Arnaud Benedetti dans le passionnant entretien donné à BV, samedi soir

 Et de ce constat, on tire cet enseignement : Emmanuel Macron a échoué sur toute la ligne. 

Son objectif n’était-il pas, en 2017, de faire reculer le Front national, devenu Rassemblement national, et, plus largement ce qu’il est convenu d’appeler, dans le camp européiste, les eurosceptiques ? 

Dans un monde normal, l’homme serait disqualifié.

 Au mieux, Emmanuel Macron est un médiocre préfet de l’Union européenne en France ; au pire, un repoussoir de la cause européenne.

 Mitterrand, lui, en 1992, avait réussi, certes aux forceps et en y jetant toutes ses forces, y compris physiques, à faire voter les Français d’une courte avance en faveur du traité de Maastricht.

 On n’imagine pas Macron se lancer dans une telle aventure, par exemple, sur des sujets fondamentaux comme ceux du droit de veto au Conseil européen et de l’élargissement de l'Union.

 

Et les LR, dans tout ça ?

Une question : face à ce bloc souverainiste, qui pèse désormais lourd, que peuvent faire les LR ? 

En décembre 2018, toujours avec ce sondage IFOP, ils étaient crédités de 11 % d’intentions de vote. François-Xavier Bellamy termina avec 8,48 %.

 Aujourd’hui, crédités d’environ 8 % et suivis à la trace par Reconquête, à combien termineront-ils ? 

Comme Pécresse à la présidentielle ?

 Clairement, leur sort ressemble cruellement à celui du Parti radical socialiste qui domina la IIIe République et finit divisé en radicaux valoisiens et radicaux de gauche au début de la Ve République. Les voilà condamnés, selon les lois de l’attraction, à jouer le rôle de satellite.

 Le tout étant de savoir choisir sa planète, au risque de se désagréger dans l’atmosphère…

 

Le club très sélect des 30 %

30 %, pourcentage fatidique !

 Si l’on s’amuse à étudier tous les sondages depuis une vingtaine d’années (élections européennes et présidentielles), on constate que les formations ou personnalités politiques à avoir été créditées d’un tel niveau d’intentions de vote, même fugacement, sont très peu nombreuses

. Le score de 33 % avait été atteint par la liste macroniste en mai 2018, à un an de l'échéance, dans un sondage Viavoice, mais aucun parti n'avait franchi les 30 % pour les européennes de 2014 et 2009.

 Pour ce qui est de l’élection présidentielle, le club des personnalités politiques ayant été créditées de 30 % et plus d’intentions de vote est plus que très sélect, genre Jockey Club !


Depuis un quart de siècle, en remontant le temps, on y retrouve Emmanuel Macron, François Fillon, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Dominique Strauss-Kahn et Ségolène Royal. Point barre. 

Le seul de tous qui concrétisa dans les urnes ces intentions de vote au-dessus de 30 % au premier tour de l'élection présidentielle fut Nicolas Sarkozy, en 2007 (31,18 %).

 Avant, il faut remonter à l’élection de 1988 pour trouver un candidat franchissant cette barre : en l’occurrence François Mitterrand (34 %) face à Jacques Chirac. 2027 est encore loin, mais il se trouve que le seul candidat potentiel qui dépasse aujourd'hui dans les sondages relatifs à l'élection présidentielle cette barre des 30 % est Marine Le Pen.

Certes, une hirondelle, etc.

 Mais l’histoire politique des cinquante dernières années nous montre que, sauf accident de parcours (on pense à DSK ou à Fillon), le franchissement de cette marche des 30 % dans les sondages joue comme un effet de seuil décisif, certes sans augurer, bien évidemment, de l’arrivée sur la dernière marche, mais décisif tout de même.

Georges Michel
Par Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER) 
 
Source et Publications :  https://www.bvoltaire.fr/
 
 
 

 
 



 

 

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