vendredi 30 août 2024

FRANCE/ SERBIE : QUAND MACRON SE DÉCARCASSE ! ÇA RAFALE !!!

 

  • Illustration De Vecteur De Drapeau De La Serbie Croquis De Style ...

Emmanuel Macron au pays des Serbes

30 Août 2024, 05:42am

Publié par Thomas Joly

La visite devait être prévue depuis un certain temps, mais avouons que ça tombe drôlement bien : Emmanuel Macron se rend en Serbie pour deux jours, laissant le gouvernement démissionnaire gérer « les affaires courantes » et le petit monde politique français se dépatouiller avec, en suspens, la question de la nomination du prochain Premier ministre. 

Une visite en retour de celle que fit, le 8 avril dernier, le président serbe Aleksandar Vučić

 L’occasion, pour le chef de l’État, d’aller faire un petit tour dans ce qu’il est convenu d’appeler le « domaine réservé » du président de la République, notion qui n’est en rien constitutionnelle mais qui est entrée dans les mœurs de la Ve République. 

Avouons que, pour l’instant – c’est-à-dire depuis sept ans qu’il est à l’Élysée -, Macron n’a pas vraiment fait des étincelles « à l’international ».

 Cette visite sera-t-elle l’occasion, pour lui, de se rattraper ?

 

Achat de Rafale par la Serbie ?

Déjà, on évoque l’achat, par la république de Serbie, de douze de nos Rafale.

 Un contrat de trois milliards d’euros qui ferait un peu de bien à notre balance commerciale, à notre industrie de défense et, par la même occasion, redorerait le blason d’un Président qui devra bientôt ranger sagement sa planche de surf olympique. 

« La Serbie fait le choix stratégique de coopérer avec un pays européen [pour moderniser son armée] », se félicite-t-on, dans l’entourage d’Emmanuel Macron, rapporte le site Euractiv

On aimerait que ce choix stratégique de coopérer avec un pays européen soit aussi celui des pays membres de l’Union !

 Belgique, Pays-Bas, Italie ou encore Pologne n’ont-ils pas préféré, ces dernières années, se tourner vers les États-Unis plutôt que vers la France pour renouveler leur flotte d’avions de chasse ? 

Valérie Hayer ânonnait à longueur de campagne européenne ce fameux « besoin d’Europe ».

 Visiblement, certains États membres n’ont pas besoin de la France lorsqu’il s’agit de complaire au cousin d’Amérique…

 

La Serbie dans l'UE ?

Le choix de la Serbie et de son président, le très vilain Vučić, qualifié de « national-populiste » par Libération, élu dès le premier tour en 2017 et réélu aussi dès le premier tour en 2022 (on parle de fraudes), vise probablement à influencer la France pour qu’elle agisse en faveur de son admission au sein de l’Union européenne.

 Rappelons que la Serbie est candidate depuis 2013 à l’intégration, mais la Commission, dans son rapport de 2023, qualifie les progrès de la Serbie dans sa lutte contre la corruption et la criminalité organisée de « limités »

En la matière, l’Union européenne parle d’or. Et puis, « les cas de menaces, d’intimidations, de discours haineux et de violence à l’égard des journalistes restent préoccupants », note aussi l’exécutif européen. 

Il faudra qu’un jour, on se penche sérieusement sur la définition de la haine. 

Alors, les gentils humanistes critiqueront sans doute les affaires que la France fait avec la Serbie (on préférerait peut-être qu’elle remplace ses vieux Mig par des Mig tout neufs ?), mais il ne faut pas être naïf. 

L’Allemagne, qui s’y connaît aussi en affaires et en realpolitik, dépêchait, en juillet dernier, le chancelier Scholz à Belgrade pour appuyer l’ouverture, à l’ouest de la Serbie, d’une mine de lithium dont l’industrie automobile allemande a tant besoin, au grand dam des écologistes…

 

Et le Kosovo ?

Bien sûr, on imagine qu’il sera question aussi du Kosovo. 

Si la France de Sarkozy se précipita derrière les États-Unis pour reconnaître, en 2008, l’indépendance de cette province serbe, peuplée majoritairement d’Albanais (ceux qui nient le phénomène de « Grand Remplacement » devraient s’intéresser à l’Histoire du Kosovo depuis 80 ans…), il faut bien reconnaître que la France, ces derniers mois, s’est attachée à défendre la minorité serbe vivant au nord du Kosovo et qui refuse de se soumettre au pouvoir albanais de Pristina.

 

Relancer le dialogue avec la Russie ?

Enfin, on peut rêver un peu. Et si cette rencontre franco-serbe, au-delà du jeu d’influence dans les Balkans entre l’Allemagne, la France mais aussi la Turquie, entre autres, était l’occasion pour la France de relancer le dialogue avec la Russie, dont la Serbie est très proche, afin de tenter de sortir de l’impasse meurtrière du conflit russo-ukrainien ? 

Il est vrai que c’est peut-être demander beaucoup à Emmanuel Macron qui, pour l’instant, excelle plutôt dans sa capacité à créer des impasses au national que d’ouvrir des autoroutes à l'international…

Cela dit, la France – c’est-à-dire nos gouvernants, démissionnaires ou à venir – serait bien inspirée de se plonger dans l’Histoire.

 Le 9 octobre prochain, on commémorera les 90 ans de l’assassinat, à Marseille, du roi Alexandre de Yougoslavie et de Louis Barthou, ministre des Affaires étrangères français.

 La IIIe République, si décriée aujourd’hui, avait une politique étrangère avec une vision stratégique, elle. Derrière ce renforcement de l’amitié franco-yougoslave (ou plutôt franco-serbe, scellée au cours de la Grande Guerre), dont ce voyage royal était le but, Barthou voyait plus loin : il projetait carrément un « pacte oriental » qui aurait réuni la France, le Royaume-Uni, l'URSS, la Pologne, la Yougoslavie et même l'Italie de Mussolini ! 

Cela, afin de contrer la montée en puissance de Hitler. 

 Aujourd’hui, les circonstances géopolitiques sont tout autres, bien évidemment. 

Mais, jusqu’à présent, depuis que Macron est au pouvoir, a-t-on eu l’ombre de l’esquisse d’une ébauche de vision, à part le « toujours plus d’Europe » ?

Par Georges Michel

Source : http://bvoltaire.fr

 

 

  • Dassault Rafale M by GrafDeWolfGuN on DeviantArt

 

  • Serbie hand croquis. Concept illustration vectorielle, drapeau, dessin ...

 

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