Paris VIII: la barbarie en amphi
Le billet de Dominique Labarrière
Un rassemblement propalestinien s’est tenu le 15 octobre à l’université Paris-8, durant lequel les intervenants ont refusé de condamner les attaques du 7-Octobre et ont tenu des propos pouvant être considérés comme une apologie du terrorisme.
L’université a signalé les faits au procureur de la République, et ouvert une enquête interne.
Le ministère de l’Enseignement supérieur a dénoncé un « rassemblement aux relents antisémites » et s’interroge sur la responsabilité de l’université, laquelle affirme avoir été trompée par les organisateurs sur la nature réelle de l’événement…
Notre chroniqueur analyse la logique et les dynamiques à l’œuvre dans cette meute islamo-gauchiste.
« Condamnez-vous le 7 octobre ?» Telle est la question. « Non» est la réponse.
Quelque trois cents individus dont on veut bien croire qu’on puisse encore les appeler étudiants répondent « non » d’une seule et même voix, si ce n’est du même cœur, car, dans ce genre de moment où un public se mue en populace décérébrée, il faut toujours compter avec l’effet de meute.
Un campus hors contrôle ?
La scène se déroule dans un amphi de l’université Paris VIII, le 15 octobre dernier[1].
Des activistes pro-terroristes en chambre, avançant sous la banderole de la Palestine, tiennent meeting dans ses locaux, tant il est vrai qu’on peut se demander si certaines de nos universités et écoles d’enseignement supérieur sont encore des lieux d’étude, où l’on dispense et acquiert un savoir, ou si ce ne sont plus que de commodes et confortables repaires où se réunissent les anars petits bourgeois d’aujourd’hui que les caves à rats et sous-pentes de la grande époque des Ravachol rebuteraient.
Le contribuable paie la lumière, le chauffage, le nettoyage des saloperies, répare les dégradations, finance le fonctionnement de tout ce bazar.
Pourquoi se gêner ?
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Il faudrait tout de même un jour se donner la peine de définir le cadre précis de mise à disposition des lieux universitaires de ce pays.
Certes l’université a vocation à être – et doit effectivement demeurer – un sanctuaire de pensée libre, encore conviendrait-il que ce qui s’y exprime, qui y est exalté, ait tout de même le moins de différence possible, justement, avec le noble effort de penser.
Or, brailler qu’on ne condamne pas la prise d’otages d’innocents, le viol de femmes, le meurtre de jeunes ou de vieillards — et tant d’autres atrocités — n’a manifestement que peu à voir avec l’acte de penser, du moins tel qu’on devrait l’entendre dans le temple du savoir et de la réflexion que prétendent être encore nos universités.
Effet de meute
Est-ce que pris un par un par un, les yeux dans les yeux, obtiendrait-on de ces trois cents participants, trois cents « non » ?
J’ai intimement la conviction que le compte n’y serait pas.
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Mais voilà. `C’est là qu’intervient le fameux effet de meute.
Qu’intervient aussi la manipulation des meneurs, de l’hystérico-barbare qui, à la tribune, lance l’hallucinante question et la menace induite qu’elle recèle car, bien entendu, malheur à l’audacieux, à l’impertinent, à l’individu sain de cœur et d’esprit qui oserait ne pas répondre « non » !
Oui, malheur à lui !
Et c’est bien là que se trouve magistralement illustrée la formule de Roland Barthes énonçant cette vérité à inscrire au fronton de tous les amphis de France : « Le fascisme, ce n’est pas empêcher de dire, c’est d’obliger à dire. »
Car c’est effectivement ce à quoi nous assistons toujours et encore à ce genre de meeting, au fascisme en actes et en verbe, tel qu’en lui-même.
Les individus présents répondent « non » parce qu’il leur est radicalement impossible de répondre autre chose, d’émettre le moindre bémol, la plus infime réserve.
Leur parole est asservie, contrainte, de même que leur pensée.
Ils incarnent donc tout le contraire de ce qui devrait constituer le ferment et être l’honneur de l’université, la pensée libre.
N’ayant donc rien à faire dans ces murs, ils devraient en être exclus.
[1] https://www.lepoint.fr/societe/a-l-universite-paris-8-un-meeting-propalestinien-derape-avec-des-propos-polemiques-sur-le-7-octobre-22-10-2025-2601588_23.php
Source : https://www.causeur.fr/paris-viii-la-barbarie-en-amphi


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