TRIBUNES LIBRES !
[STRICTEMENT PERSONNEL]
Du bain et des jeux
«Nil novum sub sole », rien de nouveau sous le soleil.
Cette maxime, chère à Marc Aurèle, comme elle l’avait été avant lui, paraît-il, au roi Salomon, était à l’image d’un monde immobile, d’un monde où les techniques n’évoluaient guère d’une génération, voire d’un siècle, à l’autre.
Les choses, de ce point de vue, ont bien changé.
En revanche, les vieilles recettes de gouvernement connues et employées par les prédécesseurs et les successeurs de l’empereur stoïcien restent toujours valables.
Que demandait le peuple romain, selon la formule restée fameuse ?
Du pain et des jeux.
Également soucieux de caresser dans le sens du poil le peuple français, d’apaiser ses colères et ses ressentiments, de lui ouvrir les portes du pays des merveilles, les concepteurs et les organisateurs des JO de 2024 lui ont offert du bain et des jeux.
Mise en Seine
Dès la cérémonie d’ouverture, adorée par les uns, vilipendée par les autres, les Jeux 2024 ont été mis en Seine.
Par la suite, différentes épreuves se sont échelonnées place de la Concorde, sur l’esplanade des Invalides, sur le Champs-de-Mars, le long du fleuve où s’est reflétée tant de fois l’histoire de notre pays et, presque du jour au lendemain, la magie a opéré.
Les grincheux, les grognons, les sceptiques, les indifférents, de proche en proche, tout un pays a réglé ses horloges, ses montres, ses chronomètres et ses petits écrans sur l’heure olympique au point que, dès la première semaine de compétition, la question qui revenait dans toutes les conversations, à la une de tous les journaux à commencer par les journaux télévisés et sur les réseaux sociaux, n’était pas « Quand aurons-nous un nouveau gouvernement ? » moins encore « Allons-nous vers une Troisième Guerre mondiale », pas davantage « La guerre de Troie aura-t-elle lieu ? », mais, tournant à l’obsession, « Le triathlon sera-t-il annulé ? » Au fait, peut-on vraiment se baigner dans la Seine ? Dieu merci, comme chacun sait, l’épreuve a finalement eu lieu et les concurrents ont pu nager à même le fleuve, élevé pour l’occasion à la dignité de piscine olympique, probablement la plus polluée de l’Histoire.
Sommes-nous en train de vivre, aurons-nous vécu depuis le 26 juillet et jusqu’au 11 août prochain, une « parenthèse enchantée », pour reprendre le titre de l’éditorial du Figaro de ce 2 août ?
La magie de l’événement olympique sur le sol français, dans la ville qui se veut la plus belle du monde, à deux pas de l’avenue qui se prétend « la plus belle du monde », a eu d’emblée sur la quasi-totalité de nos compatriotes un effet grossissant et déformant.
Elle a progressivement phagocyté et occulté tout ce qui à travers le vaste monde se déroulait loin des rives de la Seine.
Le monde continue de tourner
Maduro, pâle héritier de Chávez, émule de Fidel Castro et accessoirement idole de Mélenchon, faisait tirer sur son peuple coupable d’avoir librement et mal voté.
L’armée russe avançait lentement et inexorablement dans l’est de l’Ukraine et Volodymyr Zelensky envisageait pour la première fois de s’asseoir à la table des négociations face à Vladimir Poutine.
La candidature de Kamala Harris était en passe de devenir un gros caillou dans les souliers vernis de Donald Trump. Israël, enfin, procédait à « l’élimination ciblée » de trois chefs du Hamas et du Hezbollah.
Mentir à un menteur peut se concevoir, voler un voleur est admissible, assassiner un assassin pose parfois des problèmes.
Loin d’arracher jusqu’à ses racines la résistance palestinienne, Benyamin Netanyahou ne fait que semer les graines de la vengeance et enfonce tout le Proche-Orient dans l’impasse d’une guerre sans fin.
Mais le Proche-Orient, ces jours-ci, est bien loin.
À Southport, un forcené poignardait à mort trois petites filles…
Une parenthèse, et un peu plus
En France, cependant, on fêtait l’avènement, le sacre puis l’apothéose du roi Léon et les trois médailles d’or glanées en quarante-huit heures par ce nageur prodige.
On vibrait avec les frères Lebrun qui tentaient héroïquement mais vainement d’ébrécher le monopole asiatique en tennis de table. O
n s’apitoyait sur la malchance de Clarisse Agbegnenou.
On se demandait si Teddy Riner ne faisait pas une olympiade de trop.
On s’interrogeait sur le sexe de la boxeuse algérienne qui avait mis à mal en quarante-six secondes son adversaire italienne.
On s’enorgueillissait de la riche moisson d’or, d’argent et de bronze que récoltaient les athlètes tricolores.
Par dérogation, le patriotisme et même le chauvinisme étaient non seulement autorisés mais recommandés, applaudis et à l’honneur.
Faut-il pleurer, faut-il en rire, ne faut-il pas, pour une fois faire et laisser sa part au rêve ?
C’est si rare et si contraire à la nature humaine, un affrontement pacifique.
Demain, ou dans quelques jours, les lampions seront éteints et les champions repartis.
La fête finie, les lendemains déchanteront, chacun de nous, modèle réduit d’Atlas, sentira de nouveau sur ses épaules le fardeau du monde, des taxes, des impôts, de l’insécurité, de la violence, de l’injustice.
Nous retrouverons sans plaisir le spectacle qui miraculeusement aura fait relâche pendant une quinzaine : l’Assemblée ingouvernable, le pays fracturé, le présent morose, le futur incertain et toujours le même Président…
Mais dans le ciel de Paris, il restera comme une flamme, un souvenir que le temps n’abolira pas.
« Macron c’est du pain – rassis – et des jeux ratés. »
La caste politico-médiatique prend vraiment trop les Français pour des couillons.
Avec cette caste, le miracle s’est encore produit le 7 juillet 2024 :
à qui perd gagne et les perdants sont devenus les gagnants.
Par Alexandre Goldfarb
« Macron c’est du pain – rassis – et des jeux ratés. »
La caste politico-médiatique prend vraiment trop les Français pour des couillons.
Avec cette caste, le miracle s’est encore produit le 7 juillet 2024 :
à qui perd gagne et les perdants sont devenus les gagnants.
LFI c’est « La France Irresponsable » se conduit, comme si elle avait tous les droits, et notamment celui de confisquer la démocratie.
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« L’insécurité est le reflet d’une France perdue ! »
« La Macronie est bel et bien une société à irresponsabilités illimitées… »
Alexandre Goldfarb
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Alexandre Goldfarb
pour Observatoire du MENSONGE
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