jeudi 12 juin 2025

IMMIGRATION : L' ÉTUDE DE DIDIER LESCHI DE L' OID-FONDAPOL : 100 000 AFGHANS SONT EN FRANCE ..........

 LU , VU ET ENTENDU

100 000 Afghans en France : découvrez l'étude inédite OID - Fondapol



Lettre d’information n°77
du mercredi 11 juin 2025

L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions démographiques et migratoires, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ces sujets.

Nous apportons une vision rationnelle et dépassionnée au débat public, en puisant aux meilleures sources disponibles : statistiques publiques, travaux de chercheurs spécialisés, analyses juridiques.

Votre point d'information
sur l'immigration et la démographie

  • 100 000 Afghans en France : une immigration récente et méconnue, qui met le modèle d'intégration en tension  | Découvrez l'étude de Didier Leschi pour l'OID et la Fondapol
  • Droit d'asile : les contre-vérités de la directrice générale de France Terre d'Asile | Retrouvez l'éclairage factuel de l'OID
  • Politique familiale : adoption d'une proposition de loi sur les allocations dès le premier enfant | Quels sont les enjeux ?

100 000 Afghans en France : une immigration récente et méconnue, qui met le modèle d'intégration en tension |
 Découvrez l'étude de Didier Leschi pour l'OID et la Fondapol
Dans son édtion du jeudi 5 juin, Le Point a dévoilé en exclusivité la nouvelle étude de Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), pour l'Observatoire de l'immigration et de la démographie et la Fondapol – la toute première consacrée à une réalité migratoire majeure et méconnue : l'immigration afghane en France.
 
Plus de 100 000 Afghans vivent aujourd'hui en France, contre 1 600 en 2007 – soit une multiplication par 60 en vingt ans.

L'immigration afghane vers l'Europe s'est intensifiée dès 2015, passant en un an de 42 000 à 195 000 demandes d'asile. 
 
Cette accélération des flux migratoires est alors peu liée aux soubresauts politiques de l'Afghanistan (ayant démarré avant la reprise de Kaboul par les Talbans en 2021), mais à l'ouverture d'une route migratoire vers l'Europe par les déplacés syriens - dans laquelle se sont glissés les ressortissants d'autres nationalités, dont les Afghans, profitant de la suspension allemande des règles de Schengen.
Ainsi, l'an dernier, les Afghans ont fait leur entrée dans la liste des 10 nationalités les plus représentées parmi les bénéficiaires des titres de séjour. En 2023, l'Afghanistan est d'ailleurs devenu le 5e pays d'origine des immigrés entrant en France (INSEE). 

Ces ressortissants sont, du fait des politiques publiques de répartition des demandeurs d'asile, disséminés sur l'ensemble du territoire, y compris dans de petites agglomérations telles qu'Aurillac, Colmar ou Vannes.

Leur venue est presque exclusivement liée à la mise en œuvre du droit d'asile (96% des primo-titres accordés à des Afghans l'an dernier l'ont été pour motif humanitaire), donc non contrôlée par les pouvoirs publics, sans limite quantitative ni capacité de délibération démocratique. 
 
Près de 80% des demandes d'asile déposées en France par des ressortissants sont acceptées (par l'Ofpra ou la CNDA), contre 40% seulement en Suède.
Ces flux engendrés par l'asile se trouvent corrélés à d'importantes difficultés d'intégration, issues notamment d'un très bas niveau de qualification qui se traduit par une faible insertion sur le marché du travail. 

Comme le résume Didier Leschi : 
Ces difficultés se trouvent renforcées par la distance culturelle très importante qui sépare le pays d'accueil du pays d'arrivée. 
 Malgré la situation dramatique des femmes en Afghanistan, la population afghane en France est masculine à plus de 80%. En 2023 encore, 78% des primo-demandeurs d'asile afghans étaient des hommes. Didier Leschi explique :

« L’assimilation des femmes à des êtres mentalement déficients, inférieurs et devant être soumis aux hommes demeure un point de vue partagé par la plupart des Afghans et même par une part des femmes. 
 
Du fait de ces a priori profondément ancrés dans les mentalités, les hommes qui quittent l’Afghanistan aujourd’hui, pour des raisons multiples mais avant tout économiques, se préoccupent rarement d’associer des femmes à leur projet initial de migration ».

Outre les difficultés d'intégration économique, des phénomènes de surdélinquance sont attestés dans la diaspora afghane en Europe. 

Didier Leschi, auteur de ce travail inédit, était notamment invité de la matinale d'Europe 1 le jeudi 5 juin pour présenter les conclusions de ce rapport.
Cliquez pour regarder l'entretien de Didier Leschi :
Retrouvez l'étude complète en libre accès sur le site de l'OID :
Étude OID - Fondapol | « L'immigration afghane en France, un évènement de grande ampleur »

Droit d'asile : les contre-vérités de la directrice générale de France Terre d'Asile |
 Retrouvez l'éclairage factuel de l'OID
Dans un récent ouvrage intitulé Réfugiés : ce qu'on ne nous dit pas (éditions Stock), coécrit avec l'économiste Benjamin Michallet, l'ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem, présidente de l'association France Terre d'Asile, affirme vouloir « rétablir des vérités sur les demandeurs d’asile ».

Dès leur entretien de lancement donné au Nouvel Obs, les coauteurs ont pourtant déroulé plusieurs biais et approximations notables.

Leur rhétorique implique tout d'abord de minimiser les des flux en direction de l'Europe  et de la France : « 75 % des exilés forcés restent dans des pays du Sud voisins, seuls 25 % vont vers le Nord ». 
Si ce constat est exact, il ne dit rien de l’augmentation du nombre de demandeurs et bénéficiaires du droit d’asile sur le continent.
 L'Union européenne a accueilli 8,5 millions de demandeurs d'asile en une décennie (2014-2024), soit l'équivalent démographique d'un nouvel État membre.
 
 La France comptait, en 2023, 3 fois plus de bénéficiaires de l'asile que 10 ans plus tôt (OFPRA).
Les auteurs affirment ensuite que « la France n’est pas parmi les premiers pays d’accueil : 130 000 demandes d’asile l’an dernier, dont 55 % refusées ».  

 
Cette seule phrase contient 4 erreurs et biais majeurs :
  • La France est devenue, au premier trimestre 2025, le pays qui reçoit le plus de demandeurs d'asile dans l'Union Européenne (Eurostat), devant l'Allemagne et l'Espagne.
  • Le taux d'acceptation des demandes d'asile (par l'Ofpra en première instance ou la CNDA en deuxième instance) est aujourd'hui historiquement élevé : 49,3% en 2024, soit une augmentation de 11 points en 4 ans (Ministère de l'intérieur),
  •  
  • Les 130 000 primo-demandes d'asile reçues en 2024 se situent à un niveau particulièrement haut : 210% de plus qu'en 2009 (Eurostat),
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  • Enfin, les demandeurs déboutés restent très majoritairement sur le territoire national (Cour des comptes) :
Les auteurs poursuivent en expliquant que « les politiques migratoires servent l’intérêt des Etats d’accueil, [..] 
 
L’asile, lui, est là pour bénéficier aux individus. ». Cependant, pour que le droit d'asile soit effectivement soutenable, il est impératif de tenir compte des capacités d'intégration des sociétés d'accueil. 
 
 Les deux tiers du budget « Immigration, asile et intégration » de l'Etat sont aujourd'hui consacrés à l'hébergement des demandeurs d'asile et au versement de l'allocation qui leur est dédiée, soit 1,2 milliards d'€ par an en 2023 (Cour des comptes).

Najat Vallaud-Belkacem et Benjamin Michallet avancent pourtant que « toutes les études montrent un impact nul ou positif » des demandeurs d'asile sur l'économie et les finances publiques. 
 
C'est évidemment faux : en comptant les apports et les coûts directs et indirects, le chercheur Jan Van De Beek évalue le coût net moyen d'un demandeur d'asile aux Pays-Bas à 475 000€ au long de sa vie (Jan Van De Beek, Borderless welfare state).

En particulier, le profil des bénéficiaires de l'asile ne correspond globalement pas aux besoins du marché français. 
 
Peu diplômés et peu en emploi (INSEE), leurs profils sont pour l'essentiel ceux de consommateurs nets pour les finances publiques.
Retrouvez notre étude sur le droit d'asile en libre accès sur le site de l'OID :
Étude OID | « L'asile, une voie d'immigration hors de contrôle »

Politique familiale : adoption d'une proposition de loi sur les allocations dès le premier enfant | 

Quels sont les enjeux ?

Ce jeudi 5 juin, une proposition de loi du député communiste Édouard Bénard a été approuvée par l'Assemblée nationale, visant à octroyer le bénéfice des allocations familiales dès le premier enfant.

 
Alors que 4 parents sur 10 estiment qu’ils n’ont pas bénéficié d’un soutien suffisant de la politique familiale à l’arrivée de leur premier enfant, que l'indice conjoncturel de fécondité est au plus bas depuis la fin de la Première Guerre mondiale (INSEE) et que la France métropolitaine a enregistré plus de décès que de naissances en 2024, cette proposition entend pallier certains obstacles matériels dans les projets parentaux.
La proposition de loi vise à permettre aux parents d'un enfant unique (plus du tiers des familles avec enfant - INSEE) de toucher, chaque mois une allocation venant partiellement compenser les nouveaux coûts et la baisse de salaire souvent associée à la parentalité (davantage de temps partiels, congés parentaux etc...).

Parmi les femmes ne souhaitant pas avoir d'enfant, 31% évoquent comme cause le manque de moyens financiers et 22% des conditions de logement inadaptées (IFOP), essentiellement liées aux moyens financiers.

Une politique familiale accompagnant les parents dans leur projet d'avoir le nombre d'enfants qu'ils souhaitent apparaît ainsi, de manière croissante, comme une solution privilégiée aux défis démographiques de nos sociétés. 
Retrouvez l'étude de Gérard-François Dumont en libre accès sur notre site :
Étude OID | « Pour une renaissance de la politique familiale »

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