Il y a un an, Emmanuel Macron décidait de dissoudre l'Assemblée nationale.
Capture d'écran présidence de la République
Capture d'écran présidence de la République

C’était le 9 juin 2024, par une chaude soirée d’un printemps déjà estival.  

Emmanuel Macron appuyait sur le bouton « Dissolution »

 Valérie Hayer, tête de la gondole macroniste aux élections européennes, venait de se prendre une raclée mémorable. 

Il faut écouter, réécouter l'allocution que fit Macron pour annoncer sa décision... Un an pile-poil. 

Un an, une éternité. 

À partir de ce 10 juin, zéro heure, si l’on en croit les constitutionnalistes, le président de la République va donc pouvoir venir récupérer son « joujou extra qui fait crac boum hue », rangé sagement depuis un an dans une armoire des locaux du Conseil constitutionnel.

Comme si les Boches allaient arriver en side-cars

Beaucoup avaient crié « au fou », surtout dans son camp, lorsqu’il avait annoncé sa décision de « faire une Chirac », autrement dit « balancer une grenade dégoupillée » dans le tas. 

Mais on allait voir ce qu’on allait voir. On a vu. 

Ce ne fut pas la Bérézina, mais ce ne fut pas Arcole non plus. 

On voyait déjà Bardella arriver à Matignon, où l’on avait peut-être commencé à faire fonctionner la déchiqueteuse (autrefois, on brûlait les dossiers dans la cour !), comme si les Boches allaient arriver en side-cars. 

Mais « grâce » à Gabriel Attal, qui ne fit pas spécialement des étincelles comme Premier ministre, on assista, moins d’un mois après, à des désistements formidables et souvent baroques, qui permirent de « faire barrage » au RN.

 Des LFI furent élus grâce à des macronistes et inversement. 

Une sorte d’hallucination folle et passagère laissant croire aux braves électeurs que la République était en danger.

Le plus emblématique de ces désistements, que d’aucuns qualifièrent de « contre-nature » (mais, finalement, ce mot signifie-t-il encore quelque chose ?), fut évidemment celui du candidat LFI dans la sixième circonscription du Calvados, ce qui permit à Élisabeth Borne, capitaine en chef de la canonnière 49.3, promoteuse (on dit comme ça ?) de la réforme des retraites honnie de LFI, de conserver son siège. 

« Va comprendre, Charles ! », comme disait le regretté André Pousse.

 En fait, on avait bien compris la manœuvre. De LR aux Insoumis, en passant par la Macronie, les socialistes, les Verts et les communistes, il ne fallait surtout rien changer. 

Tout ce beau monde, d’ailleurs, est plus ou moins d’accord lorsqu’il se retrouve à Bruxelles, là où réside désormais la véritable souveraineté.

 On se souvient de l’embrassade, en juillet 2024, entre Manon Aubry et Ursula von der Leyen. 

Tout un symbole.

 

Pendant ce temps, Macron faisait des baisemains

Puis vint un long été, très long été, trop long été, durant lequel un gouvernement démissionnaire trimbala son ennui en tenue de sport, de stade en stade, pour cause de Jeux olympiques.

 Le gouvernement Attal emportait la médaille d’or du gouvernement démissionnaire le plus long de la Ve République. 

Record homologué. 

Pendant ce temps, Macron présidait, régnait, faisait des baisemains à tour de bras, recevait le monde entier, têtes couronnées (il aime bien les têtes couronnées) et présidents venus voir la France se faire humilier durant une cérémonie d’ouverture qui restera dans les mémoires.

Ce fut ensuite l’automne, qui ne ressembla pas spécialement aux vendanges de l'amour de la tout aussi regrettée Marie Laforêt, et la nomination de Michel Barnier. 

Trois mois, huit jours à Matignon. 

Un autre record. Dessoudé le 13 décembre, pour cause de budget, par une coalition RN-UDR-socialistes-communistes-écolos-LFI « de circonstance », comme ils disent. 

Tout aussi de circonstance, finalement, que celle qui avait permis de sauver la Macronie en juillet.

 Mais Macron était toujours à l’Élysée.

 La semaine avant que Barnier ne soit invité à faire valoir ses droits à une retraite bien méritée, Macron, une fois encore, recevait le monde entier pour la réouverture de Notre-Dame. 

Il fait ça très bien.

Forcément, huit ans à l’Élysée…

Enfin (?), Bayrou vint, comme disait Boileau. Budget au 49.3. 

As usual, car Macron aime bien parler anglais.

 Depuis, ça tire des bords, ça cabote, ça patauge

Tiens, au fait, cette semaine, le 13 juin, ça fera six mois pile-poil qu’il est à Matignon, Bayrou. Macron, selon la coutume, va pouvoir lui remettre les insignes de grand-croix de l’ordre national du Mérite. 

Il en a pris l'habitude, Macron.

 On l’a encore vu la semaine dernière, lorsqu’il a remis les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur au président d’Indonésie. 

Franchement, on voit qu’il a du métier. 

Forcément, huit ans à l’Élysée…

Mais revenons à son joujou qui fait crac boum hue. 

Vous en pensez quoi : une fois qu’il aura changé les piles, il va s’en resservir ? Pas évident qu’il utilise de sitôt l’engin.

 Quoique, avec lui...

 En tout cas, il est un autre joujou, un piège, non pas à filles, mais à fric, un piège tabou, qui risque de faire boum tout court, c'est celui de la dette.

 Le 9 juin 2024, lorsque Macron appuya sur le bouton « Dissolution » , elle était d'un peu plus 3.228 milliards. 

À l'heure où nous mettons un point à cet édito, elle frôlerait les 3.375 milliards d'euros. 

 

Tic, tac, tic, tac...


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Par Georges Michel
 
Editorialiste à BV, colonel (ER)
 
  1.  » Malheur à toi, pays, dont le roi est un enfant. »


    Je vais plus loin  » : Ce pauvre pays est aux mains d’un ado attardé, capricieux et narcissique, qui s’amuse dans des jeux de rôles, complètement déconnecté des réalités, et de la responsabilité de la fonction qu’il est censé exercer.


    La France sombre dans le chaos et la faillite, et son  » président » s’amuse, voyage, au gré de ses envies délirantes !