[UNE PROF EN FRANCE]
Entre l’idéologie et le réel, la fracture s’agrandit

L’école est en train de mourir de la peste, la peste idéologique contre laquelle, malgré des décennies d’effondrement progressif, certains ne sont toujours pas immunisés.
Parfois, on a même le sentiment qu’ils dansent frénétiquement sur le volcan dans une espèce de Walpurgis géant qui a quelque chose de vertigineux quand on a les mains dans le cambouis et qu’on dépense son énergie à colmater les brèches.
Une petite anecdote pour égayer votre semaine.
« Ludifier » notre enseignement...
J’essaie d’enseigner le latin dans un collège semi-rural défavorisé.
Pour cela, dans sa générosité, l’administration m’alloue trois heures hebdomadaires : une heure avec un groupe de 5e et une heure avec un groupe réunissant des 4e et des 3e.
Malgré l’excellence de ma pédagogie, dont je suis sûre que vous ne doutez pas, et les trésors d’imagination et de patience que je déploie, je me trouve confrontée à trois murs insurmontables.
Le premier est le manque de travail des élèves.
Admettons que ça, cela soit de ma faute…
Le deuxième est le faible volume horaire et le statut mental d’une option. Ça, c’est structurel.
Le troisième est l’ambiguïté des adultes face à l’effort et à la culture.
Tout le monde semble convaincu qu’il est important pour les jeunes de développer leur culture et leur volonté, et dans le même temps, du directeur aux parents, tout le monde nous demande sans cesse de ne pas donner de travail aux enfants et de « ludifier » notre enseignement.
D’une manière générale, tout ce que l’on fait est toujours « trop dur » et jamais assez « original » ou « fun ».
Je pense qu’on devrait aussi demander aux gendarmes de ludifier un peu les stops et les feux rouges, assez traumatisants, aux biologistes de faire un effort pour rendre les analyses sanguines un peu plus engageantes et aux services fiscaux de « ludifier » un peu leur communication pour me « séduire » et me « motiver » à remplir ma déclaration d’impôts.
Alors que l’essentiel de mes élèves peine à écrire quatre lignes...
Je vous parle de ça car j’ai reçu, cette semaine, un message qui a encore raccourci mon espérance de vie, tant il m’a agacée.
Mon inspecteur l’a envoyé à tous les professeurs de lettres classiques de l’académie : « Dans les programmes de LCA, l’accent est mis, à côté des savoirs et savoir-faire linguistiques, sur l'appréhension d'une culture générale humaniste [qui] participe de l'émancipation des élèves, notamment de ceux dont les acquis culturels sont les plus fragiles » (BO n° 4 du 25/1/2018).
Dans les programmes de collège comme de lycée, cette appréhension repose, entre autres activités de découverte culturelle, sur le travail de l’interprétation, à côté de celui de la compréhension et de la traduction des textes antiques.
Or, selon Falardeau (2003), l’interprétation se définit comme en partie extrinsèque au texte et centrée sur le lecteur interprète : « Si la compréhension est construction du sens à partir des éléments explicites et implicites du texte, l’interprétation sera spéculation sur le "pluriel du texte" (Canvat, 1999, p. 103) et exploration herméneutique. »
Il y a quelques années, la dimension absolument surréaliste de ce message m’aurait fait sourire.
Mais aujourd’hui, alors que l’essentiel de mes élèves peine à écrire un texte de quatre lignes en français et ne sait pas situer l’Antiquité dans le temps, j’avoue être moins encline à rire de cette déconnexion absolue entre l’idéologie et le terrain.
Voilà à quoi servent nos impôts : non pas à instruire nos enfants, mais à financer ce genre de formation, dispensée par d’augustes professeurs d’université - qui doivent bien s’occuper, vu qu’ils n’ont plus d’élèves - auprès de professeurs désemparés qui viennent trouver là une bouffée d’oxygène leur faisant croire qu’ils ont encore un avenir s’ils « se réinventent », et d’inspecteurs qui ne savent plus à quel saint se vouer et continuent à rendre un culte au Pédagogisme sans se rendre compte que leur Idole est déjà à terre depuis longtemps.
[VOS COMMENTAIRES]
« Jusqu’à l’effondrement final ? »

Hictor Hugo constate sans plus aucune illusion que « jour après jour, la France s’enfonce dans le néant et personne ne bronche.
On constate, on déplore et c’est tout.
Jusqu’à quand allons-nous encore attendre, jusqu’à l’effondrement final ? »
La question mérite d’être posée, en effet…
« Le Mozart de l'indifférence »
Paris à feu et à sang après la victoire du PSG, mais le Président tweete « champion, mon frère » et pour le gouvernement c'est la Coupe de France des ego pour être sur la photo avec l'équipe gagnante.
Ré-zo-ré désespère : « Macron roi des plaisirs et fêtes diverses et Macron faiseur de société… Pour ce qui est de diriger un pays avec un but et une ligne de conduite, on attendra… », pour notre commentateur, il est « digne d’un Néron [puisque] ce faiseur de spectacles laisse brûler le décor qui le fait vivre ».
Les médias étrangers ne sont pas dupes, eux, « la France sombre dans le chaos » et, pour Fernand-Arthur Dujardin, « le coupable, le vrai, presque le seul [c’est] le Mozart de l’indifférence ».
Le couperet tombe définitivement, avec Cyrano24 : « La France, ce pays où on ne sait plus que souiller ce qui fit sa grandeur. »
Poséidon renchérit : « Que voulez-vous que la bonne y fasse ?
Quand on a un Président qui baise les babouches de Tebboune, quand on le voit honorer Hô Chi Minh, salissant la mémoire de nos soldats morts, quand on le voit prendre des sanctions contre Israël au profit du Hamas, quand on le voit féliciter le Qatar qui achète des pans entiers de Paris, quand on le voit faire la fête à l’Élysée alors que la capitale brûle, comment voulez-vous que cela aille autrement que le chaos, les émeutes… »
Qui paiera ?
Reste une question, cependant, une fois la photo faite à l’Élysée, une fois Paris saccagé : qui paiera ?
« Les Français qui sortent leurs chéquiers et nettoient les dégâts pour remettre debout ce qui peut être sauvé du désastre, car lundi, ils le savent, ils devront aller travailler pour payer tout ça », répond Bruno.
C’est aussi ce que se demande Shoopy83 : « Attal a dit "qui casse paye".
La Macronie détruit la France, va-t-elle payer ?
Les voyous détruisent Paris et sont relâchés, qui va payer ?
Moi je sais : on va demander au bon peuple de France de faire des efforts, encore et encore .
Tic, tac, tic, tac… »
« Arrêtons les fêtes pharaoniques »
Il ne croit pas si bien dire !
Des efforts, des efforts, toujours des efforts : Bayrou en redemande !
Mijuna entend bien, mais « il [lui] semble bien que par grand vent, on réduit la voilure.
N’importe quel chef de famille sait que quand l’argent manque, il doit réduire ses dépenses.
Nos dirigeants en sont incapables, car ce n’est pas leur argent. »
Tout comme Bruno, défaitiste, qui fait le même constat : « Réduire la voilure ? Ces "marins" ne connaissent des navires que le nom du Titanic et du radeau de la Méduse.
Ce sont des naufrageurs et des pilleurs d’épaves, rien de plus. »
Tarelcire en a, des idées, pourtant : « Arrêtons les ronds-points fleuris et autres fêtes pharaoniques qui ne sont plus dans nos moyens.
Réduisons drastiquement les subventions et la dilapidation de l’argent public qui n’est que de l’arrosage électoraliste.
Arrêtons la gabegie administrative de l’État central, des régions et de nombreuses villes serait déjà un bon début.
Quand les assiettes sont vides, on ne fait pas la fête et on ne met pas des géraniums aux fenêtres. »
Mais quel gouvernement obtiendra le vote d’un budget de rigueur ?
Comme le dit Goethe379, « notre situation budgétaire est celle d’une baignoire qui déborde. On ne veut ni fermer le robinet ni tirer le bouchon d’évacuation.
Et pourtant, il faut faire les deux en même temps. »
Maria William relève surtout qu’« on va encore gratter le fond des poches de ceux qui n’ont déjà plus grand-chose pour engraisser ceux qui sont déjà repus et gavés ».
Comment ne pas voir, comme Alfred Germain, devant la rencontre entre la dame de fer et l'homme de feinte, qu’« en Italie, Giorgia Meloni a réussi un redressement économique et sécuritaire par l’union des droites.
Nos politicards incompétents et incapables devraient aller faire un stage de politique chez nos amis italiens au lieu de s’entêter à faire le contraire et continuer de traire la vache à lait France qui ne produit plus et va finir par en crever. »
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