mardi 20 février 2024

LA MALHONNÊTÉ INTELLECTUELLE D' EMMANUEL MACRON AVEC L' HISTOIRE DE FRANCE !

TRIBUNES LIBRES !

Emmanuel Macron est une girouette…

Le billet politique de Philippe Bilger

 
Emmanuel Macron est une girouette…
Arras, 13 octobre 2024 © LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA

Le chef de l’État, interrogé par L’Humanité, fait une énième volte-face concernant le fameux «arc républicain», et désavoue son Premier ministre. 

Malheureusement, le président Macron n’est plus à une incohérence près. 

Et nul doute qu’il aurait dit autre chose si on lui avait demandé de parler du même sujet chez Valeurs actuelles


 

Plus le Rassemblement national monte, plus on l’invite à n’être présent nulle part. 

Ce serait le comble du ridicule si cela ne révélait le caractère dramatiquement inconséquent de notre président de la République. 

On vient d’apprendre de sa part, dans un entretien avec le journal L’Humanité, que le RN dorénavant n’est plus dans « l’arc républicain » et qu’il devrait s’abstenir de participer à la cérémonie de panthéonisation du couple Manouchian. 

Marine Le Pen ne prendra pas en compte ce qu’elle tient pour un propos outrageant et sera présente. 

Il faut que L’Humanité en ait pour son argent : Emmanuel Macron n’est pas un ingrat !

 

Incohérences macroniennes

Sans être impertinent, il ne serait pas choquant de dénier au président le droit de sonder le cœur et les reins des personnalités politiques, d’en exclure certaines et d’en légitimer d’autres. 

Plus profondément, le nombre de voltes sur l’arc républicain de ce pouvoir est impressionnant. 

Et j’y inclus évidemment, avec le président, l’ancienne 

Première ministre Elisabeth Borne qui n’avait rien trouvé de mieux à l’origine que de sortir de l’arc républicain le RN et LFI.

Une fois le RN y était, le lendemain il était ostracisé.

 Tout cela est d’autant plus navrant que le président s’est piqué de donner des leçons à son camp en lui transmettant sa bonne méthode pour contrer le RN.

 Il ne fallait surtout plus se situer sur le plan moral mais délaisser la dénonciation éthique au profit de la contestation politique. 

Par ailleurs, le 9 février, dans les marges d’un déplacement à Bordeaux, Emmanuel Macron avait invoqué une forme de normalité dans les rapports à avoir avec le RN. Comprenne qui pourra.

Acceptons qu’aucune cohérence ne peut être trouvée ni maintenue – on le constate – avec Emmanuel Macron qui, girouette, change d’opinion en fonction de ses interlocuteurs. 

Il ne dit jamais ce qu’il pense puisque sa pensée n’est pas inaltérable, mais ce qu’il estime devoir exprimer pour séduire ceux auxquels il s’adresse.

A lire aussi, Ivan Rioufol: Immigration, « arc républicain »: mettez-vous d’accord!

 

Cette extrême faiblesse de notre président le conduisant à refuser d’avoir un cap stable, est démontrée par son dialogue avec L’Humanité.

 Il aurait été hors de question pour lui de s’en tenir à une conviction ferme et de l’opposer à ses questionneurs ; il convenait au contraire qu’il s’adaptât à eux pour qu’il puisse jouir de ce qui le comble le plus : aller vers l’autre pour être aimé et applaudi dans l’instant.

 

Oui… mais non

Ce n’est pas seulement sur ces sujets que le président alterne d’un jour à l’autre. 

Pour la vie internationale, il n’a pas lésiné pour faire entendre ici ce qu’on avait envie d’écouter et là, dès le lendemain, son contraire parce que l’environnement avait changé.

 Il lui était impossible de s’en tenir à une seule vision qui aurait impliqué une sincérité et une constance qu’il n’a jamais eues et surtout de faire le deuil de cette perversion l’incitant à proférer oui quand il pressent le oui, ou non quand il prévoit le non. 

Quand le oui et le non sont nécessaires s’ils résultent d’une conviction qui ne flotte pas au gré des vents et des rencontres.

Le président n’invente pas, il s’adapte et se coule dans le moule. Il met ses mots au service, autant qu’il le peut, du journal communiste. 

Pour L’Humanité, on a eu droit au Macron de gauche, enfourchant les poncifs et les idées progressistes qui convenaient. Avec Valeurs actuelles, assurément, on aurait eu l’inverse. 

Ce narcissisme et ce cocon dont il s’entoure – ce qui n’interdit pas une dureté par ailleurs – demeureraient critiquables, mais sans effet majeur, s’ils ne débordaient pas de son périmètre personnel. 

En réalité ils sont dévastateurs quand on relève à quel point le verbe présidentiel entrave la mission du Premier ministre qui, lui, n’a que le tort d’avoir une pensée stable, une conviction solide et une expression lucide.

A lire aussi, Humbert Rambaud et Vincent Piednoir: Ces paysans qu’on abat

 

En effet, comment ne pas approuver Gabriel Attal quand il énonce cette double évidence à la fois républicaine et pragmatique, que l’arc républicain est pour lui tout l’hémicycle ? 

En même temps vérité constitutionnelle et démocratique et affirmation empirique qui pourra lui permettre d’engager des débats et de favoriser des compromis avec des forces qui seraient peu enclines à dialoguer si par principe et absurdement on les excluait de l’arc républicain.

Il est clair que le président n’a cure de cette justice républicaine ni de cette morale parlementaire.

 Qu’il rende plus difficile la tâche de son Premier ministre lui importe peu. 

Puisque séduire L’Humanité était sa vérité du moment.

 Source : https://www.causeur.fr


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Respectabilité, diabolisation : Macron, l’arbitre des élégances

Retrouvez le dernier édito d'Olivier Frèrejacques

La récente mise au ban de La France Insoumise pour ses prises de position sur l’attaque du Hamas a laissé penser à certains que la diabolisation avait changé de camp. 

Les déclarations présidentielles tenues dimanche 18 février dans le journal L’Humanité tempèrent une telle hypothèse. 

En déclarant n’avoir « jamais considéré que le Rassemblement national s’inscrivait dans l’arc républicain », Emmanuel Macron semble renouer avec le « cordon sanitaire » de Jacques Chirac.

Admis à la marche contre l’antisémitisme (en France) organisée après les attaques terroristes en Israël, le Rassemblement National pouvait se targuer d’avoir intégré le camp des « partis respectables ».

 Le RN poursuit ainsi une stratégie de dédiabolisation puis de normalisation alors que le parti est en progression constante dans l’opinion.

 Les étoiles semblaient alignées mais l’approche des élections européennes a rappelé au RN le bon souvenir de la marginalisation.
 
Instrumentalisation de la mémoire
 
Dans un entretien donné au journal communiste L’Humanité, le président Emmanuel Macron a ainsi remis le couvert en affirmant qu’il estimait inapproprié la présence du RN, mais aussi du parti d’Éric Zemmour « Reconquête ! » pour l’entrée au Panthéon mercredi 21 février des « résistants communistes » Missak et Mélinée Manouchian. 

Pour la présidence, « l’esprit de décence » devrait conduire les élus RN à rester chez eux.
Que le journal communiste ouvre ses colonnes au fossoyeur de l’hôpital public peut laisser perplexe. 

Que celui-ci se serve de l’occasion pour récupérer un brevet en antifascisme n’étonnera personne.

 Le maire de Perpignan Louis Aliot semble avoir le mieux résumé la sortie présidentielle en affirmant en substance que, s’adressant à L’Humanité, le président s’en est tenu à un discours adapté au lectorat. Interrogé par le JDD il aurait tenu un autre discours.
 

Reste que la malhonnêteté intellectuelle d’Emmanuel Macron écorche l’Histoire de France.

 Ainsi la « panthéonisation » des deux personnalités précitées ne fera pas oublier la désertion du chef des communistes français Maurice Thorez qui filait dans les jupes de Staline quand la guerre fut déclarée entre la France et l’Allemagne. 

Le Parti communiste, lui, tentera d’obtenir la reparution de son journal L’Humanité dès le début de l’Occupation et prônera avant cela un accord avec Berlin.
 
« Si j’avais été allemand » : une filiation lointaine et abstraite
 
L’arnaque historique de la résistance de gauche et de la collaboration de droite a été mainte fois démontrée.

 Au-delà de ce débat historique, il convient aussi de se demander s’il est toujours pertinent d’accorder du crédit à des filiations politiques dépassées.
 

Qui peut aujourd’hui affirmer qu’il aurait agi de telle ou telle manière il y a maintenant plus de 80 ans ?

 Le titre du chanteur de variété Jean-Jacques Goldman  Né en 17 à Leidenstadt sorti en 1990 interrogeait déjà sur la pertinence de s’estimer a posteriori comme un « résistant ».  
 

Nous nous épargnerons ici les comparatifs sur la manière d’envisager les libertés sous la présidence Macron, que ce soit lors de la crise sanitaire, vis-à-vis des Gilets Jaunes ou de l’embrigadement des enfants et des jeunes dans des programmes d’éducation sexuelle décadents.
 
« En même temps » ou dire tout et son contraire
 
En se servant du passé à des fins électorales, le président Macron joue la carte de la division pour des affaires qui datent d’il y a presque un siècle.

 En évinçant la France Insoumise et le Rassemblement National, il écarte de la « fréquentabilité » les deux principaux partis d’opposition à l’Assemblée nationale.
 

Il entre également en contradiction avec son Premier ministre Gabriel Attal qui estimait le 6 février que « l’arc républicain, c’est l’Hémicycle ». 

Contradiction ou différenciation de façade… 

Il semblerait que cela n’ait aucune importance. 

Seule compte aujourd’hui l’agitation à produire contre le principal concurrent aux élections européennes car il s’agira demain de s’en prendre à un autre. 

Avec Emmanuel Macron, il n’y a plus aucune idée mais seulement de la communication et des calculs politiques.
 
Par Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique

 


 

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