Une
mauvaise blague qui sera mise en œuvre le premier avril. Acheter du
cannabis ou en cultiver chez soi sera autorisé en Allemagne dans un
mois. Le Bundestag a voté en ce sens vendredi 23 février après de vifs
débats. C’était un élément du programme du chancelier social-démocrate
Olaf Scholz, qui a bénéficié d’un soutien parlementaire net avec 407
voix pour, 226 voix contre. La réglementation prévoit l‘achat de cannabis pour une quantité limitée
de 25 grammes par jour, une vente assurée par des associations à but non
lucratif. Récemment le Luxembourg s’était doté d’une telle législation
en 2023 et Malte en 2021.
La boîte de Pandore version Panzerschokolade
Nos voisins germains et leur coalition rose-verte-libérale ont cédé aux
sirènes du chanvre . Souhaitée de longue date par les Verts allemands qui
font valoir l’aspect récréatif du cannabis, cette légalisation, qui
viserait aussi à lutter contre le marché noir, a donc été votée dans un
pays avec lequel nous partageons plus de 400 kilomètres de frontières.
Un tel raisonnement pourrait permettre de légaliser d’autres drogues
dans un pays pas avare de paradoxes, dans lequel il vaut mieux fumer un
joint que d’être électeur du parti patriote AFD.
L’opinion allemande était plutôt favorable sans que cela soit massif
avec 47 % de personnes favorables à la légalisation et 42 % contre.
Une autre facette de la culture de mort
Quand on pense culture de mort, il est souvent question d’euthanasie et
d’avortement.
La consommation de drogues et notamment du cannabis
participent pourtant de cet élan mortel de nos sociétés. Le cannabis
« récréatif » s’intègre parfaitement à la société de consommation et de
loisirs, elle offre un paradis artificiel loin de la réalité du temps
présent. Elle éloigne des combats et provoque une érosion de la volonté
chez le consommateur. Par ailleurs, la consommation jeune de cette
drogue semble révéler ou accélérer les troubles dits de la bipolarité. Dans une société avancée, dans un pays riche où l’on peut développer des
infrastructures sportives, artistiques, des grands projets de création
et d’industrie, s’enfermer dans une consommation « bourgeoise » d’un
produit psychotrope est un échec. Que des partis de gouvernement
réclament une telle légalisation en dit par ailleurs long sur les élites
gouvernantes. Il suffit de regarder le rapport à la drogue au sommet de
l’État dans notre pays pour comprendre que la France ne fait pas
exception. Les États qui ont légalisé le cannabis se portent mal. La Californie connaît une recrudescence de drogués à une autre substance qui hante les rues de San Francisco. Dans cet État démocrate de l’ouest des Etats-Unis, la culture illégale a explosé et renforcé les réseaux de trafiquants. Par ailleurs, le développement de chaque plant « consomme environ 45
litres par jour et pollue en retour tout l'écosystème » ajoutant au
drame moral et sécuritaire des maux écologiques.
Pour la famille, donc contre la drogue
Un argument cynique consiste à affirmer que la légalisation permettra de
faire le tri entre les « camés » et les corps sain de la société. Un
tel raisonnement ne tient pas compte de l’exposition des plus jeunes et
des plus faibles ainsi que la dimension culturelle qu’implique une telle
législation. La légalisation provoque un appel d’air qui peut toucher
les jeunes générations, notamment les adolescents en plein
développement. L’interdiction au mineur n’empêchera pas l’accès de ces
derniers à cette substance et surtout la banalisation leur évitera tout
remord à franchir le cap. Parmi les défenseurs de cette légalisation, on
retrouve souvent des personnes sans enfant. En effet, les premières
victimes de cette légalisation seront des jeunes pour qui l’accès à la
drogue se verra facilité et banalisé. Par ailleurs, l’argument selon lequel « on interdit bien l’alcool » est
idiot : l’alcool est culturel dans un pays comme la France et une
consommation raisonnable est rapidement évacuée, ce qui n’est pas le cas
du cannabis. Les premiers accidents de la route résultant d’une
consommation de cannabis légal étayeront cela dans quelques mois.
S’il est évident que nous ne viendrons probablement jamais complètement à
bout du trafic de drogue et que mettre fin à la consommation apparaît
illusoire, montrer une ferme détermination face au phénomène et proposer
une alternative aux paradis artificiels sont des éléments primordiaux. Le cas des dealers, têtes de réseaux comme « simples intermédiaires »,
mériterait aussi d’être pris à bras le corps. A défaut, le « monopole de
la violence légitime » pourrait se trouver en marché concurrentiel avec
des riverains et des familles excédés par un marché funeste.
Par Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique Source :
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