mardi 7 octobre 2025

MACRON : POUR SAUVER LA DÉMOCRATIE , IL FAUDRA CENSURER LES OPPOSANTS !

 REVUE DE PRESSE !



 

[POINT DE VUE] 

 

Macron veut censurer les réseaux sociaux… au nom des Lumières !

Pour sauver la démocratie, il faudra censurer les opposants. 
 
Ce sera 1984 avec la 5G.
 
Capture écran Elysée
Capture écran Elysée

Notre Président, en son crépusculaire deuxième quinquennat, n’en finit pas de fuir à l’étranger pour espérer échapper au jugement de l’Histoire. Varennes ne lui suffit plus : il lui faut Luxembourg, New York ou…

 Sarrebruck, en Allemagne. Emmanuel Macron s’y trouvait vendredi 3 octobre, devant plusieurs dirigeants européens, et ce qu’il a dit avait des accents franchement inquiétants pour les régimes démocratiques.

D’abord, un peu de bon sens, pour faire passer la pilule : « Nous avons eu l’immense naïveté de confier notre espace démocratique à des réseaux sociaux qui sont à la main soit de grands entrepreneurs américains, soit de grandes sociétés chinoises dont les intérêts ne sont pas du tout la survie ou le bon fonctionnement de notre démocratie. »

  C’est tout à fait vrai. 

On pourrait, sur le plan de l’économie, dire la même chose des gens qui ont vendu Alstom aux Américains avant de le racheter, en moins bien et pour plus cher. Suivez mon regard...

Le chef de l’État a poursuivi son propos en dénonçant tout ce qui appartient en propre aux réseaux sociaux : dictature de l’émotion, « surréaction », « excitation cognitive ». C’est tout aussi vrai.

 Mais on pourrait, là encore, faire le même reproche à celui qui a réalisé une grotesque vidéo YouTube avec McFly et Carlito, à celui qui ne trouve rien de mieux à faire, en plein sommet européen, que de s’adresser aux collectionneurs de cartes japonaises, à celui qui aime les selfies, les photos (au point d’avoir avec lui, en permanence, sa photographe attitrée) et les coups de com'. 

Tant d’aveuglement serait presque touchant.

Police de la pensée

Devant de tristes conséquences (« troubles mentaux », « comportements alimentaires » à risque chez les adolescents), qui n’ont évidemment aucun rapport avec le Covid-19, la télé, la perte du lien social ou la « racaillisation » de la société, Emmanuel Macron entend que l’Europe prenne de courageuses mesures : interdiction des faux comptes, traçabilité des auteurs de contenu, protection de la jeunesse.

 

 Sinon, dans dix ans, prédit celui qui (paraît-il) se rêve en successeur de Madame von der Leyen, « nous serons un continent, comme beaucoup d’autres, de complotistes, d’extrêmes, de bruit et de fureur ».

 Ah ouais. Rien que ça.

 

Malheureusement, pour lutter contre les extrêmes et le « complotisme », en interdisant les faux comptes et en « traçant » les auteurs, on pressent déjà comment ça va se finir : la police de la pensée, aujourd’hui un peu moins omnipotente sur les réseaux sociaux qu’ailleurs, traquera les gens qui ne pensent pas comme tout le monde. 

On les fera rentrer dans le rang avec des amendes et de la prison.

 Pour sauver la démocratie, il faudra censurer les opposants.

 Ce sera 1984 avec la 5G.

Une fois ces mesures liberticides appelées à grand renfort de trémolos, l’acteur termine sur un éblouissant final : « Remettons la science et la connaissance au cœur. » 

 

 Et il a conclu son propos en allemand, s’il vous plaît, avec une relative aisance qui évoque un peu celle de Bruno Le Maire (germaniste, comme on sait).

 

 

Pendant que le Président a soif de censure et de pensée unique, son pays, lui, celui qu’il est censé diriger, a soif d’un gouvernement. La fin du règne de Macron ressemble à celle de Ceaușescu, à ceci près qu’on ne lui souhaite pas la même triste fin.

 

 

 

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Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

 

Macron : l’entêtement du forcené

 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 ET AUSSI


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dans la presse, il laisse filer qu’il est prêt à dissoudre l’Assemblée mais qu’il ne démissionnera pas.
Capture écran BFMTV
Capture écran BFMTV

Le président de la République a donc accepté la démission d’un gouvernement dont il avait inspiré chaque nomination

Du chef de gouvernement jusqu’à la porte-parole Aurore Bergé, il ne rassemblait que des fidèles, à l’exception de Bruno Retailleau auquel on n’avait peut-être pas tout dit… 

 « Le problème , c’est que ce gouvernement a été fait à l’Élysée », constatait Bellamy, ce lundi soir, sur BFM TV

Pas faux.

 

 Ce gouvernement taillé sur mesure dans les vêtements du précédent, désavoué le mois dernier, n’aura survécu que quelques heures.

 Annoncé trop tard pour que les quotidiens papier n'en fassent état, il avait disparu à l'heure où les journaux parviennent sur les échelles des kiosquiers. 

Avant 2017, lorsque ses affidés vendaient le candidat Macron (les mêmes vendent aujourd’hui le candidat Glucksmann), ils insistaient sur sa vélocité intellectuelle. 

 

Le Président ne cesse en effet d’accélérer. 

Donner son feu vert le dimanche soir, accepter la démission du gouvernement le lundi matin et rappeler le Premier ministre démissionnaire le lundi soir pour lui demander de négocier avec les oppositions une « plate-forme d’action », c’est possible avec Emmanuel Macron ! 

Préciser, dans la foulée, que Lecornu ne restera pas à son poste, cela aussi, c’est possible.

 

Entre-temps, le chef de l’État aura organisé une petite opération de communication en invitant la rédaction de BFM TV, propriété de son ami Rodolphe Saadé, à assister à une balade décontractée, téléphone en main. 

 

Message : le président de la République domine la situation. 

Pas sûr que le chef de l'État ne parvienne à s'abuser lui-même... 

On a perdu Emmanuel Macron. 

Le réel est trop petit, pour lui.

 

Piégé

Dans la presse, il laisse filer qu’il est prêt à dissoudre l’Assemblée si les négociations ultimes échouent, mais qu’il ne démissionnera pas.

 L’impression domine d’un forcené désarmé et bloqué dans une impasse, mais qui refuse de se rendre à l’évidence, et refuse de se rendre tout court. 

Trop orgueilleux, trop insouciant du destin de la France et des Français, trop sûr de ses capacités et de son charisme, trop habitué à piétiner le réel pour faire confiance à l’idéologie, aux réseaux, aux manœuvres.

 

 Macron ne peut plus voir que le piège de son inconstance et de ses échecs graves s’est refermé sur lui.

Selon plusieurs sources concordantes, il aurait envisagé de dissoudre l’Assemblée la semaine dernière et de repousser les municipales.

 Mais les échappatoires sont peu nombreuses. Dissoudre résoudra provisoirement la crise si le RN obtient la majorité, soit 289 députés sur 577.

 Dans ce cas, Macron s’installerait dans le fauteuil confortable du Sphynx qui détruit consciencieusement, du haut de l’Olympe, ceux qui tentent de redresser un pays qu’il a plongé dans le chaos.

 Il règlerait ses comptes en vue de la présidentielle de 2027 et jouerait les premiers opposants. 

Macron a intérêt à cette configuration, avec le risque que le RN ne fasse ses preuves et l’emporte en 2027. 

Mais la majorité est loin d’être acquise au RN, en cas de dissolution.

 Le risque d’un bis repetita domine.

Reste la démission. 

Elle s’imposera quoi qu’il en coûte, et il en coûtera à ce Président qui sillonne actuellement les capitales européennes en habit, respirant à pleins poumons l’atmosphère des pouvoirs voisins ou des monarchies européennes qui lui survivront. 

 

 Un sondage Ifop pour TF1 bizarrement formulé indique que « 62% des sondés considèrent que les responsables politiques souhaitant une démission du chef de l'État ont "raison" ».

 Un tel désaveu dans l'opinion ne se retourne pas. Les carottes sont cuites.

Fort Chabrol

 

Dans une allocution diffusée sur X, Marine Le Pen, principal leader de l’opposition, dont le parti pèse deux fois les plus importants débris du macronisme (en l’occurrence, le parti de Glucksmann), trace un chemin avec une hauteur de vue à laquelle Macron nous avait déshabitués, appelant Emmanuel Macron à une « introspection et une prise de conscience salutaire pour la France »

 . Son rôle constitutionnel est de veiller au bon fonctionnement des institutions, rappelle-t-elle, pas de les miner. Il doit dissoudre.

 Ce que Marine Le Pen ne dit pas, c’est qu’il devra aussi, tôt ou tard, démissionner de son propre chef, constatant qu’il s’est lui-même enfermé dans une cage qui l’empêche d’agir. 

 Macron rejoue peu à peu fort Chabrol.

 





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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

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