Nouvel An 2024 : forces de l’ordre et mairies prêts à tous les débordements
À l’approche de la Saint-Sylvestre, les autorités françaises se mobilisent pour encadrer une nuit de violences urbaines.
Les 745 véhicules incendiés sur l'ensemble du territoire lors du Réveillon de 2024 rappellent l’ampleur des défis à relever pour les forces de l'ordre.
Cette année, couvre-feux ciblés, interdictions d’artifices pyrotechniques et déploiement massif des forces de l’ordre rythmeront cette soirée sous tension.
Témoignages de terrain et arrêtés préfectoraux dressent le tableau d’une vigilance accrue, dans l’espoir d’éviter les - désormais traditionnelles - dérives observées par le passé.
« Éviter que la situation ne dégénère »
Face à la hausse des incidents, certaines communes innovent.
À Compiègne, le maire LR Philippe Marini instaure... un couvre-feu pour les moins de 16 ans entre 22 h et 6 h !
Une volonté d’anticiper les troubles.
« Chaque année, on observe des provocations, des incendies volontaires ou même des agressions, nous confie un policier de Compiègne qui sera bien mobilisé la nuit du 31.
Ce couvre-feu nous donne une base légale pour intervenir avant que la situation ne dégénère. »
Les patrouilles seront particulièrement renforcées autour des quartiers sensibles connus pour leur activité dans le trafic de drogue, comme les Clos-des-Roses ou la Victoire, où des regroupements sont régulièrement signalés.
« Cette décision fait suite aux épisodes de violences urbaines que la ville de Compiègne a déjà connus, justifie Philippe Marini cité par Le Courrier picard.
Des actes graves tels que dégradations de mobilier urbain, tirs de mortiers, incendies ou encore agressions de policiers ont été recensés, mettant en danger la sécurité des personnes et des biens. »
Même chose à Strasbourg, où un couvre-feu de même type sera mis en place.
Le préfet renforce, également, la sécurité autour des stations de tramway et des places centrales.
Si ces initiatives sont bien accueillies par certains riverains excédés, elles suscitent aussi des critiques de jeunes qui se sentent stigmatisés - à qui la faute ?
« Cette soirée est toujours une source de tension, mais l’objectif reste la dissuasion, pas la répression », nous précise le policier de Compiègne.
« Les artifices interdits, mais toujours présents »
L’usage des articles pyrotechniques reste une préoccupation majeure.
À Paris, un arrêté préfectoral interdit jusqu’au 2 janvier leur vente, leur port et leur transport dans l’ensemble de la capitale et des départements limitrophes des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.
Cette mesure n'est pas unique.
Partout en France, les préfectures mettent en place des arrêtés similaires afin de limiter au maximum les débordements.
« Ces artifices, souvent achetés illégalement, causent des blessures graves et des incendies chaque année », nous explique un autre agent, basé dans le XVe arrondissement.
Les saisies se multiplient, mais leur usage reste difficile à contrôler.
L’an dernier, 196 véhicules ont ainsi été incendiés dans la seule Île-de-France.
Une réalité qui pèse sur les forces de l’ordre. « Nous avons déjà confisqué plusieurs lots ces derniers jours », poursuit notre agent parisien.
Le Champ-de-Mars et les grands carrefours de la capitale seront particulièrement surveillés, mais les policiers redoutent les attroupements organisés via les réseaux sociaux pour contourner les contrôles.
Un marathon pour les forces de l’ordre
Dans tout le pays, la Saint-Sylvestre s’apparente à un marathon de 24 heures pour les forces de l’ordre.
Des nuisances mineures, comme des tirs de pétards, aux actes plus graves, comme les incendies volontaires ou les agressions, cette nuit exige endurance et vigilance.
« Dans le XVe arrondissement, nous jonglons entre les incivilités et des situations parfois plus graves, explique le policier expérimenté que nous avons joint.
C’est une nuit qui peut être calme, mais on reste sous pression constante ».
Entre les nouvelles mesures comme les couvre-feux ou les interdictions renforcées, les autorités espèrent contenir les débordements tout en répondant aux attentes d’une population lassée de ces violences de fin d’année.
Reste à savoir si ces dispositifs suffiront à garantir une transition vers 2025 plus sereine que les années précédentes.
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