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Le Parlement letton dénonce la Convention d’Istanbul, devenant le premier pays européen à s’en retirer
par Léo Kersauzie — 3 novembre 2025

La Convention d’Istanbul oblige les États à « modifier les modèles de comportement socioculturels des femmes et des hommes » et à introduire dans les écoles une éducation sur les « rôles socioculturels non stéréotypés ».
Idéologie du genre
Le Parlement letton a décidé de se retirer de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, également connue sous le nom de Convention d’Istanbul.
Cette Convention exige, entre autres, l’introduction d’un enseignement sur les « rôles socioculturels non stéréotypés » dans les écoles .
La Lettonie est le premier pays de l’UE à avoir adopté cette convention puis à s’en être retiré.
Le vote a été précédé d’un long débat.
La motion de l’opposition a reçu le soutien de certains membres de la coalition au pouvoir.
Au Parlement monocaméral de 100 sièges, 56 députés ont voté pour, 32 contre et 2 se sont abstenus.
Le projet de loi relatif au retrait de la Lettonie de la Convention d’Istanbul a été présenté par le parti d’opposition conservateur Lettonie d’abord (LPV) et a reçu le soutien non seulement d’autres partis d’opposition (Alliance nationale, Liste unifiée et Pour la stabilité !), mais aussi de membres de la coalition Union des verts et des agriculteurs.
Les députés des autres partis de la coalition de centre-gauche de la Première ministre Evika Silina (Nouvelle unité et Progressistes) ont voté contre.
Selon l’agence de presse LETA, le débat sur la question a duré 13 heures .
La Lettonie a ratifié la convention en 2023, et le document est entré en vigueur le 1er mai de l’année dernière.
D’après l’opposition nationale-conservatrice, le ministère letton des Affaires sociales a utilisé les dispositions de la convention, entre autres, pour « populariser une conception différente du genre et promouvoir l’idéologie du genre ».
La Convention d’Istanbul du 11 mai 2011 est un accord international, théoriquement destiné à prévenir la violence, fondé sur l’idéologie du genre.
Il oblige les États à « modifier les modèles de comportement socioculturels des femmes et des hommes » et à introduire dans les écoles un enseignement sur les « rôles socioculturels non stéréotypés ».
Le document n’évoque la religion que de manière négative, la citant par exemple comme une source de violence à l’égard des femmes.
Que fera le président ?
Pour que la loi de retrait de la Convention d’Istanbul entre en vigueur, elle doit encore être signée par le président Edgars Rinkeviczs, qui dispose de dix jours pour ce faire.
Le chef de l’État a également le droit de soumettre le texte au Parlement pour réexamen.
De plus, à la demande d’un groupe de parlementaires, il peut suspendre la publication de la loi.
Pour l’instant, Rinkeviczs n’a pas révélé ses intentions à cet égard.
À contre-courant
En 2020, plus de 40 pays avaient signé la convention.
Elle a été rejetée par le Sénat tchèque et la Cour constitutionnelle bulgare.
Elle n’a pas non plus été ratifiée par la Hongrie, la Lituanie, la Lettonie et Israël.
La Turquie a été le premier pays à adhérer à la convention en mars 2012, mais sur décret du président Recep Tayyip Erdoğan, Ankara s’est retirée du groupe des signataires.
Si le président letton promulgue la loi correspondante, son pays sera le premier de l’Union européenne à adopter la convention puis à la rejeter.
Une proposition de loi citoyenne, « Oui à la famille, non au genre », a été déposée cette année à la Diète polonaise (Sejm), visant à contraindre le président à se retirer de la convention.
Par Léo Kersauzie Média presse info

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