mercredi 19 novembre 2025

VERS LE RETOUR D' UN CHRISTIANISME MUSCLÉ ! UNE RÉPONSE À L' EXPANSIONNISME ISLAMIQUE !


 


RAPPEL !

Le retour d’un christianisme musclé?

Quand la foi fait gonfler les pecs


Le retour d’un christianisme musclé?
Photo modifiée.

Dans une France qui s’archipélise, l’apparition d’une horde de pèlerins néo-chrétienne sur les réseaux sociaux est réjouissante. 

Mais elle a aussi de mauvais côtés.


Qu’on le regrette ou qu’on s’en réjouisse, le constat est là : la religion semble sortie de la sphère privée et du domaine de l’intime. 

La mode est à la foi qu’on revendique et qu’on affiche, de manière ostensible voire ostentatoire, en particulier chez les jeunes générations. 

Le catholicisme ne fait pas exception : c’est ce que j’ai découvert récemment, au fil de mon parcours de catéchumène débuté il y a 16 mois.

 Déjà en hausse de + 30% en 2024 et de + 45% en 2025, le nombre d’adultes demandant le baptême catholique ne cesse d’augmenter en France.

 En Belgique, le chiffre a même triplé en dix ans. 

Parmi ces aspirants catholiques, la part des 18-25 ans affiche une croissance particulièrement spectaculaire, dépassant aujourd’hui celle des 26-40 ans qui représentait jusqu’ici le cœur de cible historique du catéchuménat.

 

Besoin d’appartenance

Durant ces deux années de préparation au baptême, les catéchumènes d’une même paroisse sont invités à se regrouper lors de journées de rites et de partage. 

Du haut de mes 37 ans, je me suis vite sentie doyenne de ce groupe constitué en majorité d’étudiants et de jeunes actifs, particulièrement exaltés. 

Considérant l’excessivité en toute chose comme l’apanage de la jeunesse, je ne me suis d’abord offusquée ni de leur désir commun d’une pratique religieuse plus stricte, ni de leur volonté d’afficher et d’assumer leur religion, qui parfois frôle le prosélytisme. 

La discrétion ne semble clairement plus être un critère déterminant lorsqu’il s’agit de choisir une croix ou une médaille de baptême. 

Dans la note de présentation des chiffres du catéchuménat 2025[1], le père Jean-Baptiste Siboulet, du diocèse de Nantes, constate ainsi le nombre croissant de jeunes gens désireux de « faire le Carême ». 

Il insiste également sur leur « besoin d’appartenance à un groupe ».

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Leurs histoires personnelles se ressemblent : le premier contact avec la foi catholique n’a souvent pas lieu au sein de la cellule familiale ou amicale mais sur les réseaux sociaux par le biais d’influenceurs, qu’ils ne cessent de m’exhorter à suivre.

 Je découvre ainsi sur Instagram et TikTok un nombre impressionnant d’influenceurs catholiques, majoritairement de moins de 30 ans, essentiellement masculins, parfois prêtres consacrés, mais le plus souvent simples croyants.

 Ces jeunes hommes, suivis pas des communautés de plusieurs dizaines de milliers de personnes, exposent leur foi, leur quotidien de jeunes chrétiens, commentent l’actualité  mais, de manière plus surprenante, prodiguent des conseils de musculation et de morale. 

Beaucoup se fantasment missionnaires et entendent vulgariser et propager la parole de Jésus-Christ, en alternant paroles d’Amour universel et vocabulaire guerrier sur fond de culturisme.

 

Un phénomène qui n’est plus marginal

Comment l’Église catholique réagit-elle à ce phénomène qu’elle ne peut ignorer ? 

Les 28 et 29 juillet dernier se tenait la première édition du jubilé des « missionnaires digitaux » organisé par le pape Léon XIV, durant lequel celui-ci a appelé les créateurs de contenu à « nourrir d’espérance chrétienne les réseaux sociaux ». 

Les influenceurs catholiques les plus suivis en Europe sont d’ailleurs des prêtres italiens. 

Parmi ceux-ci, Giuseppe Fusari, prêtre influenceur aux 66 000 abonnés, surnommé « le prêtre culturiste », n’hésite pas à mettre en avant ses biceps volumineux et tatoués dans ses vidéos.

 Le curé Don Cosimo Schena, belle gueule et physique de mannequin, est suivi quant à lui par 480 000 personnes. 

Nous sommes loin de la caricature du curé replet et dégarni façon Don Camillo ou du chrétien souffreteux des romans de Bernanos. 

Clairement, l’esprit ne semble pas dominer ou, plutôt, la domination de l’esprit semble indissociable de celle du corps.

Sans le savoir, ces néo-chrétiens renouent avec un mouvement religieux né en Angleterre au milieu du xixe siècle appelé « Muscular Christianity », ou « Christianisme musclé », défini par Charles Kingsley, chanoine anglican, comme l’association de la force physique et de la certitude religieuse[2]

La participation à un sport permet d’acquérir et d’assimiler la morale chrétienne, tout en définissant la virilité. 

Il est intéressant de constater que l’émergence du christianisme musclé a lieu pendant des périodes d’instabilité politique dans le monde anglo-saxon. 

Ainsi, Thomas Arnold, directeur d’un collège universitaire, théorise à l’époque ce mouvement en expliquant chercher à forger chez les jeunes gens le caractère « dur, moral et chrétien dont ont besoin les futurs dirigeants de la Grande-Bretagne ». 

 Il est question de foi, de devoir patriotique, de discipline, de virilité mais également de beauté morale et physique via des pratiques athlétiques.

 

Répondre à l’expansionnisme islamique

Sur les réseaux sociaux en 2025, si la question de la morale religieuse est toujours d’actualité, d’autres grandes thématiques peinent à trouver écho dans le cœur des néo-catholiques, en particulier celle du Pardon que ceux-ci associent aisément à de la faiblesse. 

Il n’est pas plus question de pardonner que de tendre l’autre joue, mais bien de défendre une culture chrétienne française sur fond de patriotisme exacerbé. 

L’influenceur catho.costaud, simple laïc aux 20 000 followers, nous parle de l’époque des Croisades et enchaîne les prêches : « Nous sommes la lumière, par la Sainte Vierge, par le chapelet, par la prière […]

 


 La France ne renaîtra par dans les urnes mais dans les églises 
».  

La défense du patrimoine culturel français, matériel ou immatériel, est un thème récurrent de ces publications. 

Dans une France qu’ils considèrent en danger, ces jeunes gens ressentent un réel besoin de répondre à l’expansionnisme islamique par un communautarisme chrétien. 

Dans cette quête identitaire face à un danger ressenti comme existentiel, certains vont jusqu’à se proclamer royalistes et questionnent la séparation de l’Église et de l’État ou la loi de 1905 sur la laïcité.

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Quel mal pourrait-il y avoir à ce que des jeunes gens en quête de discipline et de sens remplissent à nouveau nos églises, les défendent, exhibent chapelets, bérets et bretelles, fassent de la musculation ou encore se passionnent pour l’histoire de France ?

  Il m’a fallu plusieurs échanges avec ces jeunes catéchumènes et néo-catholiques pour comprendre ce qui me chiffonnait dans toute cette exaltation patriotique et religieuse. 

Ce mouvement, essentiellement porté par des jeunes hommes, se teinte aisément de sexisme, voire de masculinisme. 

L’avortement y est décrié, la « reconquête » de la France devant également se faire par la natalité. 

Si la moralité des jeunes hommes transparait dans leur musculature et leur force physique, c’est sur le terrain de la vertu que les femmes sont attendues, même si leur apparence se doit également d’être soignée. 

La figure traditionnelle de la femme, douce, maternelle, élégante et patriote, est ainsi glorifiée. 

L’historien George L. Mosse, dans son ouvrage sur la construction de la virilité[3] exposait ainsi que « l’homme, pour prendre conscience de sa virilité, a besoin de la femme, à condition que celle-ci reste vraiment féminine »

Exclues de ce néo-christianisme musclé, les femmes n’en sont pas moins présentes sur les réseaux. 

Tandis que de nombreux internautes les qualifient en commentaire de « bonnes à marier », le compte Instagram lesfranceries, sur fond de chanson de Charles Aznavour, détaille ainsi la journée dominicale telle qu’elle devrait se dérouler partout en France : messe, balade, chasse, sieste et poulet rôti.

 Et devinez qui doit préparer ce dernier dans la douce chaleur du foyer ? 

En ce qui me concerne, je ne m’attendais clairement pas, en retrouvant le chemin de l’église, à ce qu’on me désigne celui du foyer et de la cuisine.




Entrepreneure et gérante de TPE

https://www.causeur.fr/le-retour-dun-christianisme-muscle-318866?

[1] Dossier de presse de l’enquête « Catéchuménat 2025 » : https://eglise.catholique.fr/wp-content/uploads/sites/2/2025/04/Catechumenes_2025_chiffres_Dossier-de-presse-2.pdf

[2] Donald E. Hall, « Muscular Christianity » : Reading and Writing the Male Social Body, Cambridge University Press 1994.

[3] George L. Mosse « L’image de l’homme – L’invention de la virilité moderne » – Editions Abbeville 1997

 

ET AUSSI   UN RAPPEL ! 



Une France en quête de transcendance : retour en force du catholicisme traditionnel

La France, toujours fille aînée de l'Eglise ?


Une France en quête de transcendance : retour en force du catholicisme traditionnel
Don Lorenzo célèbre une messe tridentine à l'église Gesù e Maria dans le centre de Rome le 29 avril 2007 © ALESSANDRA TARANTINO/AP/SIPA

Alors que la France semble se détacher toujours davantage de ses racines chrétiennes, un vent contraire serait-il en train de se lever? 

Jeunes, familles, intellectuels : ils sont de plus en plus nombreux à renouer avec un catholicisme enraciné, exigeant, riche liturgiquement. 

Et certains croient même que le nouveau pape, Léon XIV, pourrait réintégrer les tenants de la messe en latin dans le giron de l’Eglise. 

 

Tribune.


Dans une société française gagnée par la sécularisation, la perte des repères et l’individualisme consumériste, un phénomène spirituel émerge à contre-courant : la renaissance du catholicisme traditionnel. 

Porté notamment par une jeunesse, ce réveil discret mais solide redonne vie à des formes liturgiques que l’on croyait condamnées après le concile Vatican II. 

C’est ainsi que les traditionalistes entendent reconquérir un espace propice à leur foi et qui attire de plus en plus d’aficionados du missel.

 

Une liturgie ancienne, un esprit intemporel

Contrairement à une idée reçue, la messe tridentine n’a pas été inventée par Pie V, mais codifiée à partir de traditions remontant aux premiers siècles de l’Église. 

Elle s’est enrichie au fil des siècles, sans rupture brutale.

 Le Concile de Trente (1542), dont elle est issue, visait à affirmer la foi face aux hérésies modernes. 

C’est cette fidélité doctrinale que défend aujourd’hui encore la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, fondée par Mgr Lefebvre, excommunié pour avoir sacré des évêques sans l’accord du pape (1988).

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Ce mouvement, longtemps marginalisé et réduit à son expression caricaturale, séduit aujourd’hui un nombre croissant de fidèles, y compris chez les jeunes générations. 

Selon une enquête d’Actu publiée en mars 2024, les effectifs des communautés (dites) traditionalistes sont en nette hausse, en dépit – ou peut-être à cause – des restrictions romaines. 

On estime à plus de 50 000 personnes se réclamant de ce courant, réparti dans 250 lieux de culte à travers toute la France.

 

Paris, bastion inattendu du rite extraordinaire

La capitale française n’est pas en reste. 

Plusieurs églises parisiennes célèbrent régulièrement selon l’ancien rite : Saint-Nicolas-du-Chardonnet (5e), fief de la Fraternité Saint-Pie X ; Saint-Roch (1er), qualifiée par Libération de « point de ralliement des cathos d’extrême droite » ; ou encore Saint-Eugène-Sainte-Cécile (9e), réputée pour sa liturgie soignée.

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Dans ces lieux, l’atmosphère est à contre-temps de la modernité : les femmes portent la mantille, les hommes se découvrent la tête, le silence règne, et la prière est orientée vers le Christ, non vers l’assemblée. 

Le sermon, souvent viril, doctrinal, voire politique, tranche avec les homélies aseptisées de certaines paroisses « progressistes »

Longtemps scruté de loin, ce retour à la tradition séduit une frange de la population française en quête d’identité et passionnée par les gloires perdues de la France. 

On y célèbre Jeanne d’Arc et on rend hommage à Louis XVI, qualifié de roi-martyr, victime des exactions de la révolution (1793), un chapitre aussi sacrilège pour les « Tradis » que l’a été la réforme de Vatican II.

 

Le pèlerinage de Chartres : une réponse à la crise du monde moderne

Depuis mai 68, la France reste emportée dans une révolution culturelle permanente : effacement du sacré, déracinement moral, affaissement de l’autorité. 

Le « progrès » est devenu une religion séculière. 

Pourtant, beaucoup ressentent désormais les limites de ce paradigme. 

Comme le souligne l’historien Guillaume Cuchet, spécialiste de la sociologie religieuse : « Vatican II a coïncidé avec une révolution socioculturelle, créant un vent tellement fort que plus personne n’en contrôlait la direction ». (Radiofrance, octobre 2021). 

Le retour des jeunes vers le traditionalisme catholique peut donc être lu comme une quête de vérité, de stabilité et d’ordre dans un monde instable, même jouer un rôle clé dans la redéfinition de l’identité spirituelle de la France, « fille aînée de l’Église »

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Le pèlerinage qui relie Paris à Chartres, organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté, est devenu l’un des symboles les plus visibles de ce renouveau. 

En mai 2025, près de 19 000 pèlerins ont pris la route, dans une ambiance joyeuse et rigoureuse, chantant, priant, souffrant parfois afin de vivre pleinement leur foi.

 La majorité sont des jeunes.

En parallèle, la Fraternité Saint-Pie X organise sa propre marche, en sens inverse, de Chartres à Paris, rassemblant cette année plus de 5 000 participants. 

Deux foules, deux sensibilités qui se croisent, mais animées par une même soif d’absolu dans un monde relativiste.

 

Un revival sur lequel le nouveau Pontife pourrait surfer

Face à ce « revival », quelle est la position du Saint-Siège ? 

Le pontificat de François (2013-2024) a été marqué par une hostilité croissante envers les traditionalistes.

 Le motu proprio Traditionis Custodes de 2021 a restreint sévèrement l’usage de l’ancien rite, provoquant incompréhension et ressentiment. 

La mort du pape argentin, suivie de l’élection du pape Léon XIV, a ravivé les espoirs d’une pacification. 

Selon Tribune Chrétienne (19 mai 2025), 56 % des catholiques pratiquants considèrent Léon XIV comme favorable à la tradition. 

Aidé par les réseaux sociaux où certains prêtres sont devenus de véritables stars bibliques, son positionnement laisse entrevoir une possible réintégration apaisée des traditionalistes dans le giron ecclésial. 

Sans les marginaliser, le Pontife profiter de l’engouement du moment afin de pouvoir ramener vers lui la France chrétienne (à peine 29 % de la population se déclare catholique), la replacer sur l’estrade qu’elle mérite et ainsi contrer l’influence de l’islam qui est prépondérante en France.

À lire aussi : Derrière l’élection de Léon XIV: l’ascension de l’Amérique catholique

 

Dans une France désorientée, ce retour du catholicisme traditionnel n’est donc pas un simple retour au passé : il est une force de résistance, un signe que la quête de sacré, de vérité et d’enracinement ne sont pas morts. Porté par une jeunesse fervente, ce mouvement affirme que la tradition peut être avenir — et que, dans le silence des messes en latin, bat encore le cœur spirituel de la France.

 

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