samedi 16 mars 2024

UNE COMMISSION D' ENQUÊTE : BOLLORÉ /HANOUNA ET AUSSI LA GAUCHE LA PLUS BÊTE DU MONDE !

 REVUE DE PRESSE

[EDITO] 

La gauche la plus bête du monde : Quand LFI fait (malgré elle) la promotion de Bolloré

On connaissait « l’effet Streisand », du nom de la chanteuse qui, en voulant empêcher la divulgation de clichés de son domaine privé à Malibu, l’a fait connaître mondialement.

 Voici un nouveau phénomène médiatique involontaire : « l’effet Bolloré », ou comment, en faisant le procès du grand méchant loup, LFI l’a transformé en séduisant doux agneau.

Des mois - et même des années - que l’extrême gauche diabolise Bolloré. « Là ou Vincent Bolloré passe, le journalisme trépasse » persiflait Christophe Deloire, le tristement célèbre patron de Reporters sans frontières. Attila, rien que ça.

Cette commission d’enquête devait être le point d’orgue de ce procès en sorcellerie. Mais La France insoumise devrait savoir que les Torquemada suscitent rarement l’empathie.

 La commission est revenue comme un boomerang dans les dents de ses initiateurs.

Les auditions des dirigeants de CNews, celle de Vincent Bolloré puis, enfin, de Cyril Hanouna n’ont rien montré d'autre que le sectarisme de La France insoumise, avec une mention particulière pour le député Saintoul, dont le nom commence comme Saint-Just, « l’archange de la Terreur ». 

Mais elles ont eu cette vertu de forcer Vincent Bolloré à sortir de son habituelle discrétion, et ceux qui suivaient en direct son audition ont découvert un homme aux reparties tranquilles.

Dès le début, se présentant, il a revendiqué avec panache sa naissance dans « une famille catholique, bretonne, riche et célèbre » pouvant s’enorgueillir de compter deux des 177 Français ayant débarqué en 1944.

Enracinement, fierté, mais aussi pierre (et quelle pierre !) à l’édifice familial : il n’était pas, en principe, le mieux placé pour reprendre l’entreprise familiale, explique-t-il, mais quand celle-ci a donné des signes de faiblesse, c’est lui qui a eu l’idée du sachet de thé en papier pour remplacer le produit « papier de cigarette à rouler » et « papier carbone » vieillissant. 

Il a passé 40 ans dans l’entreprise.

 De 800, le nombre de salariés est passé à 80.000, faisant de l’entreprise l’un des 500 premiers groupes mondiaux. Recevoir (un peu ou beaucoup) et transmettre encore plus.

 C'est la définition, en bon français, du mérite.

Il n’élude aucune question, mais répond plus particulièrement à certaines avec esprit - qu’a-t-il dit à Isabelle Saporta sur le cardinal Sarah aux obsèques du père de Nicolas Sarkozy ? 

Rien : « Quand je suis dans une église, je ne parle pas. Je suis en présence du Christ » -, ironie feutrée - Sophie Binet, patronne de la CGT, est rentrée en croisade contre CNews et le raconte dans un livre édité chez Grasset… qui lui appartient - ou émotion : interrogé sur la fameuse émission En quête d’esprit, sur CNews, dédiée à l’IVG qui a fait couler tant d'encre, il répond avoir vécu personnellement ce drame, l’ayant laissé faire « par faiblesse », et confie y penser tous les jours de sa vie.

Sur les réseaux sociaux, les commentaires élogieux pleuvent : « Quel moment délicieux ! », « Je ne connaissais pas Monsieur Bolloré, mais en écoutant les extraits que Cnews nous a montrés, j’ai adoré ce Monsieur. 

C’est un grand monsieur. Respect », « Vous et surtout écouter l’homme change tout », « Monsieur Bolloré, c’est la grande classe française.

 Heureusement qu’il y a encore des gens comme lui dans notre pays », etc. 

Au point que monte même, quelques heures après la fin de la diffusion en direct, le hashtag #Bollorepresident : « #bollorepresident ça aurait de la gueule » écrit ainsi, sur X, Pierre Sautarel du site Fdesouche, liké près de 700 fois.

La France insoumise, avec sa commission d’enquête, aura été le faire-valoir et l’idiot utile de Bolloré.

 Ce n’était pas l’objectif, mais c’est le résultat.

 La gauche la plus bête du monde...

 

[EDITO] 

 

 Et aussi

Saintoul, Guiraud et Taille-Polian ne pouvaient mieux aider Hanouna

Madame, Messieurs les députés,

Ayant suivi avec intérêt les « débats » de la commission d’enquête, dont vous êtes respectivement rapporter et membres, je tenais à vous faire part, comme la loi le permet, de mon impression en tant qu’électeur et contribuable.

Tout d’abord, puisque les précisions sont de rigueur, je vous assure que je ne suis ni « facho », ni d’extrême-droite et encore moins d’ultra droite.  

J’attends en frétillant d’impatience les qualificatif d’hyper droite, de méga droite, voire même peut-être, de tetra droite.

Des arguments refuge systématiquement employés par ceux qui justement n’en ont pas.

Ce court mail pour vous dire ma surprise, voire, pour tout vous dire ma déception et puis, au final, ma joie.

Je me limiterai à mes considérations générales, sans entrer dans les détails, d’autres l’ont fait et le feront bien mieux que moi.

Une simple pensée d’électeur et de contribuable donc.

 

Ma surprise, pour commencer

Autant je trouvais l’existence d’une telle commission d’enquête utile et justifiée, autant j’ai rapidement réalisé – le contraire aurait été surprenant, tellement c’était évident – le parti-pris de cette même commission, à moins que vous ne réserviez un traitement identique aux autres médias que vous ne manquerez pas, j’en suis convaincu de traiter de la même manière.

 

Ma déception

Elle est, hélas, venue très vite.

Monsieur le rapporteur Saintoul, j’ai été scandalisé par votre agressivité, votre parti pris éclatant (est ce cela la démocratie ? 

Mépriser ceux dont les idées ne sont pas les vôtres, car, au final, c’est bien de cela qu’il s’agit).

Parler d’une voix inaudible, sans jamais oser regarder ses interlocuteurs en face et pianotant sur votre téléphone dès que les projecteurs ne sont pas braqués sur vous…

Et cette attaque sur le salaire de M. Hanouna (qui vous aura valu d’être recadré par votre Président) ou les départs de Canal + lors de l’arrivée de Vincent Bolloré ?

Pour intéressants qu’ils puissent être à vos yeux, quel rapport avec la pluralité qui était, si j’ai tout bien compris, la sujet de cette commission ?

Je suppose que si M. Hanouna à un salaire que je pense confortable, c’est peut-être qu’il le mérite aux yeux de ceux, qui ont crée un groupe de média majeur et indépendant.

Un groupe qui connaît un indéniable succès, n’en vous déplaise.

Monsieur le député Guiraud, en disant ce qui précède, je suis sans doute à ranger dans la catégorie des gens moins intelligents que vous puisque vous avez tellement apprécié ce compliment que vous en avez levé les bras au ciel, enthousiasmé – me semble-t-il par ce compliment.

Est-ce que le sarcasme de Cyril Hanouna vous aurait échappé ?

Sans doute nous ferez-vous bénéficier à l’avenir de quelques idées utiles à l’avenir de l’humanité ou tout au moins de notre pays au lieu de rabâcher un sujet déjà abordé je ne sais combien de fois comme vous l’avez fait hier

Madame la députée Taille-Polian, votre physique agréable n’arrivait pas à cacher le mépris qui transpirait de vos propos. 

D’accord avec Hanouna ou non, là n’est pas la question, mais de là à lui donner des leçons sur la manière de faire son travail d’une manière aussi péremptoire et dédaigneuse. 

Peut être ferez-vous mieux quand vous déciderez de faire votre propre émission ou, tout au moins, accepterez de débattre avec vos adversaires comme ils vous l’ont proposé, au lieu de vous limiter à ce que je trouve être plus des invectives que des argumentaires.

Ma joie pour finir

Elle est simple, elle est évidente.

Non seulement vous vivez maintenant les bonheurs de l’arroseur arrosé, il vous suffit de voir sur les réseau sociaux – que leurs tendances soient de droite ou de gauche – à quel point vous avez rendu sympathiques Vincent Bolloré et Cyril Hanouna aux yeux des français.

Ma joie donc. 

 Ma joie de voir que grâce à vos efforts, la courbe des votants pour LFI sera inversement proportionnelle à cette des indices d’écoute de Cyril Hanouna et consorts, qui vont bénéficier, grâce à vos efforts, d’une publicité inespérée. 

Tomber plus bas dans les sondages était difficile, vous l’aurez fait.

Quant aux Verts…  inutile de commenter, je pense.

Voilà ce que je pensais avoir envie de vous dire, Madame et Messieurs les députés.

Vous n’aurez pas manqué de remarquer que ma missive ne contient ni accusation ni mise à l’index ni insultes et respecte aussi bien la législation en vigueur que la liberté d’expression, valeur dont vous êtes, je n’en doute pas un seul instant, les ardents défenseurs.

Veuillez croire, Madame et Messieurs les députés, à l’expression de ma considération distinguée.

Par Marc Paringaux

 

ET AUSSI

Aurélien Saintoul, député LFI et commissaire politique

C’est le député LFI dont on parle le plus, ces derniers jours. Âgé de 35 ans, député des Hauts-de-Seine, Aurélien Saintoul est à l’origine de la commission d’enquête parlementaire sur l’attribution des fréquences de la TNT.

 Il en est également le rapporteur, c’est dire si ce rôle le met, depuis un mois, sous les feux de la rampe, propulsant en pleine lumière celui qui est aussi secrétaire de la commission nationale de la Défense et des forces armées.

D’où vient-il ? Ce professeur agrégé de lettres classiques, passé par les bancs des classes préparatoires du prestigieux lycée Louis-le-Grand, est en 2017 le suppléant de la candidate communiste Yasmine Boudjenah pour les Hauts-de-Seine. 

Celle-ci ayant échoué à la députation, Saintoul remplit les offices de collaborateur parlementaire de Bastien Lachaud (LFI) jusqu’en 2022.

 Il est également élu conseiller municipal de Montrouge sur une liste soutenue par tous les partis de gauche, EELV, Génération.s et LFI en 2020. 

En 2022, il bat la candidate sortante LREM et est élu député. 

On peut sans trop s’avancer affirmer que la gauche la plus radicale coule dans ses veines et qu’il porte son idéologie en bandoulière.

Il se fait remarquer en 2023 lors du débat parlementaire sur la réforme des retraites en traitant le ministre du Travail de l’époque, Olivier Dussopt, d’« imposteur » et d’« assassin ».

 Puis en traitant Gérard Larcher d’être « grossier, inepte » lorsque celui-ci avait intimé à Jean-Luc Mélenchon, par ondes interposées, de « fermer sa gueule »

Un assaut d’élégances oratoires qui colle bien à l’époque. 

On conviendra, à la décharge de Saintoul, que les bancs de l’Assemblée nationale en ont vu d’autres.

 

Où l'on parle... du cardinal Sarah !

Mais c’est véritablement le lancement de la commission d’enquête sur l’attribution des fréquences de la TNT qui lui permet de se révéler : les téléspectateurs des auditions des stars et patrons du groupe Canal+ ont découvert, sans doute un peu ébahis, un personnage somme toute falot, au phrasé lénifiant, avachi ostensiblement sur son pupitre pendant l’audition de Vincent Bolloré – pour montrer le peu de cas qu’il fait du capitaine d’industrie, sans doute – mais dont le ton volontiers inquisiteur n’a échappé à personne. 

De cette commission d’enquête il entendait bien faire une instruction à charge, même s’il a au préalable prétendu le contraire dans les colonnes du Parisien : « Ce ne sera pas un match de boxe. Nous allons essayer d’établir des faits sur un sujet fondamental », avait-il promis. 

Ce qui laissait Philippe Ballard, député RN et ancien journaliste chez LCI, légèrement dubitatif : « Ça va être sport. […] les Insoumis et les écologistes sont dans une croisade » contre CNews et « vont essayer de se faire passer pour les chevaliers blancs. »

Dès les premières questions, l’audition glisse vers l’interrogatoire, le ton se veut inquisiteur, les questions sont parfois fort éloignées du but de la commission (l’attribution des fréquences de la TNT) et franchissent allègrement la frontière de la vie privée des auditionnés.

 On avouera que la question posée à Vincent Bolloré « Selon Le Monde, vous auriez rencontré madame Saporta aux obsèques de Pal Sarkozy ; à cette occasion, votre conversation avec elle portait-elle sur le cardinal Sarah ? » est plutôt incongrue, de même que l’insistance sur ce sujet : « Mais est-ce bien le sujet de la conversation qui a eu lieu ?

 Il n’y a pas eu de conversation ? Vous n’avez fourni aucune directive à madame Saporta à cette occasion ? » 

La réponse du milliardaire breton tombe, définitive : on ne parle « pas dans une église et je n’ai jamais parlé de ma vie à madame Saporta, à part ce moment où on me l’a présentée ».

 

« Et sinon, la TNT ? », serait-on tenté d’ajouter

On passera tous les commentaires et expressions méprisantes du rapporteur, notamment vis-à-vis de « l’armée mexicaine de CNews » et du « bla-bla-bla » jeté à Laurence Ferrari. 

Mais ce qui ressort de l’audition est la manifestation éclatante de ce défaut bien français et particulièrement répandu dans les rangs de La France insoumise : la haine viscérale des riches, la jalousie mauvaise face au succès, la méconnaissance et le mépris de l’entrepreneuriat.

 Saintoul n’a-t-il pas lui-même avoué, sur LCP : « Ce dont il est question, ce n’est pas de la liberté en général mais de la liberté des riches » ?

Quand Saintoul demande le salaire de Maxime Saada, président du directoire du groupe Canal+, il conclut la réponse d’un grinçant et inutile : « On aimerait connaître une telle politique d’austérité. 

» Quand Vincent Bolloré, pour expliquer ce qui selon lui fait le succès et la longévité du groupe Canal, affirme que « je leur donne à tous, je crois, la stabilité et le goût d’entreprendre », on sent bien qu’il s’adresse à un sourd.

 Et quand, enfin, évoquant avec Cyril Hanouna le montant des amendes que ce dernier a fait infliger à C8, il ne peut s’empêcher de commenter : « Je peux aussi suggérer respectueusement que vous pensiez à réduire éventuellement votre salaire.

 Je pense qu’il y a un petit peu de marge, et vous ne priveriez pas le public d’émissions de qualité. »

Saintoul parvient enfin - véritable tour de force - à faire bondir le président de la commission d’enquête, Quentin Bataillon (Renaissance) : « Je ne suis pas sûr que cette précision était vraiment utile. […] ce type d’attaque personnelle n’est pas utile, vous le savez par expérience. 

Ça ne met jamais les auditionnés ni les autres membres de la commission dans de bonnes dispositions pour continuer, donc la parenthèse sur le salaire, ce n’est pas forcément utile. » 

Pas utile, mais très révélateur.

 
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Par Marie d'Armagnac

Journaliste à BV, spécialiste de l'international, écrivain
 
Source et Publications:   https://www.bvoltaire.fr/



 

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