Après bien des hésitations, le président de la République a tiré de son chapeau la tête de liste de son parti : Mme Valérie Hayer

 Parfaitement inconnue du public, cette jeune femme, présidente du groupe Renew au Parlement européen, aurait pu avoir des arguments à faire valoir du fait de son expérience européenne.

 Las, sa réunion de lancement de campagne a été lamentable, voire désastreuse.

 

Outrance et comparaison historique douteuse

Entre outrance et comparaison historique aussi douteuse qu’absurde, cette première a été piteuse. 

Tous les poncifs sur la pseudo-extrême droite ont été, une fois de plus, égrenés.

Ils n’effraient ni n’amusent plus personne, sauf peut-être quelques bobos attardés qui veulent se donner des frissons.

 Apparemment, la Macronie n’a trouvé comme argument de campagne que l’exploitation éhontée de la guerre en Ukraine, c'est-à-dire le fait d’instrumentaliser ceux qui meurent dans les combats. 

Procédé peu glorieux pour des gens qui s’autoproclament les représentants de la morale politique.

 

Sur la ligne du cordon sanitaire

Mais assez intéressant a été l’entretien qu’elle a donné à LCI, ce 10 mars, sur le plateau de L'Événement du dimanche LCI, car elle a dévoilé sa pensée « profonde ».

 Interrogée sur le Rassemblement national par Benjamin Duhamel, elle a déclaré que, contrairement au Premier ministre, elle considérait que « les élus du RN ne sont pas dans l’arc républicain ».

 Il est permis de se demander au nom de quoi cette dame se fait l’arbitre des élégances républicaines et s’autorise à décerner des brevets de républicanisme. 

Puis elle a donné en exemple la pratique du Parlement européen qui « applique le cordon sanitaire avec l’extrême droite [comprendre les députés du groupe ID] en précisant : « c'est-à-dire que l’on ne leur donne pas de responsabilités » !

 

Ainsi, donc, cette macroniste chimiquement pure se fait gloire de priver des moyens d’agir, au Parlement européen, des députés tout aussi légitimes qu’elle et qui représentent des millions d’électeurs dans l’Union européenne.

 Étrange conception de la démocratie qui ne peut rappeler que le mot de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.

 » Nous nous trouvons là face à une dérive d’essence totalitaire. 

En effet, en juillet 2019, les groupes qui codirigent le Parlement européen (PPE, S & D [socialistes], Renew [libéraux], Verts) ont décidé de ne pas appliquer la règle mathématique, dite « méthode d’Hondt », qui traditionnellement permettait une répartition des présidences de commission en fonction du poids politique des groupes, afin de priver le groupe Identité et Démocratie des responsabilités auxquelles il pouvait prétendre. 

Voilà qui relativise grandement le bla-bla habituel sur les valeurs démocratiques de l’Union européenne !

Ce qui est au demeurant cohérent avec la charte du groupe Renew qu’elle préside et qui énonce benoîtement que « le droit passe avant les intérêts politiques », ce qui signifie qu’il est légitime de faire primer l’État de droit sur la volonté politique exprimée par le vote des électeurs et sacralise le gouvernement des juges contre les choix démocratiques.

 C’est une façon de « pétrifier » la situation politique, qui répond à la volonté d’empêcher toute remise en cause du système oligarchique mondialisé qui préside aux destinées de l’Union européenne. Il s’agit d’un détournement de la notion classique d’État de droit qui proclame les principes de la hiérarchie des normes et du respect de la dignité des personnes.

 En aucun cas un fixisme juridique pour préserver un système. En fait, ces gens craignent la démocratie et le vote populaire qui leur paraissent dangereux pour leurs intérêts et leur pouvoir.

La volonté sans cesse affirmée par les macronistes et leurs amis européens de contrôler l’information et les opinions au nom de la lutte contre la « mésinformation » ou la désinformation ne traduit que la volonté de restreindre la liberté d’expression dans une forme de totalitarisme doux. 

Leur souhait de ne limiter les canaux d’information qu’à des médias mainstream, politiquement corrects, évoque les jours heureux de la Pravda qui délivrait la vérité officielle du paradis soviétique.

Combattre les macronistes, c’est se battre pour les libertés. Battre Mme Hayer, qui se fait une gloire de bafouer les droits de représentation politique de millions d’électeurs, est une œuvre de salut public et une nécessité, si l’on veut mettre un coup d’arrêt à l’évolution liberticide de l’Union européenne.