vendredi 15 mars 2024

LE " WOKISME " , UNE MAFIA SOCIOLOGIQUE ET MENTALE ! ( SAMUEL MARTIN )

 

Le wokisme, « culture de l’éveil »

selon le Journal officiel

 

Par Samuel Martin



Le wokisme, « culture de l’éveil », selon le Journal officiel

Le Journal officiel l’a annoncé dans son édition du 14 février 2024 : on ne dit plus woke ni wokisme, on dit « culture de la déconstruction »« culture de l’éveil ».

 Ainsi en a décidé la Commission d’enrichissement de la langue française. 

On s’interroge : une commission supposée connaître les mécanismes linguistiques et phonologiques qui propose comme alternatives à un mot des plus courts des expressions de cinq à huit syllabes ? 

 C’est méconnaître la bouche gauloise, grande mâcheuse et avaleuse de syllabes, qui fit de Ludovicus, Louis, et de Clodoaldus, Cloud. 

Nous continuerons donc à dire woke – et même wokisme, « terme à proscrire ».

Culture de l’éveil, c’est quasi bouddhique.

 La déconstruction, c’est quasi pas de la destruction. 

Ce défaut d’objectivité se retrouve dans la définition qu’en donne la même commission dans le même numéro du Journal officiel

À la lire, qui n’adhérerait au wokisme ? « Mouvement d’idées apparu aux États-Unis au début du XXIe siècle, qui appelle à une prise de conscience des injustices structurelles s’exerçant au détriment de certaines catégories de la population et sur lesquelles sont selon lui fondées les sociétés occidentales, et qui s’attache à les analyser et à les faire disparaître. »

  La seule restriction (« selon lui ») est de faible portée.


Le wokisme, une mafia sociologique et mentale

La positivité supposée du wokisme a été dénoncée avec fermeté, il y a deux mois, par Nathalie Heinich, sociologue du CNRS et auteur de Le wokisme serait-il un totalitarisme ? (Albin Michel). 

Même si le mot est « préempté par la droite voire l’extrême droite américaines » (et alors ?), elle revendique de dénoncer ce courant elle aussi.

 Elle dresse un parallèle entre le wokisme et la mafia : comme celle-ci, « il assoit son pouvoir par la collusion, l’intimidation, les réseaux parallèles, l’infiltration dans les institutions et la corruption » – à savoir la corruption des mots « diversité »« inclusif »« antiracisme »« décolonialisme »« violences sexistes »« féminisme », etc.

Nathalie Heinich suppose que ces termes, qui accompagnaient de bons combats, ont été détournés et corrompus par le wokisme. 

Mais le wokisme aurait-il été recevable sans ce long conditionnement préalable qu’a été, par exemple, l’antiracisme ?

 L’antiracisme a dénoncé un racisme imaginaire et supposé européen, a formaté les esprits, a instillé en chacun une autocensure… 

Bien des traits en font un marchepied du wokisme.

 

Rachida Dati contredite par le Journal officiel

« Le wokisme est devenu une politique de censuredéclarait, début février, le ministre de la Culture Rachida Dati. 

La culture, ce n’est pas la déconstruction, ce n’est pas l’effacement. Je ne serai pas quelqu’un aux côtés des censeurs. » Le Journal officiel, huit jours plus tard, l’a contredite. 

La définition qu’il donne du wokisme ne précise pas que « faire disparaître des injustices structurelles » passe pas la réécriture des livres, des opéras, des films, des titres de tableaux, par la censure des statues, des rues…

 Gênant, de la part d’une commission dite « d’enrichissement ».

 Puisque « le Journal officiel publie les textes législatifs et réglementaires de la République française », cette définition du wokisme très complaisante dans sa formulation et ses omissions a donc valeur officielle. 

Prochaine étape, qu’il soit reconnu d’utilité publique ?

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Boulevard Voltaire

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