Un
« show à l’américaine », c’est un peu ce que semble devenir la vie
politique en France et en Occident. Les récentes déclarations de Donald
Trump s’inscrivent dans cette lignée. Évoquant les projets chinois de
construction d’automobiles au Mexique qu’il taxerait avec des droits de
douane de 100 % (ce que ne fera pas son adversaire Joe Biden), l’ancien
président a prédit une « boucherie » en matière d’économie pour les
Etats-Unis s’il venait à perdre.
La riposte du camp du président en place ne vole guère plus haut et Joe Biden a qualifié son opposant de « perdant »…
En France, Emmanuel Macron a défrayé la chronique en se disant prêt à
« envoyer des mecs » à Odessa, se démarquant ainsi de ses petits
camarades européens et « traçant une ligne » singulière pour le scrutin
de juin prochain face aux concurrents de la liste de la majorité.
S’il
n’enverra certainement pas de « mecs » à Odessa, le président use d’une
rhétorique exagérée afin d’attirer l’attention et de se trouver au cœur
d’une actualité continentale assez peu changeante ces derniers mois
concernant la guerre en Ukraine.
Entre gesticulation et paralysie
Le slogan et la provocation ont pris une place incontournable à l’heure
de l’information en continu et des réseaux sociaux. Le « marketing
politique » qui existait déjà auparavant est devenu le cœur de la
communication de nos politiciens. Alors que la communication était au
service d’idées, les idées sont aujourd’hui reléguées à l’arrière plan
d’un vaste plan com’ élaboré par des diplômés d’écoles de commerce et
des hauts-fonctionnaires en mal de pouvoir. L’étude des sondages a remplacé l’étude des idées. Aucun parti ne semble être épargné.
Quand l’hyperactivité des uns leur permet de surnager, le silence des
autres les fait grimper.
La spirale infernale de l’information/opinion
n’en finit pas et ne profite ni au développement d’idées ni à l’action
politique. Tout se trouve dans l’ajustement dans un environnement
cloisonné par le pouvoir judiciaire et celui de Bruxelles. Paradoxalement, le pouvoir politique national avec Emmanuel Macron n’a
jamais été aussi bruyant mais n’a jamais paru aussi impuissant. Ses
gesticulations sociétales demeurent aujourd’hui une de ses rares
prérogatives exploitables.
Difficile d’imaginer qu’une alternance puisse, à court ou moyen terme,
changer la donne tant les électeurs (ou le « public ») se sont habitués à
un mode de communication fait de polémiques permanentes, de
provocations et de débats au raz des pâquerettes.
Par Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique ET AUSSI
« La
mondialisation contemporaine est aussi une affaire d’oligarques, sûrs
d’eux et de leur pouvoir, et affligés de voir que le « bon peuple » ne
les croit ni ne les aime »
Par Jean-Philippe Chauvin.
Mon
coup de colère contre Pascal Lamy qui se vante d’avoir court-circuité
la France quand il était commissaire européen, et qui affiche son mépris
des petits agriculteurs dont il souhaite, en fait, la disparition…
La mondialisation contemporaine est aussi une affaire d’oligarques,
sûrs d’eux et de leur pouvoir, et affligés de voir que le « bon peuple »
ne les croit ni ne les aime (ce dont ils se fichent bien, en fait) : la
colère paysanne, après le soulèvement des Gilets jaunes, les agace et
ils n’ont de cesse de reprendre le contrôle, tout en vantant les mérites
de l’ouverture à tout vent des sociétés et, surtout, des marchés.
Ainsi,
Pascal Lamy, ancien directeur général de l’OMC et ancien membre de la
Commission européenne, qui dans un entretien publié ce lundi dans L’Opinion,
soutient avec vigueur le fameux traité Mercosur que M. Macron (1) a
fait échouer il y a quelques semaines, quand les tracteurs avaient
envahi les routes et qu’ils faisaient entendre leur colère toute
légitime contre un libre-échangisme qui favorise la déloyauté
commerciale des grands groupes agroalimentaires et de quelques pays
opportunistes. Et ce monsieur, qui se dit socialiste (sic),
rappelle comment il avait humilié la France tout en expliquant ce que
devrait faire la Commission européenne pour contourner le refus français
du traité Mercosur : « Si la Commission a du courage, elle
demandera un vote à la majorité qualifiée, quitte à séparer la partie
commerciale de l’accord. Je l’ai fait lorsque j’étais Commissaire
européen pour importer en provenance des pays les plus pauvres sans
restrictions quantitatives ni droits de douane (2), la France a voté contre, à cause du sucre, et a été mise en minorité. » Et c’est ainsi que ce triste sire, qui devait son poste… à la France, a
trahi son propre pays, au nom d’une mondialisation qui ne devait jamais
être freinée et était censée être heureuse pour les pays émergents
quand elle profitait, et c’est toujours le cas, aux féodalités
financières et économiques beaucoup plus qu’aux populations locales…
Son cynisme n’a d’égal que son mépris à l’égard des petits quand,
au détour d’une argumentation sur « l’ouverture des marchés » et sur la
priorité donnée aux consommateurs au détriment des producteurs et
propriétaires locaux, il déclare, en évoquant l’histoire de France : « D’où un grand nombre de petits agriculteurs. Trop d’ailleurs, on en paye encore les conséquences aujourd’hui »… Cette dernière phrase dit tout, ou presque : « trop de petits
agriculteurs », évidemment, ce sont des paysans qui cherchent à vivre de
leur travail et de leurs terres, et ne se pensent pas comme de simples
employés de grandes entreprises agroalimentaires, et qui sont encore
capables de se révolter contre ce désordre établi qu’est
cette mondialisation oligarchique et libérale. Des gêneurs, sans doute,
des « enracinés » et non des fétus de paille taillables et corvéables à
merci…
En tout cas, ces quelques phrases de M. Lamy montrent bien qui est
l’ennemi de notre agriculture et de son « peuple de la terre », selon
la belle expression du philosophe Robert Redeker… Ce M. Lamy n’est pas
une voix isolée, il est juste le porte-voix de ceux qui feront toujours
passer leur mondialisation et leur « Europe » (sic)
avant les intérêts de nos paysans, de nos ouvriers, de nos classes
laborieuses, celles qui travaillent et non celles qui profitent du
travail des autres ! ■
Notes
Notes : (1) :
M. Lamy, dans une petite phrase pleine de fiel et de sous-entendus,
rappelle que l’actuel président « est bien dans la culture politique
française, et il n’a pas oublié son passage chez Jean-Pierre
Chevènement » : en somme, en économie, M. Macron serait protectionniste,
voire nationaliste… Si seulement c’était vrai, et pas seulement en
économie ! Malheureusement, le chevènementisme supposé du président
reste bien modeste, dans le meilleur des cas…
(2) : N’est-ce
pas le cas pour l’Ukraine aujourd’hui, et son poulet produit en
batterie dans des exploitations qui ne respectent pas exactement ce qui
est obligatoire, au nom du bien-être animal, en France comme dans les
autres pays de l’Union…
Source https://www.jesuisfrancais.blog/2024/03/20/
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