samedi 9 mars 2024

LE PAYS EST EN ÉTAT D' URGENCE , IL N' EST PLUS POSSIBLE D' ÊTRE QUE SPECTATEUR ..... ENTRETIEN !

 

[ENTRETIEN] 

Il ne m’est plus possible d’être spectateur, le pays est en état d’urgence

Le Rassemblement national révèle la composition de sa liste menée par Jordan Bardella au compte-gouttes, suivant une scénographie minutieusement réglée.

 Plusieurs noms circulent : Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, aurait été démarché mais aurait décliné la proposition. 

Celui du très médiatique policier Matthieu Valet - même si l’intéressé a plusieurs fois démenti par le passé - revient avec insistance.

 L'identité de la femme en deuxième position est pour le moment toujours inconnue.

 En revanche, le 17 février dernier, on apprenait le ralliement, à la troisième position, de Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, et il y a quelques jours, le 6 mars, à une place non encore précisée, celui de l’avocat Alexandre Varaut, qui connaît bien le Parlement européen pour y avoir été député entre 1999 et 2004 sur la liste de Charles Pasqua et Philippe de Villiers. 

Son engagement d’aujourd'hui, explique-t-il à BV, lui semble en parfaite cohérence avec celui d’hier.

 

Gabrielle Cluzel. Maître Varaut, vous avez décidé de rejoindre la liste de Jordan Bardella aux européennes, quel a été l’élément déclencheur ?

Alexandre Varaut. Il ne m’est plus possible d’être spectateur, le pays est en état d’urgence. 

La submersion migratoire, l’endettement additionnel, l'éducation, la justice, l’hôpital qui s’effondre, il faut agir. Je fus, comme avocat, le défenseur des intérêts particuliers ; je vais être, désormais, celui de l’intérêt général.

 

G. C. Vous avez déjà été eurodéputé entre 1999 et 2004 au sein du MPF (Mouvement pour la France).

 À l’époque, il y avait le FN, et vous en étiez un opposant. 

Le RN est l’héritier du FN, vous avez changé de regard sur ce parti ?

A. V. Le RN est différent de ce que fut le FN.

 Je fus élu au Parlement européen sur la liste de Charles Pasqua et de Philippe de Villiers.

 En rejoignant le RN en 2024, j’ai le sentiment de ne pas changer de famille de pensée ; nos combats restent ceux des valeurs, du souverainisme et de la droite de conviction.

 

G. C. Quelle sera votre position sur la liste et quels seront vos combats prioritaires au Parlement européen, si vous êtes élu ?

A. V. Ma position sur la liste est entre les mains de Jordan Bardella.

 Le RN a annoncé, il y a deux jours, dans Le Figaro, que je serai dans les quinze premiers. 

Ainsi soit-il ! Au Parlement européen, nous nous engageons pour une Europe des populations qui respecte les droits des États-nations et à faire rentrer la Commission dans son rôle d’administration à la disposition des chefs d’État.

 Nous voulons lui faire renoncer à toutes velléités fédéralistes !

 
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Par Gabrielle Cluzel

Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste
 

ET AUSSI

Narcotrafic : les magistrats marseillais craignent « de perdre la guerre »

En novembre 2023, une « commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier » était créée.

 Prévue pour une durée de cinq mois et demi, elle est ponctuée par des déplacements. 

Ces 7 et 8 mars, c’est à Marseille, ville gangrenée par le trafic de stupéfiants, qu’elle s'est établie.

À la veille de ce déplacement, des magistrats du tribunal judiciaire de Marseille, Nicolas Bessone, procureur de la République, Isabelle Couderc, vice-présidente du tribunal judiciaire de Marseille, Isabelle Fort, procureur adjoint de la République, et Olivier Leurent, président du tribunal judiciaire de Marseille, ont été auditionnés. 

 L’état des lieux qu’ils livrent est des plus alarmants.

 

Un État inefficace

Le premier constat, fait par Olivier Leurent, met le doigt sur la faiblesse de l'État : « Les perspectives sont préoccupantes, avec une forme de désarmement complet des institutions policières et judiciaires, dit-il.  

L’État semble mener une guerre asymétrique contre le narcobanditisme avec cette spécificité que dans ce cas précis, c’est l’État qui se trouve en situation de vulnérabilité face à des trafiquants qui disposent, eux, d’une force de frappe considérable sur le plan des moyens financiers, humains, technologiques et même législatifs. » Sans commentaires.

Nicolas Bessone ne peut que confirmer les dires du premier intervenant.

 Preuve de l’impuissance de l'État, il explique que « l'incarcération ne remet pas en cause la capacité opérationnelle » des narcotrafiquants. Isabelle Fort ajoute : « La détention ne met plus fin aux activités des têtes de réseaux qui [...] commanditent de l’intérieur des assassinats ou gèrent leurs points de deal comme s’ils étaient à l'extérieur. »

Le procureur adjoint de la République met lui aussi l’accent sur l’inefficacité des mesures prises pour lutter contre le trafic : « Si les saisies de stupéfiants ont considérablement augmenté, elles n’ont pour autant pas du tout freiné l’expansion des réseaux criminels. » 

 En réalité, ces actions ont conduit les trafiquants à s’organiser autrement. 

Ils ont créé de plus gros points de deal, plus sécurisés, avec plus de guetteurs.

 Des points qui sont donc plus difficiles à démanteler pour la police. Ils ont également étendu le trafic « aux départements limitrophes »

Malgré la lutte menée par les autorités, ce trafic prolifère.

 

L'adversaire a les mains libres, ou presque

Pendant près de deux heures, l’incapacité de l’État à mettre un terme au trafic de drogue est largement exposée.

 Tous les intervenants s’accordent à dire que l'impact des actions entreprises est quasi nul. 

En cause, un nombre ahurissant « de contraintes et d’entraves » administratives dont les narcotrafiquants savent parfaitement se servir.

 En cause, également, l'augmentation de la corruption de certains surveillants pénitentiaires, de fonctionnaires de police et de fonctionnaires du greffe.

Les magistrats se disent « dépassés », ils réclament plus de « moyens matériels et juridiques pour [leur] permettre de lutter plus efficacement contre cette criminalité particulière » : « des prisons de haute sécurité », « un régime pénitentiaire spécifique très dur [..] où ils ne puissent avoir aucune communication avec l’extérieur... »

  Ils demandent plus de fermeté, sans quoi ils craignent « de perdre la guerre contre les trafiquants ».  

 

L’exemple salvadorien a montré qu’en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants, quand on veut, on peut. Nos dirigeants voudront-ils ?

 Là est toute la question.

 
Sarah-Louise Guille

Par Sarah-Louise Guille

Journaliste   https://www.bvoltaire.fr/




 

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