Fernand Gontier aborde les principaux enjeux auxquels le contrôle des frontières et la lutte contre l'immigration irrégulière doivent faire face, et formule des propositions concrètes pour une meilleure efficacité des politiques publiques.
Extraits :
« Avec la récente décision du Conseil d'État, on passe
d’une procédure unilatérale, rapide et souveraine de non-admission à une
procédure de réadmission contradictoire avec les autorités du pays
sollicité, plus longue, plus exigeante sur le plan des contraintes opérationnelles et matérielles, en particulier le placement en retenue pour vérification du droit au séjour des personnes sur un délai maximum de 24 heures. »
« Cela induit inévitablement une moindre efficacité des contrôles aux frontières.
Les personnels de la police aux frontières vont être davantage occupés à
rédiger des procédures, à procéder à des transferts vers des locaux de
retenue, à garder les personnes. En clair, on va dégarnir une partie des policiers employés aux frontières, au profit de missions logistiques et rédactionnelles. »
« En Europe, notre pays prononce environ un tiers de toutes les obligations de quitter le territoire, soit 150 000 sur 500 000 par an. La France est donc le premier pays en termes de mesures prononcées mais, s'agissant du taux d'exécution de ces OQTF, le nôtre s'établit autour de 12 % contre 43 % pour l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne entre 2015 et 2021. »
« Cependant, il faut faire attention aux chiffres. La France prononce le
plus systématiquement possible des OQTF chaque fois qu’une situation
irrégulière est constatée. Cela est tout à fait logique. Si demain les préfectures ne prennent plus que des OQTF "exécutables",
on va réduire le nombre d’OQTF et augmenter le taux d’exécution. Pour
autant, serons-nous réellement plus efficaces ? Je ne le crois pas, car "casser le thermomètre"" n’est pas une bonne solution. »
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