lundi 11 mars 2024

HIER À PARIS , C' ÉTAIT UN GRAND MEETING ! L' EFFET D' UNE BLONDE ! ( CAUSEUR )

 

Européennes : dans une salle comble, Marion Maréchal ouvre les bras aux frexiters et au RN

Plus une place libre au Palais des sports de Paris, 5.000 militants assis sur les fauteuils et jusque sur les marches, des portes fermées à 16 heures où l’on refuse les retardataires, une ferveur qui rappelle les grandes heures de la campagne présidentielle : Reconquête et sa tête de liste Marion Maréchal ont retrouvé, pour le coup d’envoi de la campagne des européennes, le souffle des grands meetings qui fut la marque d’Éric Zemmour lors de la présidentielle.

De quoi oublier des sondages récents décevants.

 Interrogé par BV à l’issue du meeting, Olivier Ubeda, le grand ordonnateur de ce premier meeting de Reconquête dans la campagne européenne, donnait l’esprit de l’événement : « Je voulais casser le meeting classique, dit-il. J’ai accompagné les mots des orateurs. » 

Par des mises en scène grandioses à l'écran. 

Ces orateurs, Nicolas Bay, Guillaume Peltier, Éric Zemmour et Marion Maréchal, se sont situés ce soir une fois de plus à hauteur de civilisation, ce précieux don de l’Europe au monde.

 Or, « l’Europe, c’est la symphonie », lance Ubeda. 

À son initiative, les participants ont ainsi applaudi et entendu Mozart, ils ont vu sur le grand écran le chaos de l’Europe de Bruxelles puis ont vu défiler les chefs-d’œuvre de la civilisation occidentale, le Colisée en tête. 

Ils ont encore vu trotter la plus noble conquête de l’homme, le cheval. « C’est avec le cheval qu’on a construit les nations », explique Olivier Ubeda, qui a travaillé la mise en scène longtemps avant le jour J.

Feu sur l'Europe décivilisatrice

La campagne de Marion Maréchal est lancée, avec un slogan tout neuf : « La France fière » (1). 

Comme un boomerang renvoyé aux wokistes pour qui l’Occident porte le poids de tous les maux infligés à la planète, Éric Zemmour, qui s'exprime avant Marion Maréchal, cite l’apport d’Aristote et lance : « Nous sommes la civilisation qui a rendu l’individu adulte : gloire à elle, gloire à nous ! » 

 Il enchaîne en citant des noms qui, par eux-mêmes, disent la gloire de l’Europe : Jules César, Saint Louis, Bach, Galilée, Molière, Racine, Churchill, de Gaulle... « C’est parce que nous sommes fiers de l’Europe que nous en voulons à l’UE », lance Zemmour, qui dresse « ce nouveau spectre, enfant de Staline et de Mahomet, l’islamo-gauchisme ».

 « La grande soumission européenne n’aura pas lieu », promet-il.

Marion Maréchal couronne à sa manière le propos sur la décivilisation orchestrée par l’Europe de von der Leyen et fidèlement accompagnée par Emmanuel Macron en insistant sur les drames individuels qui en sont la conséquence.

 Comme celui du père de la petite Lola.

 Un père « mort de chagrin, parti retrouver sa petite fille au Ciel », lance Marion Maréchal, qui dénonce dans la foulée les viols de jeunes filles et de grand-mères, emblématiques « des ravages de l’immigration sur nos femmes et nos filles »

Personnelle et intime encore, la tête de liste Reconquête insiste aussi sur son engagement « par amour pour ses filles, Olympe et Clothilde. Et les autres. »

  Les deux versants civilisationnels et individuels d’un même constat, celui de l’islamisation galopante de la France, que Marion Maréchal appuie sur le constat de sondages relayés par BV.

 Face à une Union européenne qui « finance des organisations islamistes », Marion Maréchal veut dresser un mur.

 

Main tendue

Le souffle épique qui galvanise les électeurs de Reconquête est bien là, mais pour la première fois ce dimanche soir, le patron du parti Reconquête arrondit les angles pour s’adresser à ceux qui lui sont proches et qui ne votent pas (pas encore, espère-t-il) pour son parti. 

D’abord, les fidèles de François Asselineau, apôtre argumenté du Frexit. « Certains à droite rêvent de quitter l’Europe, constate Zemmour : ils ne sont pas bêtes ni fous ni conspirationnistes […] Quand un patriote souffre, cela interpelle Reconquête ! » 

 Marion Maréchal le redira avec des mots différents.

 Il le promet : si Marion Maréchal sort forte du scrutin européen au soir du 9 mai, avec d’autres patriotes européens, on pourra « sortir de la maladie des normes et de la catastrophe des migrants »

 Vous n’aurez plus envie de quitter cette Europe et les Anglais regretteront de l’avoir quittée, assure Zemmour. 

Avant de faire scander le nom de Marion Maréchal.

Auprès de ceux qui sont tentés de voter pour le RN, Zemmour combat le réflexe du vote utile et lance : « Le 9 juin, regardez-vous devant votre glace et demandez-vous qui vous êtes : votre vote sera le reflet de votre existence. » 

 Et il ajoute, sous les applaudissements et les rires : « En votant massivement pour Reconquête, vous allez faire pleurer Jean-Michel Aphatie. » 

De quoi gagner des voix...

Mais là encore, changement de ton chez Zemmour.

 Le polémiste Zemmour se mue peu à peu en vrai politique.

 Les claques vengeresses du chroniqueur télé laissent la place à des bras grands ouverts. À l’adresse de Jean-Michel Aphatie et des autres opposants, Zemmour lance : « On vous aime ! Ils sont français, ce sont nos compatriotes. » 

 Ajoutant : « J’ai pour eux une affection sincère. » 

Ces mots « on vous aime », il les adresse aussi à LR et surtout au RN. Un vrai virage vis-à-vis du RN pour qui le fondateur de Reconquête a eu des mots très durs.  

« Vous, les lepénistes qui caracolez dans les sondages, ne nous regardez pas de trop haut », invite-t-il. 

On a connu Zemmour plus mordant...

Marion Maréchal s’adressera aussi avec intensité aux électeurs RN, avouant un lien « politique », « affectif » et « intime » avec le parti créé par son grand-père.  

« Nous sommes des concurrents, mais nous sommes aussi complémentaires », dit-elle, en rappelant qu’elle défendait déjà l’union des droites au sein du RN, « seul chemin pour arriver au pouvoir ».

 Elle tend expressément la main à Jordan Bardella, tandis que les militants scandent « Jordan, avec nous ! »

Dans La Chanson de Roland, vieux texte qui raconte l’épopée de Charlemagne en Espagne, un combat singulier oppose l’empereur d’Occident, à qui apparaît l’archange Gabriel, au chef sarrazin. 

 Charlemagne gagnera le combat, rappelle Marion Maréchal, qui lance, avant la Marseillaise, ce cri : « L’Histoire n’est pas finie ! »

(1) BV a adopté depuis un an, soit avant Reconquête, ce slogan « le quotidien de la France droite et fière ».

 
Avatar

Par Marc Baudriller

Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste      https://www.bvoltaire.fr/


L’effet d’une blonde

Marion Maréchal et Eric Zemmour tenaient un grand meeting à Paris hier: une salle comble pour la politique de la chaise vide


L’effet d’une blonde
Marion Maréchal et Eric Zemmour, Paris, 10 mars 2024 © EMMANUEL DUNAND / AFP

Voilà une foule qui n’entend pas faire le ramadan ! 

En meeting ce dimanche au Dôme de Paris, Porte de Versailles, Marion Maréchal a lancé sa campagne des élections européennes. 

Les discours étaient calibrés pour plaire aux déçus chez LR et au RN, et réaffirmaient la volonté farouche de « Reconquête !» de lutter contre l’islamisation du continent européen.  

« Jamais ! Même pas en rêve, même pas en cauchemar, nous ne pouvons pas être musulmans, nous ne le voulons pas ! » a notamment déclaré Éric Zemmour à la tribune. 

Causeur est allé écouter.


Quatre-vingt-dix jours !

 C’est le temps qui sépare le coup d’envoi du meeting organisé par « Reconquête ! » ce dimanche 10 mars du scrutin européen de juin prochain. 

Marion Maréchal réunissait un parterre de militants et cadres du parti, porte de Versailles. 

 

Le paradoxe Marion Maréchal

Depuis le début de l’année, il est difficile de vivre dans l’ombre de la bardellamania. 

Crédité de près de 30% dans les sondages, rien ne semble arrêter le jeune président du Rassemblement national.
Au même moment, Marion Maréchal, tête de liste « Reconquête ! », dévisse d’un demi-point dans le sondage d’Elabe, l’institut qui place le plus bas le parti d’Éric Zemmour depuis le début de la campagne. 

Un demi-point de perdu : de quoi redescendre en dessous de la barre des 5% ?

 La perspective de n’envoyer aucun député à Bruxelles en juin prochain ? 

C’est peu probable.

À lire aussi, Céline Pina: Grâce à LFI, le Hamas fera-t-il son entrée au Parlement européen?

 

Alors, quand les cadres du parti se réunissent ce dimanche matin, en amont du meeting, Philippe Vardon, directeur de la communication militante et électorale, remobilise ses troupes : « Depuis le début de la campagne, nous sommes à une moyenne de 6,7%. Les sondeurs les plus fiables sont ceux qui nous placent le plus haut ».

 C’est qu’il y a pour l’instant un paradoxe Marion Maréchal : elle est la quatrième personnalité préférée des Français, selon l’IFOP ; et pourtant, le fait qu’elle sera à la tête d’une liste concurrente de LR et du RN n’a pas encore été bien intégré par tous les électeurs français.

 « À Nice, dans un territoire très favorable à la droite nationale, le maire, qui a de très bons outils pour mesurer le terrain, observe que la moitié des électeurs n’ont pas encore intégré que Marion mènera une liste en juin ». 

Le meeting, diffusé sur les chaînes d’information, était donc l’occasion de rattraper ce déficit de notoriété, au-delà des habitués et des encartés. 

 

Olivier Ubeda toujours en coulisses

À « Reconquête ! », le meeting est un art que l’on maîtrise à la perfection.

 Les musiques d’intro sont un peu moins épiques que lors de la présidentielle de 2022 mais Olivier Ubeda, toujours à la manœuvre, continue de déambuler avec ses baskets et de distiller ses ordres. 

En 1964, les Beatles assuraient la première partie de Sylvie Vartan à l’Olympia. 

Pour Marion Maréchal, ce sont Stanislas Rigault, Guillaume Peltier, numéro 2 de la liste, Nicolas Bay, Nicola Procaccini (député italien du groupe ECR) et Éric Zemmour qui tour à tour se succèdent. 

« Es-tu prêt demain à voir ta sœur voilée, ta grand-mère agressée, ton église remplacée et ta liberté de vivre balayée ? (…)

 Demain, un seul enjeu : voulez-vous que l’Europe devienne musulmane ? », demande Guillaume Peltier. 

L’enjeu civilisationnel, pour « Reconquête ! », est non plus seulement français, mais européen. 

 C’est pour cela que les grands noms européens sont évoqués au même titre que les grands noms français. 

Mais aucun pour rivaliser à l’applaudimètre avec Napoléon et Charles de Gaulle.

 Éric Zemmour laisse même jouer quelques notes de Mozart en plein discours, pour illustrer le génie européen. 

Adoubée par le chef du parti, la tête de liste Marion Maréchal va pouvoir prendre la parole. 

Pendant que l’ancienne députée du Vaucluse monte à la tribune, un court film est projeté, qui se termine par l’image d’une immense salle de prière bondée de fidèles musulmans.

 Bronca générale dans la salle.

 Marion Maréchal continue d’appuyer sur les fondamentaux : « Je veux que chacun d’entre vous en ait conscience : il y a désormais deux peuples sur notre terre, deux France « face à face », deux France qui se font face.

 Deux France qui ne rient plus aux mêmes joies, ne pleurent plus aux mêmes peines, qui ne communient plus dans un même idéal commun » s’exclame-t-elle.

À lire aussi, Ivan Rioufol: La déroute de la pensée unique est programmée

 

Droites dispersées

Lors de sa fondation, la promesse de « Reconquête ! » était l’union des droites.

 Alors cette fois-ci, à l’évocation des formations concurrentes, les coups ont été plutôt mouchetés.

 Aux frexiteurs et souverainistes, Éric Zemmour et Marion Maréchal ont fait des appels du pied.

 La formation de droite nationale peut aussi engranger des voix auprès des électeurs de droite n’aimant pas ce président Macron qui, quoiqu’à la tête d’un État en quasi-faillite, se pose en chef de guerre pour l’Ukraine, et aussi en directeur de conscience du continent avec son idée d’européaniser l’IVG !

 Le président du parti a pu affirmer : « Gardons tout ce qu’il y a de bon dans l’idée du Frexit, la souveraineté, l’indépendance, la nation, le refus de l’uniformité et de la bureaucratie ».

 À l’adresse des électeurs LR et RN, ça a été même une effusion de sentiments. « On vous aime », scande le public, en direction des familles dispersées de la droite.

 La main est tendue, et si ce n’est pas pour cette fois, ça sera pour la prochaine : « Vous ne nous rejoindrez peut-être pas, ou pas tout de suite, mais, dans l’isoloir, je le sais, vous penserez que votre vrai bulletin, c’est celui de Marion ».

 

 Source et Publication:  https://www.causeur.fr/marion-marechal-

Je n'ai pas dit mon dernier mot: Je n'ai pas dit mon dernier mot

Price: 21,90 €

22 used & new available from 5,01 €

Zemmour, dans le secret de sa campagne

Price: 19,90 €

27 used & new available from 3,79 €

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire