jeudi 14 mars 2024

AUTONOMIE : APRÈS LA CORSE , LA BRETAGNE ?

 


 

Autonomie, le risque épidémique : après la Corse, la Bretagne ?

Depuis l’accession de l’île-de-beauté à un début d’autonomie relative, il était logique que d’autres provinces françaises plaident à leur tour pour un « statut particulier ». 

Ainsi, Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne (ex-PS), vient-il de demander à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Gérard Larcher, président du Sénat, que le cas breton soit à son tour examiné.

Sans surprise, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, s'y oppose et poste illico, sur X : « #Corse il fallait s’y attendre hier le président du #Sénat Gérard Larcher a reçu une lettre du pdt de la région Bretagne pour demander à son tour la modification de la #Constitution #BoitedePandore »

À ce sujet — Autonomie de la Corse ?

 Le RN est contre. 

Reconquête est pour. 

Et les autonomistes ?

 

De son côté, Gérard Larcher affirme : « Je ne transigerai pas sur l’unité et l’indivisibilité de la République. »

Force est de constater que si Gérard Larcher est parfaitement dans son rôle de républicain de stricte observance, le cas du Vendéen Bruno Retailleau peut laisser pensif.

 En effet, la République n’a pas toujours été bonne fille vis-à-vis de sa terre natale, ravagée par les colonnes infernales du général Turreau. Comme quoi l’homme n’est pas rancunier.

 

Un « totem républicain » bien mal en point ?

Au-delà de ces polémiques - le RN est contre ces « statuts particuliers » alors que Reconquête est pour -, tel qu’expliqué hier en ces colonnes, une question demeure : le totem républicain ne serait-il pas en perte de vitesse ?

 En effet, dans une République plus tournée vers la mondialisation et l’Europe que vers ses propres terroirs (désormais appelés « territoires »), dans un pays qui se plie chaque jour davantage à des revendications communautaires d’importation – voile islamique et Gay Pride, menus halal dans les cantines scolaires et toilettes non genrées –, il n’est pas incongru que l’identité provinciale fasse figure d’ultime recours pour des Français se sentant désormais oubliés par la capitale où tout se décide peu ou prou.

 Et dans leur dos le plus souvent, tant qu’à faire.

Certes, la France n’a pas attendu la république jacobine pour devenir centralisatrice, Colbert était déjà passé par là, sachant qu’au contraire de nos voisins européens, c’est l’État qui a ici créé la nation plutôt que le contraire.

 Pour autant, nos monarques de l’Ancien Régime étaient « rois des peuples de France ». 

La Bretagne, au même titre que les autres provinces (Normandie, Bourgogne et autres), bénéficiait alors de droits coutumiers.

 C’est la Révolution française qui a mis à bas ce bel et fragile édifice, massacrant au passage les Français dubitatifs devant tant de sollicitude républicaine.

 

Vers un effet domino ?

Depuis, la République, non sans violence – le fameux « interdit de cracher par terre et de parler breton » –, s'imposa.

 La Troisième du nom fut même particulièrement intransigeante en matière d’immigration, légale comme clandestine, tout en assurant une école dont les lustres ne sont plus aujourd’hui que lointain souvenir.

Inutile de préciser que la situation a changé depuis.

 Résultat ? Cité par Le Figaro, le constitutionnaliste Benjamin Morel affirme : « On entre dans une concurrence identitaire, les Corses visent le statut de la Nouvelle-Calédonie.

 Les Bretons visent le statut de la Corse, et ainsi de suite. »

Mais à qui la faute ?

 Sûrement pas à ceux qui se réfugient dans une identité locale, faute d’identité nationale : Corses et Bretons préfèrent ressembler à la terre les ayant façonnés, de génération en génération, plutôt qu’à l’affiche, bienveillante et inclusive, des JO façon Anne Hidalgo. 

Qui pourrait les en blâmer ?

Aujourd’hui, la seule à se prévaloir de manière cohérente de ces fameuses « valeurs de la République », dont les contours demeurent néanmoins à définir, n’est autre que Marine Le Pen.

 Certains le lui reprochent, mais si ces mêmes « valeurs » n’avaient pas été abandonnées dans le caniveau, elle n’aurait pas eu besoin de les y ramasser avant de haut les brandir…

Au fond, si certains ressortissants des « peuples » de France entendent retrouver une souveraineté immédiate, loin d’une nation qui se délite de jour en jour, c’est peut-être qu’ils ont leurs raisons. 

 
 

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