dimanche 17 mars 2024

COMMENT , NOUS AVONS PERDUS UNE BATAILLE CULTURELLE !

 




“Wallah”, “Wech”, ces sales gosses qui parlent cité et rêvent d’avoir des “origines” 

[L’Agora]

Panne de voiture aujourd’hui.

 Ouf, je me retrouve dans un transport scolaire. Boulot. Pouët Pouët.

 Le car est plein de gamins qui vont au collège. Lycée. A Guingamp. Retour de jeunesse. 

Si on me poussait un peu, je sortirais bien mon baladeur et ma cassette de A-ha. “Vache” US.

En rêvant à ma jeunesse rock ‘n roll, je leur tends l’oreille.

 Les bébette shows ça jacasse dès le matin. 

A les écouter pendant 20 bornes j’ai pris 20 ans. Phénoménal !

“Wallah !”, “Frère !”, “Le Coran !”, “Wesh !” Ces gosses sont tous des Blancs.  Bretons. 

Avec des pépitos dans le cartable.  Ou les crêpes à Mémé. 

Ah bah oui, mais ce sont des Blancs Pampers. Blanc à l’extérieur mais noir à l’intérieur.

 A ma droite, j’ai deux petites blondes qui racontent qu’elles sont capables de “distinguer un Marocain d’un Algérien”. Savantes explications. La forme des yeux apparemment. 

Mais le vocabulaire… Oh ma Doue !

 Entre elles, elles se donnent du “frère” ! Deux filles !

Parce que le Tiers-Monde du 93 a colonisé leur vie. 

Leur imaginaire. Leur langage. Leur identité. Leur musique.

 Les ados d’aujourd’hui en rêvent de la savane et du RER. 

Du ramadan et des survets pistache.

Je reprends le car le soir. Là, ce sont les “origines”. Chacun doit se trouver des origines. 

Et plus c’est maghrébin plus tu gagnes des points !

 Je comprends alors que la grande affaire est de pouvoir afficher des drapeaux sur sa page “Insta”.

 But ! Facebook c’est pour les vieux fagots comme vous, la jeunesse c’est Instagram.

 Et donc, toute cette marmaille se cherche des origines exotiques. Breton c’est pas assez bien. 

Si vous avez une cousine au 300è degré marié à un tobago de Ouarzazate, c’est banco.

 Vous voilà naturalisé par emoji interposé. Plus ils sont corniauds, plus ils sont contents.

 Je chope la conversation d’une gamine dont je connais les parents.

 Elle se prétend “algérienne” devant ses potes. Pourquoi ? 

Parce que son arrière grand-père est né à Alger. Pied-Noir.

 Et pas des plus favorable à l’Algérie algérienne. Genre “OAS Vaincra” voyez. 

Mais son arrière petite-fille ne comprend rien à tout ça et se prétend “algérienne” dans ce car qui roule vers Pabu. 

Avec 3000 wallah par là-dessus !

Donc parmi tous ces Blancs, il n’y a, à les entendre, que des métissés de quelque part. 

Des Sénégalais à pattes jaunes aux “Marotchains” des Carpates.

 Johnny Halliday et Eddy Mitchell jouaient aux Américains de Belleville, maintenant on joue aux Togolais de Trégonneau. 

Parce que tous les peuplades les plus éloignés de l’avion à réaction et même de la montre à gousset sont devenues en quelques années des références de coolitude. 

Et cette petite rousse du fond qui proclame qu’elle ira vivre dans le 9-3 à sa majorité.

 “Chez sa pote Samira” rencontrée en campching. 

Dans l’enceinte blue tooth, ils ont mis Aya Nakamura… Oh djadja…

Au sortir du bus, je me dis que si on lâchait tous ces ados sur une plage de Marseille, ils iraient à Tombouctou à la nage. 

Ca repasserait le Sahara à l’envers pour prendre la place des migrants qui viennent chez nous. 

Ah ça les attire le tam-tam et la casbah, ça les obsède. 

 Aller scroller du Tok-Tok au milieu de la forêt équatoriale, voilà le dernier chic dans nos lycées !

Là encore, nous avons perdu une bataille culturelle.

 Le parler banlieue, la dévotion au métissage, l’apogée du nomade. Il faut ! Les jeunes filles notamment. 

Elles se déguiseraient en poulet KFC si elles le pouvaient. Attirer de l’Africain. 

Même s’il débarque du dernier Ocean Viking en date. 

Elles en remueraient du popotin sur du chant grégorien tellement ça les chatouille la quête du “renois”.

 En attendant le prochain arrivage, elles adoptent le parler banlieue.

 L’accent banlieue. Les survèts banlieue. Les “quartchiers” banlieue. Le wallah banlieue. Les bras qui gigotent banlieue. La gueule banlieue.

Je sors de mon taxi-brousse et je rentre chez moi.

 Faut que j’écoute du Edith Piaf je crois…

 

Par Anne-Sophie Hamon

anne-sophie.hamon@protonmail.com

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