Ils savaient. Ils savent. Ils savent même très bien. Ils ?
Les « celles et ceux » qui nous gouvernent. Idem pour les médias…
Par Georges Michel
Crépol : Ils savaient
[Point de vue]
Ils savaient. Ils savent. Ils savent même très bien. Ils ?
Les «
celles et ceux » qui nous gouvernent.
Qui nous gouvernent depuis plus de
quarante ans, aux doux accents de la social-démocratie ou de la
démocratie libérale, interchangeables qu’ils et qu’elles sont.
C’est la
première réflexion qui nous vient à l’esprit, lorsqu’on lit ceci : « Ils sont français, mais pas un seul n’a un nom à consonance française, confie, après coup, ce ministre, en soupirant. Vous
verrez ce que ça suscitera dans le pays… Cette affaire traumatise
légitimement nos compatriotes. Il faut remettre des règles et de
l’ordre, sinon le pays partira à vau-l’eau. »
Cela est tiré du Figaro :
des propos rapportés par le journaliste Louis Haushalter. « Ils » ?
Pour le coup, pas les « celles et ceux » qui nous gouvernent mais les
suspects de la razzia meurtrière de Crépol.
En marge du Conseil des
ministres, nous raconte le quotidien, le ministre de l’Intérieur montre
cette liste à l’un de ses collègues qui aurait donc eu cette réaction.
Une réaction qui dit tout, révèle tout, résume tout.
Une réaction qui dit la réalité que l’on devine depuis des jours à
travers les non-dits, les mal-dits, les trop-dits.
Pourquoi, aujourd’hui, en France, est-il
nécessaire d’apporter d’emblée cette précision ?
Du reste, une précision
bien maladroite : et le père, du coup, de quelle nationalité est-il ?
Des non-dits, mal-dits ou trop-dits qui en disent long.
Parce que les
Français savent très bien lire entre les lignes : ils ont le décodeur.
Si ces suspects avaient été des jeunes issus de la mouvance d’extrême
droite, comme on dit, si l’un d’eux avait été le cousin issu de germain
par alliance d’un candidat FN en 1985 à une élection cantonale dans la
Creuse, pas de doute qu’on ne se serait pas gêné pour nous révéler ce
scoop avec, en sus, son prénom et, pourquoi pas, sa généalogie depuis
Louis XIV.
Les gueux s’étaient levés contre le coût du carburant et cette dîme des
temps modernes qui consiste à payer, à travers des taxes, le droit
d’aller travailler à une demi-heure, voire plus, de chez soi.
Le
sinistre Castaner avait réprimé tout ça comme il se devait et Macron
avait terminé le travail à travers une grande séance d’anesthésie
collective baptisée « Grand débat national ».
Mais cette France ne brûle
pas de bagnoles, ne se victimise pas et rentre sagement chez elle après
la marche blanche.
Jusqu’à quand ?
C’est bien là, la grande peur du
gouvernement : « Vous verrez ce que ça suscitera dans le pays… », confesse ce ministre.
Et puis, en juin prochain, il y a les élections européennes. Si vous voyez ce que je veux dire…
Une réaction qui résume tout.
L’échec, le gâchis, le désastre, après
des décennies de politiques de la ville, de plans ci, de plans ça, de
lutte contre un racisme plus ou moins fantasmé, de politique de
l’excuse.
Tout ça résumé dans la pitoyable intervention d’Élisabeth
Borne, ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal, mercredi au
Sénat, nous resservant l’éternelle rengaine que l’on connaît par cœur : « Ce
moment appelle à la retenue et à la décence. Utiliser ce drame pour
jouer sur les peurs, c’est manquer de dignité et de respect pour les
victimes. »
L’idée, on l’a bien compris : tout finit par se savoir
et « cela » va donc se savoir.
Alors, gagnons du temps.
Glissons sur
l’émotion du moment.
Demain sera un autre jour et les Français, vous
savez, ont la mémoire courte.
Regardez comment ils ont été « résilients »
(le grand mot à la mode, depuis une décennie) face aux attentats
islamistes.
Alors, une « rixe » en marge d’un bal de village, vous
pensez-bien…
Jusqu’à quand ?
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