TRIBUNE LIBRE !
Emmanuel Macron à Marseille : une opération de com’ loupée
Le président français a été plus hors-sol que jamais à
Marseille. Emmanuel Macron s’est rendu dans la cité phocéenne lors d’une
visite surprise pour que les Français relie sa personne à une opération
prétendument XXL contre le trafic de drogue.
Emmanuel Macron a complètement marginalisé ses ministres et a effacé
les autres présences, notamment celle de Gabriel Attal, cela devient une
habitude.
Tout cela est « téléphoné », il s’agit de communiquer sur le
secteur sécuritaire où il est jugé comme nul dans la perspective des
européennes.
Il les a peut-être perdues d’ailleurs lors de cette visite
surréaliste.
Ce qui s’est passé montre que le président ne comprend rien ou refuse de
comprendre ce qui se passe dans ces quartiers aux populations issues
très largement de l’immigration.
La façon dont il a été traité comme une
bête curieuse mais non respectée lui ouvrira-t-elle les yeux ?
On peut
en douter.
On remarquera tout d’abord que le président a été bien mieux
accueilli à La Castellane qu’au Salon de l’agriculture.
Mieux accueilli
par des immigrés urbains que par des paysans de souche.
Il y a bien deux
pays.
En fait, c’est une célébrité, le Mbappé de la politique, qui a été
saluée plus que le président avec des autographes et des selfies.
Qu’en
pensent ceux qui ont tellement critiqué Bardella ?
Macron est venu parler de la guerre contre les trafiquants de drogue,
mais qui lui en a parlé ?
Comme si ce n’était pas le vrai problème pour
les habitants, en tout cas pour ceux qui se sont déplacés dans le cadre
de l’espace ultrasécurisé pour le président.
Un jeune a dénoncé avec
d’autres la violence policière.
Macron est resté souriant, il a presque
approuvé et demandé qu’on y regarde de plus près.
Le président a
dialogué un long moment avec ce jeune, casquette à l’envers, aussi
vindicatif qu’arrogant contre les CRS, les policiers vont apprécier.
Est-ce le rôle d’un président de prendre en compte ce type de parole ?
Les Français apprécieront.
Une question ou deux sur la guerre en Ukraine, loin de la guerre
contre la drogue.
Mais surtout un thème récurrent : Gaza. Ce qui
mobilise la population de La Castellane, ce n’est pas le trafic qui tue
dans leur ville, c’est le sort des Palestiniens de Gaza.
Et l’on a eu un
président embarrassé, tentant de justifier la position française.
Pas
question de fâcher. Il n’a jamais évoqué la montée de l’antisémitisme.
Les Français qui ont suivi cette visite de trois heures seront sans
doute éberlués par le comportement du président.
Il y a peut-être perdu
les européennes.
Dans cette France de la diversité qu’il apprécie tant,
pas beaucoup de diversité, mais une imprégnation communautaire très
forte avec une idéologie très marquée en faveur d’une sensibilité
arabo-musulmane.
Il aura évité la célébration du cessez-le-feu en
Algérie du 19 mars, porte ouverte aux pires atrocités…
Pour cette
visite, quel choix de date il aurait mieux fait d’aller voir des harkis.
19 mars, c’est la journée nationale du souvenir et de recueillement à
la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et
des combats en Tunisie et au Maroc…
Le président, lui, était à La
Castellane.
Macron refuse la défaite avec des coups de menton, pas seulement de
l’Ukraine mais aussi contre les narcotrafiquants.
Cependant, cette
guerre-là, il est incapable de la gagner sur notre propre sol.
Il fait
de la communication et parle en adaptant son discours au public.
Un
public qui le photographie mais l’apostrophe et ne le respecte pas.
Il
est cependant légitimement le président de tous les Français… De tous,
vraiment ?
Par Pierre Boisguilbert
20/03/2024
Contributeur
régulier de Polémia, Pierre Boisguilbert est journaliste spécialiste
des médias et chroniqueur de politique étrangère.
ET AUSSI
Aya Nakamura : n’entrons pas dans la fausse polémique macronienne
« Ce scénario fonctionne depuis au moins la présidence Hollande
et réside au cœur des réformes sociétales : fabriquer des oppositions
factices, horizontales, pour diviser les Français de façon à neutraliser
l’opposition verticale et radicale entre le peuple et les élites.
Pendant que les polémiques sociétales permettent aussi de faire oublier
la question sociale pour le plus grand profit du pouvoir économique. »
Avec Aya Nakamura, la macronie lance une nouvelle opération de diversion, activement soutenue par les médias mainstream
et aussi, hélas, par les gogos de droite.
Car, dans l’affaire Aya
Nakamura, tout est faux, comme la perruque blonde, les faux cils et les
faux ongles de la chanteuse.
Ne serait-ce que parce que la
polémique a été lancée alors qu’aucune décision n’a été prise,
semble-t-il. Alors, n’entrons pas dans la manipulation.
L’art de la diversion macronienne
La technique de la diversion macronienne est toujours la même :
d’abord, on fait une annonce provocante – ici, la désignation d’une
chanteuse franco-malienne au français douteux pour la cérémonie
d’ouverture des prochains Jeux olympiques – destinée à jouer, vis-à-vis
de l’opinion, le rôle de chiffon rouge.
Cette annonce permet alors de rassembler le camp progressiste autour du gouvernement qui lance le projet et de dénoncer le camp rétrograde.
De son côté, la « droite », elle, se divise toujours entre ceux qui
sont pour, ceux qui sont contre ou ceux qui s’abstiennent par peur de la
diabolisation, et elle perd donc l’initiative.
Et pendant qu’on concentre « l’info » et les débats autour de
l’annonce, on ne parle évidemment pas des sujets qui fâchent le pouvoir.
Ce scénario fonctionne depuis au moins la présidence Hollande et réside au cœur des réformes sociétales :
fabriquer des oppositions factices, horizontales, pour diviser les
Français de façon à neutraliser l’opposition verticale et radicale entre
le peuple et les élites.
Pendant que les polémiques sociétales
permettent aussi de faire oublier la question sociale pour le plus grand
profit du pouvoir économique.
Attendons-nous au pire, nous ne serons pas surpris
En vérité, le choix d’Aya Nakamura dans le rôle d’Édith Piaf ne saurait surprendre que les imbéciles.
Il est en effet à l’aune d’un pouvoir qui a pris le parti de mépriser
l’identité nationale et de ridiculiser les Français en toute occasion.
Alors, pour les Jeux olympiques, attendons-nous au pire, nous ne serons pas surpris !
La cérémonie d’ouverture verra le remake inclusif[1], antiraciste et woke
de celle du bicentenaire de la Révolution française : sauf qu’à
l’époque on avait fait appel à la cantatrice soprano Jessye Norman.
Aujourd’hui, on semble choisir Aya Nakamura, ce qui permet de mesurer la
chute de notre pays depuis 1989 et le niveau culturel de nos décideurs
actuels…
Il s’agira de « briser les codes », annonce le site Internet des JO.
Nous voilà avertis.
Nous aurons donc, sans doute, des défilés d’athlètes transgenres, si
possible de toutes les couleurs, et peut-être demandera-t-on à Volodymyr
Zelensky de chanter La Marseillaise.
Ou à Mme von der Leyen de brandir, en maillot arc-en-ciel, le drapeau de l’UE sous les ponts de Paris.
N’en doutons pas, les bobos vont exulter, à l’instar d’Amélie
Oudéa-Castéra qui se pâme déjà devant le talent d’Aya, et c’est
l’essentiel puisque les Français seront de toute façon exclus du
programme tant par le prix des billets que par les mesures de police ou
les interdictions de circulation.
Un Paris Potemkine sans beaufs, sans
voitures, et vidé pour la circonstance de ses migrants, sinon de ses
rats : le rêve de la gauche bourgeoise[2].
Soyons plus « Djadja »
Alors n’entrons pas dans la fausse polémique du moment.
Si l’on vous interroge sur Aya Nakamura, demandez plutôt à votre
interlocuteur d’évoquer par exemple le bilan diplomatique, économique et
sécuritaire catastrophique d’Emmanuel Macron, son dangereux bellicisme,
son isolement sur le plan international, ou encore la réduction
continue des libertés publiques dans notre pays.
Ce sera nettement plus « Djadja »…
Par Michel Geoffroy
21/03/2024
[1] À la condition, bien sûr, de faire disparaître toute croix chrétienne de l’affiche des JO.
[2] Pléonasme français.
Michel
Geoffroy, énarque, essayiste et contributeur régulier de Polémia depuis
sa création, a notamment publié, en collaboration avec Jean-Yves le
Gallou les différentes éditions du Dictionnaire de Novlangue, ainsi que La superclasse mondiale contre les peuples, La Nouvelle Guerre des mondes ou encore Le crépuscule des Lumières (Via Romana).
Source et Publications : https://www.polemia.com/
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