samedi 25 novembre 2023

LE SUICIDE ÉNERGÉTIQUE FRANÇAIS ! ( RÉSEAU LIBRE )

 


 

Le suicide énergétique français

Préambule

Dans ce court article, nous ne développerons pas de philosophie. Nous nous contenterons de chiffres incontournables. Chacun conclura de sa lecture ce qu’il lui plaira.

Le lecteur est censé connaître la différence entre puissance électrique et quantité d’énergie électrique. 

La puissance est la quantité d’énergie divisée par du temps. Par exemple le kWh (kilowatt-heure) est l’unité de quantité d’énergie électrique la plus courante : elle est égale à la puissance de un kW (un kilowatt) qui agit pendant une heure.

C’est une faute consternante, commise hélas trop souvent en France (même par certains artisans électriciens, et aussi par trop de journalistes, ainsi que par un ensemble minoritaire mais non négligeable de personnalités politiques d’aujourd’hui…!) de confondre les kilowatts (kW) et les kilowatts-heure (kWh).

 

Voici les données essentielles dont nous aurons besoin :

sigle “tep ” = Tonne-équivalent-pétrole (unité standard de mesure d’énergie)

sigle “MW” (qui signifie “mégawatt”; i.e. million de watts, ou encore “mille kW”

1 kWh = 8,378925×10-5 tep.

1 tep = 11934,70523 kWh

 

L’électricité éolienne française

Production d’électricité annuelle moyenne fournie par chaque éolienne française (dont la puissance moyenne est 3 MW) :

6000 MWh soit 6×106 kWh

Le “parc” éolien français actuel, en 2023, consiste en 8000 éoliennes essentiellement terrestres, d’en moyenne 3 MW de puissance chacune. On en déduit le total moyen annuel d’électricité éolienne française, exprimé en équivalent-pétrole :

(1) 6×106 kWh ×8000 = 48×109 kWh ≈ 4021884 tep

Importations annuelles de pétrole DÉDIÉ AUX TRANSPORTS en France :

(2) 42000000 tep

CONCLUSION UN

Si on voulait remplacer cette énergie (2) par son équivalent en électricité uniquement avec des éoliennes de type actuel, il faudrait un nombre d’éoliennes égal à NE donné par :

(3) NE = (42000000=4021884)×8000 ≈ 83543

C’est à dire qu’il faudrait plus de dix fois plus d’éoliennes qu’aujourd’hui.

C’est absolument impossible ! 

C’est tout simplement démentiel. Nous allons donc poursuivre nos petites déductions en supposant que l’éolien terrestre français en restera là où il est, car l’acceptabilité de ces machines est égale à zéro. 

Cette présente conclusion montre bien que le stade actuel ne pourra être dépassé que très marginalement : l’immobilier, jusqu’à plus de 1500 m d’une éolienne et a fortiori d’une “ferme” éolienne, ne vaut strictement plus rien, c’est le même scandale que celui d’Orly (qui a rendu invendables toutes les belles villas jusqu’à 10 km de cet aéroport) qui se reproduit, mais à une échelle cent fois pire !

Donc à quoi servirait-il par exemple, de multiplier par 1,3 ou 1,4 le nombre NE, les chiffres prouvent bien que cela ne changerait rien de rien au problème géant posé par l’inadéquation définitive de l’éolien pour remplacer les transports actuels par des voitures électriques alimentées par des éoliennes.

Donc nous restons avec nos 8000 éoliennes (qui ne vaudront rien dans moins de 18 ans) et nous continuons à remplacer les 42 000 000 de tep de pétrole par de l’énergie électrique en quantité suffisante pour remplacer notre parc automobile par des autos électriques. En fait ce ne sont pas 42 000 000 de tep qu’il faut remplacer, mais

(4) 42000000−4021884 = 37978116 tep

Remplacement des 37978116 tep de pétrole par de l’électricité

L’électricité de remplacement devra être produite. On pourrait dire : “mais on va faire du nucléaire!”.

Hélas, hélas,hélas, c’est du rêve éveillé !

D’abord, si on programme une centrale nucléaire à fission, fut-ce de quatrième génération, il faut compter 15 à 20 ans avant de recevoir chez soi le premier kWh produit par cette usine. En admettant que nos grands génies écologistes acceptent cette construction (ce qui est loin d’être gagné ! 

 Parlez-en à Sandrine Rousseau ou n’importe quel de ses disciples), sous le torrent d’insultes que vous allez déclencher, avec un peu de patience, vous vérifierez qu’il ne saurait être question, ni pour elle ni pour ces génies qui s’apprêtent à gouverner la France, d’autoriser la construction ne serait-ce que d’une centrale nucléaire prototype !

Et même si par un miracle incroyable, elle changeait d’idées, elle serait immédiatement virée par les grands chefs (extérieurs à la France, grassement approvisionnés à prix canon en belle et bonne électricité nucléaire de quatrième génération) qui la pilotent comme un ado boutonneux pilote un jeu vidéo. 

Car elle est programmée pour interdire coûte que coûte toute usine nucléaire en France, et bientôt, c’est certainement dans les cartons, pour interdire purement et simplement tout développement scientifique se rapportant de près ou de loin au nucléaire civil.

En outre, elle serait rejetée sans ménagement par la plupart des ses amis français actuels, car dans le milieu écolo français, règnent des antinucs plus antinucs que les antinucs !

Ensuite nos savants atomistes capables de concevoir et conduire des centrales nucléaires de quatrième génération 1 ou bien sont trop âgés, ou bien ont filé hors de France, en Russie, en Chine, en Corée du Sud, en Australie même, en Amérique du Sud, etc. Bref, ce n’est pas demain ni après-demain qu’on verra se construire chez nous de nouvelles centrales nucléaires.

Poursuivons donc. Il faut absolument remplacer notre parc auto-à-pétrole par un parc d’autos électriques. Avec quoi produire cette électricité ? Mais avec le gaz !

Le gaz, c’est très tendance, malgré le rejet méprisant du gaz russe, pas assez cher.

Donc nos génies écologistes, estimant le gaz russe trop bon marché, ont choisi, le gaz de schistes US, plus de deux fois plus cher, et dont l’extraction est réellement hyper-polluante, avec notamment le saccage catastrophique des nappes phréatiques. C’est normal !

La doctrine écolo est fondée sur ce dogme premier : si on veut vivre, on doit souffrir ! 

Car vivre pollue, vivre cause du tort à la planète, surtout dans les zones peuplées de blancs hétérosexuels. Vivre se mérite en souffrant ! 

La pollution de l’eau fait partie de ces souffrances qui autorisent à vivre.

Donc, on achète du gaz avec lequel on va produire de l’électricité pas vraiment propre, mais assez pour des blancs hétérosexuels.

Ici, intervient un petit problème : la Formule de Carnot (un bourgeois français du 19e siècle qui mérite d’être mis au rencart et condamné à l’oubli pour avoir étudié la thermodynamique de trop près, ce qui a ouvert la voie à la destruction de notre planète par l’utilisation rationnelle de ses ressources en combustibles dits fossiles (vous vous rendez compte, j’espère, du mal qu’il a fait !).

La voici, cette maudite formule :

(5)  R = 1 – (T2/T1)

où R désigne le rendement d’une machine thermique réversible fonctionnant entre deux sources de chaleur : une source froide à la température Kelvin T2 et une source chaude à la température Kelvin T1  (note 3)

Le rendement R dans (5) est théorique. Dans la pratique, le vrai rendement est en moyenne inférieur à cette valeur d’au moins 10 %. Si bien que ce rendement n’est qu’une limite inaccessible, dont on cherche à se rapprocher le plus possible, mais qui ne sera jamais atteinte dans la pratique.

Exemple : le gaz naturel (méthane, formule CH4 ) brûle à environ T1 = 773,15 Kelvins. Cette combustion est la source chaude. Sa source froide est l’air ambiant, par exemple 20 degrés Celsius, soit 293,15 Kelvins.

La formule (5) donne :
(6) R = 1 −( 293,15 /  773,15)  ≈ 0,62

Dans la pratique, on n’obtient, dans les usines à gaz, que difficilement un rendement de 0,5 (pour les plus vieilles, 0,4).

Admettons un rendement de 0,5. 

C’est une drôle de mauvaise nouvelle, d’autant plus qu’il faut renoncer définitivement à augmenter ce rendement. En effet, nous voulons produire l’équivalent de 37978116 tep d’électricité, c’est-à-dire à peu près 4,53×1011 kWh, ou encore 453 gigawatts, c’est-à-dire 453 millions de kWh.

Vu le rendement des usines à gaz, il va donc falloir importer le double de tep en gaz c’est-à-dire à peu près 76 millions de tep, qui donneront, après passage dans les usines à gaz, les 37978116 tep d’électricité voulue.

Sachant que le total des importations annuelles de produits pétroliers par la France est actuellement dans les 70 millions de tep, nous devrons donc en importer 37978116 tep de plus pour faire rouler nos extraordinaires autos électriques.

Donc nos importations de produits pétroliers passeront à 70000000+37978116 ≈ 108 millions de tep.

 

CONCLUSION DEUX

Si la France tient absolument à respecter son calendrier (transformation de son parc auto au fuel en parc auto électrique d’ici à 2035), il va falloir qu’elle augmente de 54 % ses importations de produits pétroliers. Ce qui augmentera de 54 % ses émanations de CO2 dans l’atmosphère.

Il faudra aussi construire des usines à gaz (cycles à combustion) ou à fuel (turbines à combustion).

La France possède en activité 42 turbines à combustion et 17 cycles à combustion. Supposons qu’on construise exclusivement des usines à gaz (de préférence avec gaz de schistes deux ou trois fois plus chers et encore plus polluants que le gaz russe, c’est tellement plus écolo !).

On peut en estimer le nombre.

Une centrale à gaz de 400 MW installés produit environ 250 000 tep par an. Pour produire 37878116 tep, il faudra donc construire approximativement 150 centrales à gaz en sus des 42 turbines et 17 cycles combinés que nous possédons déjà. 

Les germanophiles béats devant nos voisins d’outre-Rhin seront comblés, car avec nos éoliennes et nos 150+59 = 209 turbines à fuel et centrales à gaz, notre cher vieux pays de France va ressembler comme deux gouttes d’eau à la Ruhr !

À moins… à moins que le but caché ne soit sensiblement différent.

 

On peut en effet éviter tous ces désastres écologiques sans pour autant renoncer à purifier la planète. Comment ? Mais en ne remplaçant pas les véhicules à essence que nous devrons abandonner ! C’est-à-dire en restreignant massivement les déplacements de la population.

On pourra par exemple interdire à toute une partie de la population de conduire : les trop jeunes, les trop vieux, les mal-pensants (les tribunaux, au lieu de condamner à des peines de prison, infligeront des interdictions de conduire pour X années, ou à perpétuité).

En plus, on pourra limiter les performances des voitures. Au-delà de 30 CV DIN, on pourra surtaxer les autos si fortement que de larges pans de la population ne pourront plus s’en offrir une. Les particuliers seront réduits, pour se déplacer, à imiter les amish des USA : ainsi on pourrait admettre des antiques voitures tirées par des chevaux sur nos autoroutes, pourquoi pas ?

On change bien les sexes comme des chemises, alors pourquoi pas revenir aux diligences, litières, fiacres, coupés antiques, carrosses, malles de poste, et puis aussi, le top du top : les chars à bœufs !

Catherine de Médicis a bien fait le tour de la France de son époque pour montrer partout son fils le roi Charles IX. Cette virée lui a pris trois ans, sauf erreur de ma part. Son véhicule, du début à la fin, a été le char à bœufs.

Avec l’écologie, tout deviendra possible, on vivra une merveilleuse Renaissance !

Ces coquins d’écolos pourraient bien, pour le coup, nous proposer enfin un vrai référendum : soit on rejoint l’Allemagne avec 209 usines à gaz ou à fuel, 8000 et pourquoi pas, 10000, 12000 éoliennes, 54 % d’émanations de CO2 supplémentaire, une dénucléarisation totale, un prix de l’électricité à un euro le kWh, etc., soit on retourne aux civilisations du cheval, des moulins à vent (là, Mélenchon sera d’accord), des galères et de l’huile de coude; chacun restera chez soi et devra consentir à un voyage d’une journée entière pour aller de Paris St-Jacques à Étampes. 

Vous verrez, vous verrez que plein de Français choisiront le retour au char à bœufs !

Par Le Rebelle Occitan    pour Réseau-Libre.org



 

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