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sur l'immigration et la démographie
- « Redresser la natalité : un enjeu national » : les propositions de David Lisnard et Charles Rodwell, inspirées de la récente étude pour l'OID et la Fondapol
- Arnaud Teyssier au Figaro : « il est temps de faire le lien entre la "submersion migratoire" et la dérive des comptes publics » | Notre éclairage factuel
- La situation migratoire aux Etats-Unis : quelle politique pour quels résultats ? | Les explications de l'OID
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« Redresser la natalité : un enjeu national » : les propositions de David Lisnard et Charles Rodwell, inspirées de la récente étude pour l'OID et la Fondapol
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Dans une tribune commune publiée sur le site Atlantico le mardi 10 juin, David Lisnard, président de l'Association des maires de France et Charles Rodwell, député des Yvelines, ont présenté leurs propositions communes en matière de natalité et de politiques familiales.
Se fondant particulièrement sur l'étude rédigée par le démographe Gérard-François Dumont en décembre dernier, pour l'OID et la Fondapol, les deux élus cherchent à dessiner une politique en mesure d'enrayer la chute de la natalité qui touche la France depuis près de 15 ans.
En effet, entre 2010 et 2024, le nombre annuel de naissances en France est passé de 832 799 à 663 000 ; une baisse de plus de 20% en 14 ans (INSEE).
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Cette refondation de la politique familiale doit, selon eux, se fonder sur trois grands piliers que sont :
- « La liberté », qui passe par le respect des choix de chaque famille et l'accompagnement dans les projets parentaux qui sont les siens.
Le « nombre idéal d'enfants souhaités » en France est de l'ordre de 2,27 (selon une enquête UNAF de 2023), alors que l'indice de fécondité dans notre pays est tombé à 1,62 l'an dernier (INSEE).
Cet important décalage entre les désirs des familles et leur nombre réel d'enfants tient à plusieurs facteurs dont, pour près d'un tiers d'entre elles, le coût lié à l'accueil d'un enfant (OpinionWay). L'exercice de cette liberté de fonder une famille peut passer par un soutien des pouvoirs publics.
- « Une incitation juste et efficace », et ce dès l'arrivée du premier enfant.
David Lisnard et Charles Rodwell
proposent de traduire cette priorité dans une prime de naissance de 2
500€, permettant de couvrir une part des frais liés à l'accueil d'un
enfant, et par le versement mensuel d'une allocation de 150€ dès le premier enfant, sans condition de ressources.
Les allocations familiales n'étant pas un système de réduction des
inégalités, mais un moyen d'éviter une perte trop importante de la part
de ceux qui élèvent des enfants : il apparaît important de rétablir leur universalité, dont Gérard-François Dumont a souligné les effets délétères de la fin.
Cependant, des exemples internationaux tels que Taïwan tendent à indiquer qu'il n'est pas suffisant d'utiliser le levier financier. Il apparaît nécessaire d'assouplir les congés parentaux, afin qu'ils puissent s'adapter aux situations propres de chaque famille, et de faciliter la garde des enfants qui est aujourd'hui un grand frein à l'accueil d'un nouveau-né.
En effet, la réforme du congé parental ayant obligé au partage de ce
dernier entre les parents (quels que soient leurs souhaits et
besoins) s'est avérée « catastrophique » selon Gérard-François Dumont.
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- «La lisibilité et la pérennité », qui permettraient aux familles de se développer dans un cadre stable pour envisager sereinement leur avenir.
Les diverses aides disponibles - aujourd'hui assez illisibles - devraient être centralisées,
pour apporter aux parents une meilleure compréhension de leurs droits. De même, l'accès aux crèches devrait être amélioré, et la capacité à
se loger devrait être facilitée via la suppression de contraintes
réglementaires notamment.
La pérennité passe par le fait d'accompagner les parents tout au long de la croissance de leurs enfants
; aider ceux qui élèvent des enfants à ne pas subir une dégradation
trop prononcée de leur niveau de vie pendant leur période éducative
relève de la solidarité entre les générations.
Les deux élus proposent également de conditionner lesdites aides pour les étrangers à une durée minimale de séjour de cinq ans et à une démarche de naturalisation de naturalisation en cours.
Pour la première fois, en 2023 : plus de 30% des naissances enregistrées en France ont été issues d'au moins un parent né en dehors de l'Union européenne. Entre
2000 et 2023, le nombre annuel de naissances d'enfants dont les deux
parents sont nés en France a baissé de 28%, tandis que les naissances
issues de deux parents nés hors-UE ont augmenté de 73% (OID).
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Retrouvez ici l'étude OID-Fondapol consacrée aux politiques familiales :
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Arnaud Teyssier au Figaro : « il est temps de faire le lien entre la "submersion migratoire" et la dérive des comptes publics » | Notre éclairage factuel
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Dans un entretien au Figaro Magazine
dans son édition du 13 juin, l'historien Arnaud Teyssier,
haut-fonctionnaire et président du conseil scientifique de la fondation
Charles De Gaulle, affirme qu'« il est temps de faire le lien entre la “submersion migratoire” et la dérive des comptes publics ».
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Arnaud
Teyssier y souligne que toute tentative de réduction des dépenses
publiques restera vaine si l'influence de l'immigration sur les comptes
publics n'est pas prise en compte :
« La réalité est simple : la France a perdu depuis des années toute capacité à contrôler une immigration massive, essentiellement subie, qui pèse directement sur les services publics. L’État social gaullien et post-gaullien était puissant, actif et efficace, mais il n’avait pas les dimensions requises pour absorber une demande aussi forte,
en croissance permanente, qui réclame à l’évidence un nombre important
d’agents publics dans tous les secteurs vitaux de la vie sociale (santé, éducation, sécurité publique…). [...] "Trop de fonctionnaires" est le leitmotiv, mais personne ne semble en suspecter la raison. »
Ce diagnostic corrobore celui développé par Pierre Danon dans
sa note publiée par l'OID au mois de février : « Réduire le coût net de
l’immigration : 7 milliards d’euros d’économies annuelles ».
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Cette étude met en avant le poids majeur que fait peser l'immigration sur les finances publiques françaises. La perte nette occasionnée pour les finances publiques est estimée à 41 milliards d'euros par an : 41 milliards d'euros par an de coût net, dont 34,4 milliards d'euros pour les seuls étrangers extra-européens n'étant pas en emploi.
Ainsi, Pierre Danon pose explicitement les termes du débat : « veut-on maintenir notre modèle social extrêmement généreux, ou préfère-t-on accueillir largement un volume important d’immigrés, au détriment de notre modèle social ? ». Il propose des solutions pour économiser 7 milliards d'euros par an sur ces coûts devenus structurels, dont :
- La mise en œuvre de conditions plus exigeantes pour bénéficier du regroupement familial,
comme l’allongement de la durée minimale de résidence préalablement à
la demande et le fait de disposer de ressources au moins équivalentes au
salaire médian en France ;
- Le recentrement des filières universitaires ouvertes aux étudiants étrangers sur les études scientifiques
et de médecine pour lesquelles les besoins de main d’œuvre future sont
prioritaires (a-t-on vraiment besoin d’avoir des centaines ou des
milliers d’étudiants algériens en sciences sociales dans nos
universités ?) ;
- L'instauration d'un délai de carence de plusieurs années pour l’accès des étrangers extra-européens aux prestations sociales non-contributives.
- Aujourd’hui, si l’on prend l’exemple des prestations familiales :
celles-ci sont accessibles dès 9 mois après l’installation en France,
sans aucune limitation selon la nationalité.
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Retrouvez l'étude de Pierre Danon sur le site de l'OID :
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ET AUSSI
La situation migratoire aux Etats-Unis : quelle politique pour quels résultats ? | Les explications de l'OID
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Depuis le 6 juin, des émeutes consécutives aux arrestations menées par l'Immigration and Customs Enforcement (l'agence
fédérale de police douanière et de contrôle aux frontières) dans le
cadre de la politique migratoire de l'administration Trump secouent la
ville de Los Angeles.
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En effet,
le nouveau président américain est arrivé à la Maison Blanche après
plusieurs années d'ouverture massive des frontières à l'immigration
illégale.
Entre le début du mandat de Joe Biden en 2021 et l'investiture de Donald
Trump en 2025, le nombre de clandestins sur le territoire étasunien est
passé d'une fourchette comprise entre 10 et 12 millions à un
étiage significativement plus élevé, situé entre 14 et 17 millions de
personnes (NumbersUSA).
Les immigrés clandestins sont ainsi répartis dans l'ensemble des États,
avec des proportions néanmoins très variables. Dans certains d'entre
eux, ils représentent 7 à 9% des personnes en emploi. Il en est ainsi du
Nevada, de la Floride ou encore de la Californie (Pew Research Center).
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Les flux,
majoritairement en provenance du Mexique et des autres pays d'Amérique
latine, tendent à se recomposer depuis plusieurs années. Les nouveaux
arrivants ont changé la composition de l'immigration illégale présente aux Etats-Unis (Pew Research Center) : entre 2019 et 2022, le nombre de ressortissants mexicains a diminué de 300 000 personnes, tandis que celui des Caraïbéens a augmenté du même nombre.
Parallèlement à cela, des origines géographiques jusqu'alors peu
représentées, telles que l'Europe et le Canada ont connu des croissances
importantes, passant de 500 000 à 750 000 ressortissants.
Cependant, le changement de la provenance et la baisse du nombre de Mexicains - principale nationalité - n'a pas empêché la hausse globale du nombre de clandestins sur le territoire.
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Cette hausse résulte d'un moindre
contrôle des frontières, du manque d'expulsion des immigrés légaux à
l'expiration de leurs titres de séjour et de la création de nouvelles
voies d'immigration légales ensuite récusées.
Dans ce cadre, l'administration de Donald Trump n'a pas
significativement augmenté le nombre des expulsions, lequel demeure
assez stable, mais a considérablement endigué les nouvelles entrées clandestines, elles aussi marquées par de récentes recompositions dans leurs origines géographiques. Le nombre de clandestins originaires d'Afrique recensés à la frontière américano-mexicaine a quadruplé entre 2022 et 2023.
Le nombre total des entrées clandestines a récemment chuté à cette frontière : il est passé de 200 000 personnes par mois à 12 000 environ. Cette diminution de plus de 90% des
entrées illégales sur le territoire est le fruit d'une politique
désincitative, largement publicisée dans les pays de départ.
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Retrouvez l'analyse de l'OID à ce sujet sur le site Atlantico :
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