L ' HISTOIRE À L' ENDROIT !
Chaque année, la République célèbre l’appel du 18 juin 1940 comme l’acte fondateur de la Résistance française.
Pourtant, il est temps de confronter ce récit officiel à la réalité historique : personne ou presque n’a entendu cet appel à l’époque.
Le 18 juin 1940, un officier peu connu du grand public, Charles de Gaulle, s’exprime depuis Londres sur les ondes de la BBC.
Ce discours, diffusé en fin de soirée, n’est pas enregistré, ni relayé par la presse française du lendemain.
Le public français, plongé dans la débâcle et soumis à la censure, n’a alors aucun moyen réel de l’entendre.
Même à Londres, l’intervention passe largement inaperçue.
Ce n’est que rétrospectivement que cet appel deviendra un symbole, grâce à une construction mémorielle habile et une propagande gaullienne maîtrisée.
De Gaulle, après la guerre, s’est employé à magnifier son geste pour imposer l’idée d’une France résistante.
Ce phénomène prendra le nom de « mythe Résistancialiste » : une vision embellie et consensuelle, construite après-guerre pour redorer le blason national et pour permettre à de Gaulle de légitimer son autorité politique, tout en marginalisant les autres composantes de la Résistance, notamment les mouvements nationalistes de l'époque.
La vérité historique est plus nuancée : si les Allemands ont quitté la France, ce n’est pas grâce au grand Charles, mais bien parce que l’Armée rouge a enfoncé le Reich à l'est en approchant de plus en plus ses chars soviétiques de Berlin.
Le D-Day et les forces alliées ont ouvert un front à l’Ouest, mais c'est bien la poussée soviétique à l’Est qui a été décisive.
De Gaulle, loin d’être un acteur majeur de la Libération, n'a d’ailleurs pas été invité à la conférence de Yalta (février 1945), où Churchill, Roosevelt et Staline ont dessiné l’Europe d’après-guerre, preuve de son poids diplomatique limité à l’époque.
Ce communiqué ne vise pas à nier le courage de certains résistants français, ni à diaboliser de Gaulle, mais à questionner une version trop souvent hagiographique de l’Histoire, utilisée pour forger une mémoire nationale commode, au détriment de la complexité des faits.
Il est temps de regarder notre Histoire avec lucidité, et de distinguer les faits des récits.
Le 18 juin a été un moment symbolique, mais ce symbole a été fabriqué après coup.
La Résistance n’a pas commencé avec un micro à Londres mais dans les choix silencieux, dangereux, souvent isolés, de milliers de Français longtemps ignorés par les discours officiels.
Le Parti de la France se battra toujours pour la vérité historique, sans fard ni légende dorée.
Notre Histoire est déjà riche et digne de fierté, par la bravoure réelle de ceux qui ont combattu et souffert, et par la complexité de notre destin national.
Mais elle ne doit pas être artificiellement embellie pour servir des intérêts personnels ou politiques.
La vérité, rien que la vérité : c’est notre devoir envers le passé et envers les générations à venir.
Par Alexandre Hinger -`
Directeur de la communication du Parti de la France
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