lundi 30 juin 2025

LE MÉPRIS DE JEAN-LUC MÉLENCHON POUR LA LANGUE FRANÇAISE ! LE LINGUISTE ALAIN BENTOLILA LUI RÉPOND ...........

 LU , VU ET ENTENDU !

 

Le linguiste Alain Bentolila dénonce le mépris de J.L. Mélenchon pour la langue française – et tout autant pour les langues créoles … 

Il en appelle au droit de tous les citoyens à une langue commune, juste, précise et… créative.

Par Alain Bentolila.

La langue fait partie de ces choses essentielles qui nous constituent, matérielles ou immatérielles, sans que nous les ayons choisies, qui nous sont données, à la naissance et pour la vie, en héritage des temps les plus lointains. 

Le français est-il un droit ou une conquête ? 

Pur héritage des siècles, il doit, en tout cas, aujourd’hui, être défendu comme on défend le sol de la patrie, ou le peuple, contre l’invasion et la corruption.

 Cette tribune d’une remarquable hauteur de vues, est parue dans Le Figaro et FigaroVox le 26 juin. 

 JSF

 

Les « pauvres du langage »

 

Complaisance coupable

 

ET AUSSI 

La fable de l’éditeur et du philosophe

Par Pascal Cauchy.  

D’un côté nous avons Michel Onfray, philosophe aux champs, qui nous fait visiter sa maison familiale au fin fond de la Normandie et, dans la bonne humeur, partage un plat de frites ; de l’autre, un bourgeois parisien qui sent la naphtaline nous reçoit ; il est l’ex-mari puis l’ex-beau-père (mais oui) de Carla Bruni, actuelle épouse de qui vous savez, et il est l’ami de Bernard-Henri Lévy qui apparaît furtivement.

 

 Bref, Enthoven est, à lui seul, un beau pédigrée de la ville, phénomène rare. 

Tout cela est un jeu de rôle, assurément. 

Au fil des pages, nos héros malgré eux divorcent emmenant à leur suite deux mondes étrangers l’un à l’autre et même « deux France qui s’opposent ». 

Ce n’est pas nouveau. De plus, tout le monde est de gauche, mais ce n’est pas – ou plus – la même, nous dit-on. 

La sociologie du livre s’accroche à une évidence, ce couple dans l’inimitié incarne la France périphérique (naturellement pauvre) contre la France mondialisée (essentiellement riche), ce sont les « deux clans » de David Goodhart.

 On peut penser que c’est un peu court. Mais allons plus loin.

 À l’origine du psychodrame il y a un malentendu, comme souvent.

 Autrefois Jean Cocteau voulut métamorphoser « Doudou », jeune rustique normand, en jeune premier, coqueluche du tout Paris. Il y réussit.

 Cela donna au théâtre français, et au cinéma, de belles heures, de grands moments et des chefs-d’œuvre. L’ambition était à la hauteur du talent et du génie. 

La maison Grasset eut aussi cette ambition pour Michel Onfray vers 2010. 

Plus modestement, il s’agissait de fabriquer un Eddy Bellegueule (Edouard Louis à la ville, sauvé du « lupenprolétariat » (sic) picard – dixit le Nouvel Obs ! – par les éditions du Seuil) de la philosophie.

 Mais voilà, Enthoven n’est pas Cocteau et Onfray n’est pas Jean Marais

. Et les temps avaient bien changé.

 La fable prend fin, Pygmalion-Enthoven échoue à faire d’Onfray, qui se rebelle, sa Galatée. 

 Et la morale ? Quinze ans plus tard, Michel Onfray et Jean-Paul Enthoven ne sont même pas des gloires fanées, ils sont les zombies d’un monde obsolescent. 

Les deux personnages ne sont pas antipathiques, mais ils n’existent pas, juste des avatars sur des cartes postales.

 Le livre balaie du regard cette géographie affligeante. 

La Normandie n’est qu’un bout de ligne de chemin de fer, reliée à des hôtels parisiens sans âmes. Le Covid s’invite dans le décor, déjà bien vide, de Saint-Germain-des-Prés.

 Les mots ne sont plus que rancœurs et désillusions.

C’est le contraste de l’histoire qui donne toute sa force à cet affligeant récit. 

Ce quartier de Paris fut riche de talents, autrefois ; des talents qui n’avaient rien à voir avec les tristes figures dessinées sur les murs de la station de métro éponyme. 

Ce fut le quartier des Daudet, père et fils, celui de Charles Maurras (auteur Grasset) entre la rue du Dragon et la rue de Verneuil, avec le café de Flore pour centre. 1900 : Marcel Proust, Paul Claudel, Paul Morand, Jacques Chardonne fréquentaient la rue Saint-Guillaume. 

C’était l’époque de la renommée de l’éditeur Fasquelle, rue de Grenelle, ancêtre de la maison Grasset. Apollinaire a son pigeonnier à deux pas. 

Gallimard déménage dans le quartier en 1930 : Malraux, Gide, Drieu, Aragon (un voisin de la rue de Grenelle).

 Moins loin dans le temps, relisons les gloires littéraires du quartier : Nimier, Kléber Haedens (auteur Grasset), Blondin, Fraigneau, Déon et Françoise Dorin. Montherlant habitait quai Voltaire, comme Blondin. L’Académie française est à quelques minutes à pieds.

Aujourd’hui, la statue de Dom Mabillon est le point d’arrivée du grand collecteur à touristes venus de Disneyland et de Roissy.

 Il ne s’agit pas

 ici de nostalgie ; le propos d’Anne Sophie-Beauvais ne va pas si loin, c’en est même presque dommage. 

Ce livre nous montre un monde trop contemporain qui s’efface, sans regret, disons-le.

 Il faut une plume de qualité pour décrire les crépuscules d’aujourd’hui, celle-là l’est assurément. ■  

Par PASCAL CAUCHY



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