samedi 24 février 2024

COMMENT MACRON A RELANCÉ LA COLÈRE DES AGRICULTEURS ! ( RICHARD DE SEZE )

Crise de l’agriculture : les raisons du malaise paysan

Publié le

12 février 2024

Nos agriculteurs ont abandonné leurs champs. 
Trop de normes et peu de revenus, alors qu’ils nous nourrissent, ils crèvent la faim. 
 
La révolte gronde, le métier disparaît.
 
Ce n’est pas que leur survie qui est en jeu, mais celle de la France.
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« La France a été faite de la paysannerie, et nulle part la paysannerie ne s’est faite comme en France » écrivait joliment Henri Pourrat dans ses Vents de Mars.

 C’est ce lien séculaire et intime qui explique sans nul doute le soutien national unanime (cette gauche qui leur crache dessus comme elle l’a fait avec les Gilets jaunes n’est plus nationale) dont font l’objet les agriculteurs depuis qu’ils ont lancé de grandes protestations à la mi-janvier. 

Un soutien tel – 87 % des Français d’après un sondage BFM TV – que le gouvernement était obligé d’agir, et ce d’autant qu’il doit craindre que le mouvement ne s’élargisse à d’autres franges de la France périphérique. 

Mais c’est d’une véritable révolution structurelle que nos campagnes ont besoin.

 

Paysans sans-le-sou

Le problème n’est certes pas nouveau, il court même depuis fort longtemps puisque c’est tout le modèle agricole français qui est à revoir, en raison d’un constat simple et archi-documenté mais auquel les politiques n’ont jamais répondu proprement : les agriculteurs ne gagnent pas leur vie alors qu’ils travaillent comme des bêtes.

 Comme le révélait une enquête de l’Insee de 2021, après calculs, un agriculteur gagnerait en moyenne 1 475 euros brut par mois, soit 300 euros de moins que le smic.

 En 2018, 18 % d’entre eux vivaient sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 13 000 euros par an pour une personne seule (contre 13 % de la population).

 Plus inquiétant encore, un exploitant agricole sur sept a connu des revenus nuls ou déficitaires en 2021. 

Ces chiffres recouvrent de très fortes disparités, dans une profession particulièrement inégalitaire.

 Ainsi, le niveau de vie des 10 % des agriculteurs les plus modestes (moins de 9 800 euros par an) est 4,7 fois inférieur à celui des 10 % les plus aisées (au moins 46 500 euros), un rapport qui n’est que de 3,3 parmi l’ensemble des ménages. 

Des différences que l’on explique par le lieu, le type et la taille des exploitations.

 Pour ne donner qu’un exemple, quand le revenu mensuel des éleveurs de moutons, chèvres et chevaux s’établit à 680 euros brut en moyenne, il atteint 2 440 euros pour les arboriculteurs. 

 En plus d’être faibles, ces revenus sont en partie financés par les subventions de la PAC (répartis très inégalitairement), ce qui n’aide guère à la satisfaction. 

« Des prix, pas de primes » : le slogan de la Coordination rurale résume tout le problème du modèle agricole, que la présidence Macron et ses lois Egalim n’ont pas su résoudre pour l’heure.

En agriculture comme ailleurs, on manque cruellement de frontières

Ces difficultés à joindre les deux bouts n’augurent évidemment rien de bon pour l’avenir de notre agriculture, et ce alors que la pyramide des âges inquiète (la moitié des agriculteurs ont 50 ans ou plus). 

Pour rappel, entre 1955 et 2020, le nombre d’agriculteurs exploitants a été divisé par cinq. 

D’après le dernier recensement agricole de 2020, la population agricole s’établit à 496 000 exploitants, soit 100 000 de moins qu’il y a dix ans. 

Autant dire que si rien n’est fait pour susciter des vocations chez les jeunes et faciliter les successions au sein des familles, notre agriculture risque la disparition.

 

Le libre-échange en question

Ce qui a plongé nos agriculteurs dans cette galère, c’est le modèle libre-échangiste prôné par nos dirigeants et par l’Union européenne depuis une cinquantaine d’années, au nom de la division internationale des tâches et de la théorie des avantages comparatifs.

 Tout récemment, l’UE concluait encore un accord avec la Nouvelle-Zélande qui réduit drastiquement les droits de douane sur tout un tas de produits – ainsi, le lait néo-zélandais (premier producteur mondial) devrait inonder nos marchés après avoir parcouru 20 000 kilomètres en 40 jours dans des conteneurs – alors que la Commission européenne vient d’annoncer son intention de signer l’accord avec le Mercosur d’ici trois mois. 

En clair, nos agriculteurs crèvent d’un système aberrant qui les met en concurrence avec le bout du monde, là où les coûts de production sont mille fois moindres, là où les normes sociales, sanitaires et environnementales sont mille fois moins contraignantes.

 D’où l’on tire une conclusion : pour nos dirigeants, les vieux pays de l’Europe de l’Ouest devraient définitivement délaisser l’agriculture – ce n’est pas pour rien que les manifestations prennent aussi en Allemagne, en Irlande, au Pays-Bas, en Italie.

 Mais pour les mêmes raisons, la mise en concurrence au sein même de l’Europe est déjà un immense problème pour nombre de filières : fraises à cause de l’Espagne, lavande à cause de la Hongrie, poulets à cause de l’Ukraine…

 En agriculture comme ailleurs, on manque cruellement de frontières.

Lire aussi : Euthanasie : la grande confrontation

 

Face à ce constat, beaucoup ont pointé du doigt l’excès de normes. 

Or, s’il est possible qu’elles soient trop nombreuses, brutales ou excessives ci-et-là, elles sont ailleurs indispensables (interdiction de certains produits phytosanitaires, replantation de haies, bien-être animal, etc.) pour réparer les terribles errements du productivisme des années 80-90.

 Du reste, le problème n’est pas tant leur existence que le fait qu’elles ne soient pas appliquées à ceux avec qui l’on est mis en concurrence.

 Les normes environnementales sont par exemple tancées, mais il n’y aurait pas de plus terribles erreurs que de faire des agriculteurs les adversaires de la transition écologique. 

N’est-ce pas au nom même de l’environnement qu’ils réussiront à faire comprendre qu’il est imbécile de consommer du lait néo-zélandais alors que l’on a ce qu’il faut ici ?

 Les normes peuvent du reste constituer un moyen détourné de mettre en place une politique agricole protectionniste, et donc de rétablir d’une certaine manière ces frontières que l’Europe a abolies. 

Hélas, la vulgate productiviste du lobby FNSEA fait encore des ravages – y compris à Bruxelles, où officie Christiane Lambert, l’ancienne patronne de la FNSEA, en tant que présidente du COPA qui rassemble les syndicats agricoles majoritaires.

« Consommacteur »

C’est ici qu’il faut causer souveraineté alimentaire car le risque est bien, à cause de ces ouvertures au monde, qu’on perde pour de bon la maîtrise de notre alimentation.

 On considère selon les modes de calculs qu’environ 25% du panier de consommation d’un Français est issu de l’importation.

 Un rapport de l’organe gouvernemental FranceAgriMer montrait récemment que la dynamique en la matière, sur les douze dernières années, n’est pas bonne, notre dépendance ayant augmenté dans à peu près toutes les productions agricoles : tous les types de fruits et légumes, le poulet, les produits laitiers (sauf la poudre de lait), les céréales (sauf l’orge), les oléoprotéagineux…

En attendant une réaction politique d’envergure, c’est encore au consommateur que revient le fin mot de l’affaire

Il nous faut donc répondre à cette crise en repartant de l’échelle nationale et de nos intérêts supérieurs, par exemple en dénonçant les accords de libre-échange qui spolient nos agriculteurs, ou en établissent cette « exception agriculturelle » que réclame depuis sa création la Coordination rurale et qui nous permettrait de mettre officiellement en place une préférence nationale sur ces questions.

 Mais en attendant une réaction politique d’envergure, c’est encore au consommateur que revient le fin mot de l’affaire.

 Ces produits peu chers venus d’ailleurs ayant permis aux industriels de faire pression à la baisse sur les prix, nous avons été très mal-habitués, nous consommateurs, et ne payons plus autant qu’on le devrait pour nous nourrir. 

Le premier remède à la crise, pour ceux qui peuvent se le permettre, c’est de privilégier les produits propres, bons et justes qui viennent de chez nous. 

Le protectionnisme est à portée de cartes bleues.

Source :  https://lincorrect.org/

 

ET AUSSI 

Front Populaire : En dépit de la crise agricole, « l’Europe » ne compte pas toucher aux droits de douane sur les importations agricoles ukrainiennes

Une moissonneuse-batteuse récolte du colza sur le territoire de la coopérative de production agricole de Myr, région de Zaporizhzhia, sud-est de l’Ukraine. SIPA USA/SIPA

 

Par Front Populaire, La Rédaction. 

Cet article, signé de La Rédaction est paru hier jeudi le 22 de ce mois.

 Il dément ceux qui prétendent que le conflit ukrainien aurait réveillé l’Europe pour la souder au sein de l’UE.

 S’il l’a réveillée c’est plutôt contre les institutions de Bruxelles, faussement appelées « l’Europe », en s’y opposant soit frontalement (c’est le cas hongrois), soit en les ignorant si besoin est.

 Un vent de contestation souffle désormais sur elles et les colères se lèvent de toutes parts.

 Il serait stupide que la France n’en fasse pas autant et qu’elle n’ait pas une politique européenne active dans un contexte – y compris l’affaiblissement allemand – qui lui ouvre de nouvelles et importantes possibilités, au sein de la véritable Europe qui est celle des Etats.

 Il faut avoir lu Bainville et Maurras, dont Kiel et Tanger, bien sûr. Au prisme des réalités d’aujourd’hui. 

  

C’est une nouvelle qui ne devrait pas calmer la colère des agriculteurs. 

Les États membres ont voté la reconduction de la levée des droits de douane pour les importations agricoles ukrainiennes, et cela dès juin prochain, toujours dans le cadre de l’aide à l’Ukraine. 

Les agriculteurs français et plus largement polonais, allemands ou encore espagnols déplorent notamment depuis plusieurs mois la concurrence déloyale de l’Ukraine avec l’afflux de céréales, œufs et poulets, qui ne respecteraient pas les normes imposées aux agriculteurs de l’Union européenne. 

Dans le texte voté, il existe des « mécanismes de sauvegarde » en cas notamment de « perturbations importantes » sur le marché. Pour trois produits en particulier, à savoir la volaille, les œufs et le sucre, un « frein d’urgence » est prévu pour « stabiliser » les importations aux volumes moyens importés en 2022 et 2023. 

Au-dessus de ce niveau, des droits de douane seraient normalement imposés. Les députés au Parlement européen doivent maintenant se prononcer sur le texte.

« Nous sommes sensibles aux inquiétudes (…) Même si notre surveillance ne montre aucun impact négatif sur l’ensemble du marché européen, nous sommes conscients d’effets plus localisés », a reconnu le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas.

 Mais les annonces ont peu convaincu. 

 L’organisation réunissant les syndicats agricoles majoritaires européens, Copa-Cogeca, et cinq associations sectorielles ont dénoncé le plafonnement proposé dans le texte pour les trois produits cités, car cela correspondrait à des volumes élevés, « qui ont précisément provoqué » la crise.

 Par ailleurs, « aucune restriction n’est prévue (automatiquement) pour les céréales et le miel malgré l’importante capacité de production ukrainienne », assènent-ils.

Au premier semestre 2023 sur un an, les importations de volailles ukrainiennes ont augmenté de 74%, même si cela reste négligeable au vu des importations. 

Elles représentaient 8,1 millions d’euros sur cette période, soit moins de 1% des importations totales de viandes de volailles en France (1 milliard), selon les douanes françaises.

 Concernant les œufs, la hausse est de 130 % et de 1000 % pour le sucre. 

Mais la différence entre les modèles de production interpelle.

 Dans une exploitation française, on y trouve 40 000 volailles, là où on en compte 2 millions dans une exploitation ukrainienne.    

 

 

ET AUSSI

Ce n’est pas très correct mais enfin ça pourrait bien arriver…

Nous verrons bien. 

C’est aujourd’hui !

Comment Macron a relancé la colère des agriculteurs – 

Chronique de Richard de Seze

Richard de Seze « Un auteur, un « critique » à découvrir. 

Il cultive l’art tout français de nous entretenir des « choses » graves avec légèreté et gravement de nos légèretés… » 

 Marc VandeSande.

Richard de Seze, contributeur des magazines Causeur, L’Incorrect, Monde & Vie, Politique Magazine et Valeurs actuelles.  

Auteur du livre Le rond de serviette est-il de droite aux éditions la Nouvelle Librairie et En arrivant au Paradis aux Éditions du cerf.   

Ligne Droite • La matinale de Radio Courtoisie
* Dernier livre paru: En arrivant au paradis (Cerf).
 

 

 

 

 ET AUSSI

A la Une du Figaro du jour : certes pas un « scoop » mais une photo de la situation de colère et chaos où le Régime a conduit le Pays. Divorce Pays légal – Pays réel plus vrai que jamais !

1 commentaire pour “A la Une du Figaro du jour : certes pas un « scoop » mais une photo de la situation de colère et chaos où le Régime a conduit le Pays.

Divorce Pays légal – Pays réel plus vrai que jamais !

Dans votre rubrique d’hier reprenant Pierre Cassen, il citait Trump: « tout ce que touche Macron devient de la merde » jugement cruel mais juste malédiction. 

Certains qui se croient destiné à gouverner leurs semblables sont marqués au front d’un signe fatal qui les condamne à l’échec. 

Diabolique prédestination, irrémédiable condamnation, mais d’un mal sortira un bien et le Diable lui-même porte pierre au Royaume de cieux. 

Notre paysannerie qui a façonné nos paysages et les entretient à grand peine contre zones commerciales et éoliennes, ne saurait mourir car la France avec elle périrait, les Français en sont heureusement aujourd’hui conscients.

 

Source et Publications :   https://www.jesuisfrancais.blog/2024/02/24 

 

 Un peu d' Humour !

 

*Le professeur demande au Président Macron s'il veut bien mener la discussion autour du mot « tragédie ». * 

*Alors, là, Macron demande à la classe un exemple de « tragédie ». *

*Un petit garçon se lève et propose : * 

*- Si mon meilleur ami, qui vit dans une ferme, était en train de jouer dans le champ et qu'un tracteur lui roule dessus et le tue, ce serait une tragédie. *

*- Non, dit Macron, ce serait un accident. *

*Une petite fille lève la main : *

*- Si un bus scolaire transportant 50 enfants tombait d'une falaise, et que tout le monde était tué à l'intérieur, ça serait une tragédie. *

*- Je crains que non, explique Macron, C'est ce qu'on appellerait une grande perte. *

*Le silence se fait dans la salle.

 Aucun autre enfant ne se porte volontaire. *

*Le professeur cherche dans la salle. *

*- N'y a-t-il personne ici qui puisse me donner un exemple de tragédie ?

 

Finalement, au fond de la salle, Toto lève la main. 

D'une voix calme il dit : - Si l'avion du gouvernement vous transportant était frappé par un tir de missile et était complètement désintégré, ça serait une tragédie. -

Formidable s'exclame Macron. C'est exact.

 Et peux-tu nous dire pourquoi ce serait une tragédie ?

*- Eh bien, dit le garçon, il faut bien que ce soit une tragédie, car ce ne serait certainement pas une grande perte et probablement pas un accident non plus ! *


 Merci  Jean-Louis CH.

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