Budget sous tension : une journée possiblement décisive pour la survie du gouvernement Lecornu

Après un week-end de tractations fébriles et de déclarations incendiaires, les députés retrouvent ce lundi matin l’hémicycle pour reprendre l’examen du projet de loi de finances 2026.
Une séance ordinaire en apparence, mais qui pourrait bien décider du sort du gouvernement Lecornu, suspendu à la menace d’une motion de censure que le Parti socialiste n’exclut plus de déposer… et le sera peut-être à l’heure où ces lignes seront publiées.
Un budget devenu champ de bataille
https://youtu.be/67MNf2SMIgs?list=RDNSdxaBKAEy-qU
À l’origine de la crise, un article budgétaire hautement symbolique : la fameuse taxe Zucman sur les très hauts patrimoines.
Défendue par le PS , cette mesure vise à instaurer une contribution exceptionnelle sur les grandes fortunes pour financer la relance écologique et sociale.
Mais le gouvernement Lecornu, attaché à maintenir un équilibre budgétaire compatible avec les engagements européens, refuse pour l’instant d’en faire une mesure centrale du texte.
Pour contourner le débat, l’exécutif a décidé d’appeler en priorité d’autres articles du budget, écartant provisoirement celui sur la taxation des plus riches.
Une manœuvre parlementaire qui a mis le feu aux poudres.
« Si le gouvernement ne fait pas un pas significatif, nous déposerons une motion de censure », a martelé Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, lors d’une interview dimanche soir.
Une menace claire, qui place le petit parti au cœur du jeu politique.
Le PS, arbitre inattendu d’une majorité relative fragile, fracturée
Le PS, qui ne compte qu’une trentaine de députés, sait parfaitement le poids stratégique que lui confère la fragilité du gouvernement.
Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, Lecornu doit composer avec une alliance mouvante où chaque vote compte et donc a fortiori 30.
Or, depuis plusieurs semaines, les socialistes multiplient les signaux de défiance.
Après avoir soutenu certains textes du gouvernement, ils entendent désormais affirmer leur autonomie et leur capacité de nuisance.
Leur message est clair : sans inflexion sociale forte, ils feront tomber le gouvernement qu’ils ont sauvé antérieurement, quitte à provoquer une dissolution de l’Assemblée.
Qui prévaudra entre le maintien du poste de chacun et la volonté politique affirmée la main sur le cœur ?
En se plaçant au centre du bras de fer, le PS cherche à se repositionner comme pivot de la gauche réformiste, entre une France insoumise radicalisée et une majorité présidentielle en perte d’autorité.
« Nous ne sommes pas un parti d’appoint, nous sommes une force de proposition », répètent ses cadres.
Mais derrière la posture se profile un calcul politique précis : montrer que, même minoritaire, le PS peut dicter l’agenda du pouvoir.
Une manœuvre risquée pour l’exécutif
Pour le gouvernement Lecornu, la journée de ce lundi ressemble à une épreuve de vérité.
Doit-il céder sur la taxe pour éviter la crise, au risque de fragiliser sa ligne économique ?
Ou s’en tenir à son texte initial, quitte à affronter une motion de censure dont l’issue serait incertaine ?
Un calendrier implacable
Sur le plan institutionnel, tout pourrait aller très vite.
Une motion de censure déposée aujourd’hui, lundi, pourrait être mise aux voix dès mercredi ou jeudi.
Les trois jours à venir s’annoncent donc décisifs : soit le gouvernement parvient à désamorcer la crise par des concessions ciblées, soit il s’enferme dans un bras de fer qui pourrait lui coûter son existence politique.
Le Parlement comme théâtre du rapport de force
En ce lundi d’automne, la tension est palpable jusque dans les couloirs du Palais-Bourbon.
Les députés socialistes multiplient les réunions internes.
Les Macronistes, eux, s’activent pour rallier les centristes et convaincre les écologistes modérés de ne pas franchir la ligne rouge.
Tout se jouera dans le ton des échanges et les amendements débattus.
Une phrase, une posture, un vote manqué peuvent désormais faire basculer le gouvernement.
En conclusion
La journée parlementaire du 27 octobre 2025, voire les deux journées qui suivront, s’annonce comme un moment charnière du quinquennat.
Plus qu’un simple débat budgétaire, c’est une épreuve de survie politique pour Sébastien Lecornu et son équipe.
Sous la menace d’un PS micro-parti croupion, mais contraint à se poser en faiseur de rois, l’exécutif se retrouve dos au mur, contraint de choisir entre compromis et confrontation.
Dans les travées de l’Assemblée, chacun le sait : le budget de 2026 pourrait bien sceller le destin du gouvernement.
Par Jean-Jacques Fifre
Source : https://ripostelaique.com/budget-
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