Ursula von der Leyen accusée de favoritisme pour un poste à 20 000 € par mois
Tandis qu’elle brigue un nouveau mandat à la tête de la Commission européenne, la popularité d’Ursula von der Leyen laisse à désirer en Europe.
C’est d’ailleurs en France qu’elle suscite le plus de défiance, puisque seulement 18 % des citoyens hexagonaux indiquaient dans un récent sondage qu’ils étaient satisfaits de l’action de la Commission européenne et de sa présidente.
Ursula von der Leyen, Pfizer et l’affaire des SMS
Voilà un an, Ursula von der Leyen était déjà au cœur d’une polémique suite aux zones d’ombre sur son rôle joué dans la signature d’un contrat de 35 milliards de dollars pour l’achat par l’UE de vaccins auprès de Pfizer.
À la mi-janvier 2023, la présidente de la Commission européenne avait été enjointe de s’expliquer publiquement devant la « Covi », à savoir la commission spéciale sur la pandémie de Covid-19 (une entité composée d’une présidente, de quatre vice-présidents et de 33 membres députés européens) sur son rôle dans la signature du contrat en question passé au mois de mai 2021.
C’est dans le cadre de la préparation de ce contrat qu’elle aurait échangé des SMS avec le patron de Pfizer, Albert Bourla.
Toutefois, malgré les sollicitations précédentes, Ursula von der Leyen n’avait jamais répondu aux questions sur ces contrats passés entre la Commission européenne et Pfizer.
Pas plus que les investigations du médiateur de l’UE et celles de la Cour des comptes n’avaient permis d’éclaircir ces conditions opaques…
Von der Leyen et les « copains » de la CDU
Quant au calendrier menant Ursula von der Leyen à une éventuelle reconduction pour un second mandat à la tête de la Commission européenne, la désignation du président de cette dernière sera déterminée par les chefs d’État membres et de gouvernement après les élections européennes qui auront lieu du 6 au 9 juin 2024.
Puis elle sera soumise au vote du nouveau Parlement européen, dans 12 semaines environ.
Mais la candidature de l’actuelle présidente de la Commission vient de connaître un fâcheux tournant suite à des accusations de favoritisme.
À l’origine de l’affaire, une lettre adressée à Ursula von der Leyen par une partie du collège des commissaires.
À savoir le vice-président et haut représentant Josep Borrell, et les commissaires Thierry Breton, Paolo Gentiloni et Nicolas Schmit.
Dans la missive datée du 17 mars dernier, ces quatre fonctionnaires européens pointent du doigt la nomination d’un certain Markus Pieper.
Il s’avère que celui-ci, député européen allemand, est également le chef de la délégation de la CDU-CSU au sein du Parti populaire européen (PPE).
Une CDU et un PPE dont est membre Ursula von der Leyen…
Markus Pieper. Source : Twitter
Un poste à « plus de 20 000 € par mois » ?
Depuis le 31 janvier dernier, Markus Pieper a donc été propulsé « représentant de l’UE pour les petites et moyennes entreprises » par Ursula von der Leyen.
Un poste (jusqu’à présent honorifique) qui serait désormais rémunéré, selon un article du journal Libération publié le 6 avril, « plus de 20 000 € par mois pour un contrat de quatre ans renouvelable deux ans (soit un coût budgétaire total de 1,44 million d’euros) » afin d’y placer « l’un de ses protégés ».
Et la même source de déclarer que « ce n’est pas la première fois que la présidente de la Commission place ses amis, surtout Allemands, à tous les niveaux de l’administration communautaire, mais c’est la première fois que plusieurs commissaires placés sous son autorité se révoltent, les élections européennes approchant ».
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, et bien que dépendant administrativement de la direction générale du marché intérieur supervisée par Thierry Breton, Markus Pieper, âgé de 60 ans, « rendra compte directement à la présidente Ursula von der Leyen », indiquait alors dans son communiqué la Commission le 31 janvier.
Député européen depuis 2004, Markus Pieper songeait donc à une reconversion.
Ursula von der Leyen lui a ainsi trouvé le poste sur-mesure. Libération ajoute par ailleurs qu’il est nommé « conseiller hors classe » au grade AD 15, « soit le niveau d’un directeur général, le plus haut poste de l’administration européenne ».
Comme préretraite, il y a pire…
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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