dimanche 9 mars 2025

SUR LA QUESTION DE L' ALGÉRIE ! MACRON A DÉSAVOUÉ F. BAYROU ET B. RETAILLEAU ! L' ÉCHEC DE L' IMMIGRATION ?

REVUE DE PRESSE !


Alexandre Devecchio : « Algérie, Emmanuel Macron est-il un président décolonial ? »


Cet article d’Alexandre Devecchio est paru dans Le Figaro du 4 mars. 

Devecchio fait partie, nous semble-t-il, de la génération et de la frange courageuse du très bourgeois, et très « doitier » Figaro

Sur ce sujet, comme sur d’autres, Emmanuel Macron ne fait en définitive que renvoyer à plus tard, et, sans doute, à d’autres, le temps des affrontements sévères et des vraies décisions.

 Espère-t-il que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes ? 

Mais retarder les solutions ne fait qu’aggraver les problèmes et les rendre au bout du compte presque insurmontables. 

Programmer l’heure du rapport de force avec l’Algérie s’organise sans tapage, suppose de prendre les dispositions voulues à la hauteur du conflit tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire français.

 Puis de l’engager.

 Emmanuel Macron s’y refuse, sans doute, en partie, par peur de la rue arabe. 

Mais il devra demain ou après demain, en avoir plus peur encore. 

Lui ou son successeur. 

Les Français d’aujourd’hui, ou ceux de demain. 

Nous vivons sous le régime de l’imprévoyance et de la pusillanimité.  

         

Emmanuel Macron ne fait qu’exacerber les ressentiments qu’il pense combattre, nourrir la rage d’une génération qui ne sait rien de la guerre d’Algérie, mais en tire prétexte pour se dresser contre la France   

 LA BATAILLE DES IDÉES – Sur la question de l’Algérie, Emmanuel Macron a désavoué François Bayrou et Bruno Retailleau.

 Le chef de l’État renoue ainsi avec une ligne qui jalonne sa mandature.

Est-ce de la politique étrangère ou de la politique intérieure ? 

Ses conseillers l’avouent, le choix d’Emmanuel Macron d’exclure tout rapport de force avec l’Algérie et de désavouer François Bayrou et Bruno Retailleau est en partie dictée par la présence en France d’une importante diaspora algérienne, dont il « craint les réactions ». 

 Cela en dit long sur l’échec de notre politique d’immigration et d’intégration, ainsi que sur l’archipélisation d’une France désormais otage des minorités. 

Mais aussi sur la vision du président de la République sur ces questions.

« Qui est Emmanuel Macron ?

 L’auteur du discours des Mureaux sur le séparatisme islamiste ou l’ami de Yassine Belattar, entrepreneur identitaire à la rhétorique proche de celle des Frères musulmans ? » s’interrogeait le directeur de la fondation Res Publica, Joachim Le Floch-Imad, il y a quelques mois dans nos colonnes

 En vérité, le premier réflexe idéologique d’Emmanuel Macron, dont l’acte politique fondateur a été de s’opposer à la déchéance de nationalité voulue par Manuel Valls, est d’incliner vers un certain multiculturalisme, voire de flirter avec le décolonialisme.

Logique de repentance

Conscient d’être en décalage avec l’opinion publique et même avec une partie de son propre camp, il lui est arrivé de donner des gages de républicanisme. 

Mais pour mieux revenir à ses convictions premières. 

En témoigne l’éviction de Jean-Michel Blanquer du ministère de l’Éducation nationale au profit de Pap Ndiaye, que beaucoup avaient vu à l’époque comme l’entrée des théories décoloniales et multicultura listes à l’école.

 Sur la question de l’Algérie, personne n’a oublié sa phrase, prononcée durant la campagne de 2017, assimilant la colonisation à « un crime contre l’humanité » – du Bouteflika ou du Tebboune dans le texte ! 

S’il a dénoncé, depuis, « la rente mémorielle » entretenue par le système militaire algérien, dans les faits, le président de la République n’a jamais dévié de sa ligne initiale, multipliant les excuses au nom de la France.

Emmanuel Macron a été influencé par Benjamin Stora, auquel il a commandé un rapport et dont les travaux historiques ont souvent mis l’accent sur les pages sombres de la colonisation. 

Et aussi par Pascal Blanchard, entrepreneur identitaire proche de la mouvance décoloniale, qui n’hésite pas à dresser un parallèle entre colonisés d’hier et immigrés d’aujourd’hui, selon lui victimes d’un même racisme.

 Aux yeux de Blanchard, la reconnaissance par la France de ses supposés crimes du passé permettra de réconcilier notre pays avec l’Algérie, mais aussi avec sa jeunesse issue de l’immigration.

 C’est en l’inscrivant dans cette logique de repentance qu’il faut comprendre le refus d’Emmanuel Macron de dénoncer les accords de 1968 avec l’Algérie.

Le président de la République espère ainsi aussi bien calmer le jeu avec les apparatchiks d’Alger qu’acheter la paix avec les « sécessionnistes » de banlieue. 

Concernant les premiers, cette politique n’a fait jusqu’ici que les encourager à se sentir en position de force et à multiplier les surenchères et les provocations. 

Il est probable que les seconds se sentiront, eux aussi, légitimés dans leur haine de la France. Emmanuel Macron entend peut-être sincèrement réconcilier les mémoires et recoller les morceaux de la France morcelée, mais il ne fait qu’exacerber les ressentiments qu’il pense combattre, nourrir la rage d’une génération qui ne sait rien de la guerre d’Algérie, mais en tire prétexte pour se dresser contre la France.  

Par   ALEXANDRE DEVECCHIO   





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