samedi 8 mars 2025

NÉGOCIATION DE PAIX UKRAINE/RUSSIE : L' EUROPE DE MACRON ! UNE HUMILIATION QU' ILS N' ONT PAS VOLÉE !

 REVUE DE PRESSE !

Alors que la nouvelle administration américaine et les dirigeants européens s’opposent quant à savoir s’il faut mettre rapidement fin à la guerre d’Ukraine ou poursuivre le soutien à Kiev, il convient de rappeler que les trois acteurs à l’origine de ce conflit qui déchire l’Europe depuis février 2022 sont :

 

Les États-Unis, par leur volonté d’affaiblir – voire de démembrer – la Russie et d’accaparer ses ressources humaines et matérielles dans la perspective d’une possible confrontation avec la Chine.

 Depuis la chute de l’URSS, Washington n’a cessé de renier ses engagements vis-à-vis de Moscou, en procédant à une expansion continue de l’OTAN – allant jusqu’à installer ses missiles aux frontières de la Russie (Pologne et Roumanie) –, en sortant des traités de limitation des armements qui avaient permis de réguler la Guerre froide, en armant Kiev et en rejetant avec force tous les propositions d’une nouvelle architecture de sécurité en Europe proposées par Moscou.

 

L’Ukraine, dont le régime, rappelons-le, est issu d’un coup d’État antidémocratique organisé et soutenu par l’Occident (2014) et qui a lancé, le 17 février 2022, une opération de vive force pour la reconquête du Donbass, dont les populations russophones s’étaient révoltées face à l’interdiction de leur langue par Kiev et réclamaient une autonomie accrue dans le cadre de l’Ukraine – et non l’indépendance. Ce à quoi le régime de Zelensky et ses milices néonazies ont répondu par le recours à la violence (15 000 morts entre 2014 et 2021).

 De plus Kiev réclamait son adhésion à l’OTAN en dépit des mises en garde sérieuses et légitimes de Moscou.

La Russie, enfin, qui face à cette situation a d’abord décidé de s’emparer de la Crimée en 2014 (notamment parce que Kiev avait proposé de louer la base de Sébastopol à l’US Navy) ; puis n’ayant d’autres moyens de faire respecter ses intérêt de sécurité, Moscou a déclenché son opération militaire spéciale (et non une invasion) pour conduire l’Ukraine à changer de politique, renverser le régime de Zelenski et afin de protéger les population russophones du Donbass, persécutées par Kiev.

Ainsi, en dépit du narratif conçu par les Spin Doctors américains et ukrainiens et matraqué par des médias occidentaux aux ordres, les torts sont donc très largement partagés. Et dans ce tableau, l’Europe n’y est pas pour grand-chose.

 Certes, la France et l’Allemagne sont coupables d’avoir violé les accords de Minsk, avec l’assentiment de Washington.

 Mais les États de l’Union européenne n’ont fait qu’exécuter la politique américaine en acceptant de soutenir le régime corrompu de Kiev et en se pliant aux directives de l’OTAN.

Pourtant, c’est elle aujourd’hui qui s’obstine à la poursuite de la guerre et à soutenir le régime criminel de Kiev. Criminel car Zelenski et sa clique ont décidé de poursuivre l’envoi au front et à la mort de leurs concitoyens, alors même que l’issue du conflit et d’ores et déjà jouée. 

Criminel car les membres de ce régime, dont les turpitudes sont bien connues quoi que tues par nos médias (détournement, blanchiment, trafics d’armes, interdiction des partis et médias d’opposition, rafles et arrestations, suspension des élections, mensonges…), profitent très directement du soutien financier de l’Occident pour s’enrichir personnellement.

 Trump et son équipe l’ont très bien perçu et souhaitent mettre à terme à ce conflit autant qu’à cette comédie pseudo-démocratique et pseudo-héroïque.

 

Mettre un terme à la guerre

Force est de constater qu’après trois ans de conflit, la situation est dramatique pour les belligérants et leurs soutiens : morts, blessés, émigration massive, destructions des infrastructures, rupture politique et économique Russie/Occident, sanctions, crise énergétique et économique…

Ceux qui ont payé le prix fort sont bien sûr les Ukrainiens des deux camps. 

Puis suivent les Européens, pour lesquels le coût de cette guerre a été prohibitif, bien qu’ils n’en soient pas à l’origine – mais ils en sont devenus co-responsables par leur soutien inconsidéré à Kiev –, provoquant l’affaiblissement de leur économie et la destruction de leur industrie.

La Russie a également perdu beaucoup d’hommes et ses relations avec ses voisins européens sont devenues antagonistes.

 Mais sa situation économique n’a pas été altérée par les sanctions, en dépit des faux espoirs de l’Occident, et elle fait preuve d’une résilience remarquable.

 Le Sud Global ne l’a pas abandonné en dépit des pressions, conscient de la politique inique des Américains et de leurs auxiliaires européens. 

Au contraire, un ras-le-bol du diktat occidental, caractérisé par son « deux poids, deux mesures », se manifeste de plus en plus explicitement dans le monde. 

Surtout, les force russes en train de l’emporter militairement sur le terrain et d’atteindre des objectifs que Moscou n’avait jamais envisagé avant cette crise, car la Russie n’a jamais revendiqué le Donbass.

Pour les États-Unis, enfin, c’est un bilan en demi-teinte. 

Certes, ils ont réussi à provoquer la rupture durable des relations UE/Russie, à reprendre en mains l’OTAN et à vassaliser l’Europe, à affaiblir son statut de concurrent économique et à s’enrichir en lui vendant massivement du GNL en remplacement du gaz russe et des armements.

 Mais en réalité, c’est un échec majeur pour la stratégie initiée par les néoconservateurs qui n’a pas atteint son but principal : l’affaiblissement de la Russie.

 Au contraire, celle-ci apparait aujourd’hui plus forte qu’au début du conflit et le multilatéralisme prôné par les BRICS semble en voie de remettre en cause l’unilatéralisme américain.

Tout cela est clairement perçu de ceux qui sont capables d’analyser objectivement ce conflit. 

C’est d’ailleurs ce qu’ont fait Trump et son équipe qui ont compris que la politique de leurs prédécesseurs ne menait nulle part. 

D’où leur volonté de mettre un terme rapidement à cette boucherie qui ne sert plus leurs intérêts.

Rappelons qu’une première issue à ce conflit a failli avoir lieu fin avril 2022, six semaines seulement après le déclenchement de l’opération militaire spéciale russe. Kiev et Moscou étaient parvenus à un accord grâce à l’intercession d’Israël et de la Turquie.

 Mais les néoconservateurs de l’administration Biden s’y sont alors opposés et ont dépêché Boris Johnson à Kiev porter l’ordre de poursuivre la guerre. 

Cette décision insensée, à laquelle Zelensky s’est rangé sans attendre, les rend sans conteste co-responsables des centaines de milliers de victimes des trois années suivantes.

 

Illusions européennes et mirages ukrainiens

Il est aujourd’hui urgent de mettre un terme à cet affrontement dont le sort est militairement joué.

Pourtant, l’Europe et ses dirigeants affichent leur détermination à poursuivre leur soutien à Kiev, continuant à affirmer que l’Ukraine n’est qu’une victime et qu’elle doit recouvrer une intégrité territoriale sans véritables fondements historiques, et invoquant la forte probabilité d’une prochaine invasion russe de l’Europe, argument infondé et mensonger construit par l’OTAN.

Tous ces dirigeants qui s’opposent avec bravade à la politique de la nouvelle administration Trump, arguant de l’imprescriptible indépendance de l’Europe, et qui clament aujourd’hui en chœur que le Vieux continent ne saurait être le vassal des États-Unis, omettent ou veulent faire oublier le fait qu’ils ont été les exécutants obséquieux de la stratégie des néoconservateurs de l’équipe Biden depuis 2021. 

Mais ils n’en sont pas à une contradiction près.

Pourquoi s’obstinent-ils ? Plusieurs hypothèses existent : soit par idéologie, étant acquis aux idées néoconservatrices d’outre-Atlantique ; soit parce qu’ils veulent profiter de cette crise pour faire de l’UE un État fédéral dirigé par Bruxelles, en plaçant les peuples devant le fait accompli ; soit encore par intérêt personnel ; ou simplement par bêtise, ainsi qu’Edgar Quinet en soupçonnait certains politiques dès 1865 :

« Nous rejetons trop souvent sur le compte de la trahison et de la perfidie ce qui appartient à la sottise. Les historiens ne font pas jouer à celle-ci le grand rôle qui lui appartient dans les choses humaines. Est-ce faute de l’entrevoir ? 

Est-ce sot orgueil qui consent à se reconnaître criminel plutôt que dupe ? On aime mieux la trahison et le crime, parce qu’ils font de l’homme un sujet plus tragique, et qu’ils le haussent au moins sur l’échafaud.

Pour moi, je lui ai vu moins de grandeur de mon temps. J’ai vu dans les grandes affaires tant de déraison, une obstination si invétérée à s’aveugler, une volonté si absolue de se perdre, un amour si passionné, si instinctif du faux, une horreur si enracinée de l’évidence, et, pour tout dire, une si grande, si miraculeuse sottise, que je suis, au contraire, disposé à croire qu’elle explique la plupart des cas litigieux, et que la perfidie, la trahison, le crime, ne font que l’exception[1] ».

 

L’obstination des dirigeants européens est d’autant plus funeste que les trois années écoulées ont montré que ce conflit était dévastateur pour l’économie européenne et que ses États membres étaient incapables d’assurer eux-mêmes leur sécurité comme de soutenir efficacement l’Ukraine en matière d’armements.

Ce conflit prendra fin prochainement, avec ou sans la participation de l’Europe.

 L’administration Trump a déjà entamé des discussions avec la Russie, signe qu’il s’agissait bien d’une guerre américano-russe par Ukrainiens, OTAN et Européens interposés.

 Le nouvel hôte de la Maison-Blanche a déjà annoncé que l’Ukraine ne rentrerait pas dans l’OTAN et, à la suite de sa rencontre houleuse avec Zelensky à la Maison Blanche, il envisage sérieusement de suspendre le soutien financier et militaire à Kiev. 

Les États-Unis ont fait volte-face, ce à quoi leur politique pragmatique de défense de leurs intérêts nous a habitués depuis longtemps. 

Seuls les naïfs ou ceux qui méconnaissent l’histoire sont surpris. 

Après avoir entrainé Ukrainiens et européens dans le conflit, ils les abandonnent et valident une forme de victoire russe.

Soyons lucides : l’Ukraine ne récupérera pas la Crimée ni le Donbass.

 Souhaitons qu’elle n’intègre pas l’Union européenne, ce qui reviendrait à déstabiliser et à criminaliser davantage nos économies, déjà considérablement affaiblies par ce conflit. Seule la paix, le reconstruction du pays et sa neutralité sont des solutions réalistes. 

C’est la fin de la partie pour Zelensky. 

Mais ce dernier et ses complices européens ne l’ont pas encore compris.

 

 Source :  Place d' armes


 

 ET AUSSI

 

RAPPEL !


 

Tenus à l’écart des négociations sur l’Ukraine…Les Européens l’ont bien cherché 

[L’Agora]

Gros chagrin chez les Européens de l’Ouest.

Les États-Unis et la Russie vont discuter entre eux pour trouver une solution à la guerre d’Ukraine sans les y associer. 

Premier rendez-vous des ministres des affaires étrangères à Riyad, en Arabie saoudite, apparemment le seul terrain neutre qu’ils aient trouvé pour traiter des affaires européennes. 

Humiliation suprême : les Européens ne sont pas associés à ces pourparlers, pas plus qu’ils ne l’ont été à ceux qui ont eu lieu dans la discrétion sur la question du Proche-Orient. 

Le président ukrainien Zelenski non plus n’est pas invité et ça chagrine aussi les Européens qui ne s’étaient apparemment jamais aperçus il n’était qu’un pion.

 

Le discours historique de J.D.Vance à Munich

Il y a quelques jours, lors de la Conférence internationale sur la sécurité de Munich, le 14 février 2025, les mêmes Européens ont été défrisés par les propos offensifs du vice-président John D. Vance qui les a pris à partie pour leur dire, à sa manière, leurs quatre vérités.

 La menace sur la liberté et la démocratie en Europe ne vient selon lui « ni de la Russie ni de la Chine ni aucun autre acteur extérieur », dit-il, elle vient de l’Europe occidentale elle-même : « Ce qui m’inquiète, c’est la menace qui vient de l’intérieur, le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagées avec les États-Unis. » « Il n’y a pas de sécurité si l’on a peur des voix, des opinions et de la conscience qui guident son propre peuple. »

 Atteinte à la démocratie : il cite la Roumanie où la Cour suprême a annulé le premier tour des élections présidentielles qui ont mis en tête le candidat pro-russe et eurocritique, Câlin Georgescu et marque sa crainte que l’Allemagne ne fasse de même si l’AFD venait à gagner les élections législatives1 .

 Il dénonce la montée des censures de toutes sortes. Il observe au passage qu’aucun de ces partis dits extrémistes qui s’écartent de la doxa, malgré leur représentativité avérée, n’a été invité à Munich. 

Il cite, au titre du recul des libertés la condamnation à la prison, au Royaume-Uni, d’un homme n’ayant fait rien d’autre que prier en silence non loin d’une clinique d’avortement, sans insister d’ailleurs davantage sur ce sujet clivant. 

Cependant la France de Macron n’est pas épinglée : parce qu’elle compterait moins ?

 Ou quelle ne perd rien pour attendre ? 

Vance a appelé les Européens à écouter leurs peuples, singulièrement sur la question de l’immigration. « 

Aucun électeur sur ce continent n’est allé aux urnes pour ouvrir les vannes à des millions d’immigrés sans aucun contrôle. 

» Ecouter les peuples, contre Davos cité explicitement. 

« Croire en la démocratie, c’est comprendre que chacun de nos citoyens est doté de sagesse et a droit au chapitre. »

 

Les provocations d’Elon Musk

Quelques jours plus tôt, Elon Musk, représentant de Trump, avait fait une tournée tout aussi remarquée, attaquant la commission de Bruxelles pour ses projets de contrôle de l’Intelligence artificielle et soutenant les principaux partis prorusses ou eurocritiques, à commencer par l’AFD – ce qui n’est pas forcément rassurant pour un Français.

 Au Royaume-Uni, il a sévèrement critiqué les gouvernements, les policiers et les hommes de justice dont l’actuel premier ministre travailliste Keir Stamer, ancien procureur, pour avoir longtemps fermé les yeux sur l’odieux trafic de milliers de femmes blanches et pauvres organisé par la mafia pakistanaise. 

Cette passivité exprime plus que tout la décadence européenne.

 Ceux qui se sont indignés de l’ingérence de Musk seraient -ils dans cette affaire abjecte du côté des mafieux ?

 On ne sera pas étonné que ce discours ait été reçu dans un silence de mort

Indignation et colère

Quoiqu’une partie des peuples européens ait été heureuse d’entendre les hommes de Trump dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas, le concert d’indignation des officiels (sauf l’Italienne Meloni) et des médias est tout à fait à la hauteur de ce qu’on pouvait imaginer.

 Les gens de Bruxelles, particulièrement visés, ne sont pas en reste : c’est la panique, d’autant que l’on suppose que Trump et Poutine veulent mettre à bas les institutions européennes – et même l’OTAN. 

La reductio ad hitlerum est évidemment ressassée partout, comme chaque fois que la pensée dominante en Occident se sent menacée. 

Trump, Poutine sont, sans nuances, assimilés à des nazis. 

D’autres disent qu’ils sont fous.

 La démocratie est bien mal partie si les chefs de deux des principales puissances de la planète sont de ce camp !

 L’Inde, plus lointaine, a un gouvernement autoritaire. 

Et la Chine est bien pire. 

Il n’y aurait plus de démocratiques que les pays de l‘Europe occidentale et encore pas tous, pas la Hongrie, la Slovaquie, la Croatie ni bientôt la Roumanie ! 

Un bêtisier est à constituer d’urgence avec tout ce qui s’est dit un peu partout depuis l’élection de Trump. 

La gauche est bien entendu en première ligne dans ces assauts. 

Pour Macron, la menace russe est « existentielle » et il a tenté de mobiliser les principaux pays européens (Royaume-Uni compris) en les réunissant à Paris pour envoyer des soldats en Ukraine. 

Signe de son aveuglement : il va à Washington, pour tenter de convaincre Donald Trump qu’il est risqué de se rapprocher de Poutine, comme si le président américain n’y avait jamais réfléchi.

 La droite n’est pas en reste : Valérie Pécresse qu’on croyait libérale s’indigne que Trump veuille abolir les censures (dite fact checking).

 Et même l’extrême droite : Jordan Bardella refuse, de peur de se compromettre, de rencontrer Banon, un proche de Trump.

 

Hystérie et désarroi

La réaction européenne s’exprime sur deux registres : l’hystérie qui provoque la surenchère dans l’indignation, la complaisance à surréagir, quitte à inventer, à tout ce qui peut conforter l’idée que Trump et ses adjoints sont des affreux, à tout ce qui dans leur discours est politiquement incorrect. 

C’est d’autant plus facile que Trump a un côté provocateur qui le pousse aux excès. 

Par exemple quand il déclare vouloir annexer le Groënland ou le Canada. 

Ni le roi du Canada, Charles III, ni le Foreign Office qui en a vu d’autres, ne l’ont pris au sérieux. 

L’autre registre est le désarroi : la doxa post-libérale et libertaire, en situation de domination depuis des décennies, dans lequel elles évoluent, n’était pas pour les oligarchies occidentales un choix mais une évidence. 

Hors d’elle, il n’y avait que le monde des ténèbres. 

Ils n’auraient jamais pensé que les ténèbres puissent venir à leur tour en position dominante. 

Beaucoup ont dit qu’ils ne pouvaient pas l’imaginer. 

Avec la réélection de Trump, le monde, pour eux, s’effondrait.

 L’idéologie post-libérale (ne l’appelons plus libérale puisqu’elle multiplie les censures et les excommunications), se qualifie de « progressiste ». 

Il est, pour elle comme pour toutes les idéologies, plus important que tout de se croire dans le sens de l’histoire, une croyance qui dispense de toute argumentation mais permet d’écraser sans ménagements les adversaires quand il leur est permis, ce qui est rare, d’entrer dans le débat.

 Dès lors que cette idéologie se trouve gravement en échec, c’est le désarroi. 

Ce désarroi est comparable à celui des communistes qui ont vu en 1990 l’effondrement du bloc soviétique. Tout s’effondre d’un coup, ils n’ont plus de repères.

 

L’« intersectionnalité » woke

Le coup est particulièrement dur pour ceux qui se sont engagés contre la Russie dans la guerre d’Ukraine, soit à peu près tous.

 Il y a un cocktail de positions politiques formant un tout solidaire sur des sujets pourtant différents : antiracisme et décolonialisme, projet de gouvernement mondial (dont l’Union européenne serait, selon l’idée de Monnet, la première marche), libération sexuelle, avortement et homosexualité, transgenre, covid, réchauffement climatique et décarbonation, légalisation des drogues, immigration libre et métissage, pédagogie permissive, accessoirement libre-échange et liberté de circulation des capitaux. 

Ceux qui adhèrent à l’un de ces principes, tels les principaux dirigeants du Forum de Davos, adhèrent généralement aux autres. 

Dans le bord d’en face, on appelle cela l’« intersectionnalité ». 

L’hostilité à la Russie, la haine de Poutine sont allées jusqu’à ne pas l’inviter à l’anniversaire du débarquement de Normandie que pourtant les immenses sacrifices de l’Armée rouge avaient permis.

 Elles ont atteint dans le bloc post-libéral des sommets non seulement sous l’effet d’une manipulation de l’opinion avec des moyens très sophistiqués aujourd’hui maîtrisés par les États-Unis, mais aussi du fait que par ses positions sur la plupart de ces sujets, spécialement sociétaux, la Russie apparaît comme le principal obstacle à la diffusion de l’idéologie woke au reste du monde. 

Sans que d’ailleurs la Russie donne dans aucun excès de puritanisme, elle ne pense pas, comme les soi-disant « progressistes » que la transgression de toutes les normes morales soit l’avenir du monde.

 

La guerre d’Ukraine

Les Occidentaux ont été entraînés à compatir aux malheurs de la pauvre Ukraine où les Américains avaient en 2014, installé de force un gouvernement qui leur était favorable. 

Cette compassion ne tient pas compte que dans certaines sphères nord-américaines, une guerre contre la Russie était programmée dès la fin du communisme (cf. Zbigniew Brezinski, Le Grand échiquier, 1997), que dans les vingt-cinq ans qui ont suivi, les Occidentaux ont repoussé toutes les propositions d’entente émanent de Moscou et multiplié les provocations, que le seul motif du conflit était la volonté de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN, affaire qui aurait pu être aisément réglée s’il n’y avait eu, à l’Ouest, la volonté de provoquer une guerre. 

Les meilleurs diplomates du temps de la guerre froide2 , connus pour avoir été des « faucons », tenaient déjà l’adhésion des pays d’Europe d’Est pour une provocation que la Russie, pays encore faible, avait avalée en silence.

 Mais Poutine avait clairement dit que l’adhésion de l’Ukraine qui privait la Russie de sa base historique de Sébastopol et plaçait les forces d’OTAN à 900 km de Moscou était une ligne rouge à ne pas franchir.

C’est dire que les Européens l’Ouest se trouvèrent entraînés dès les années quatre-vingt à haïr de plus en plus la Russie, à envoyer des armes et une assistance technique à l’Ukraine, à l’inonder de crédits et à exiger de l’ensemble de leur média que non seulement, ils condamnent l’opération du 26 février 2022, mais qu’ils pronostiquent que la Russie serait battue.

 La déception de ces gens est aujourd’hui immense : voir que le nouveau président refuse de poursuivre une guerre inutile et sanglante, tente de négocier directement avec Poutine par-dessus la tête de Zelensky mais aussi des Européens les plus engagés : France, Royaume-Uni, Allemagne, Pologne, est pour eux inconcevable. 

Très curieusement, ce sont les Européens dont nous parlons, à l’instar du parti démocrate américain lesquels partage la même idéologie universaliste et humanitaire, se prétendant libérale, qui veulent continuer la guerre tandis que Trump et Poutine, dont la philosophie avouée est l’égoïsme national, veulent faire la paix.

 On accuse le président américain de « lâcher » l’Ukraine, après que les États-Unis l’ont poussée à la guerre, ce qui est vrai mais est sans doute moins immoral que de continuer à subventionner sans fin des pertes humaines parfaitement inutiles. Les guerres idéologiques sont sans fin. 

Les intérêts, eux, ne sont pas illimités.

 Les Européens de l’Ouest qui, au départ, avaient été embarqués dans le conflit, notamment au travers de sanctions contre la Russie, ruineuses pour eux, sont comparables à une meute de chiens courants que le maître de battue lance à la poursuite du gibier, qui s’y donnent à fond, spécialement ceux qui veulent se distinguer en aboyant en tête comme le président français, et qui, quand le maître sonne la fin de la battue, ne sachant pas s’arrêter, continuent à courir après le gibier.

 

Les erreurs inimaginables des Européens de l’Ouest

Les inconséquences des dirigeants de l’Europe occidentale dans un affaire qui a été en définitive la plus absurde qui soit, sont innombrables : – 

Ils ont assimilé abusivement le régime oligarchique et corrompu de l’Ukraine à un poste avancé de la civilisation et de la démocratie. –

 Eux qui invoquent pour un oui ou pour un nom le souvenir d’Hitler n’ont pas voulu voir que la pointe avancée de l’armée ukrainienne était composée des groupes armés néo-nazis dits bandéristes, les héritiers de ceux qui ont tué, pour le compte des nazis, près d’un million et demi de juifs en 1943-1944. – – –

 Ils n’ont pas imaginé une seconde que la Russie, première puissance nucléaire du monde, qui avait vaincu Napoléon et Hitler, ne se laisserait pas vaincre par la petite Ukraine, ni même par l’OTAN, ce qui était évident dès le départ. –

 Ils n’ont pas vu ce qu’avait de provocateur la volonté de faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN, acte analogue à ce que serait une alliance de la Belgique avec la Chine contre la France. 

Mais se mettre à place de l’adversaire, attitude de base de la diplomatie, est un exercice inconnu des idéologues autistes. 

C’est sans doute la raison pour laquelle Macron a supprimé le corps diplomatique : ne pas voir, ne pas savoir. – –

 Ils ont confondu abusivement le souci compréhensible de Poutine de ne pas avoir des ennemis à sa porte avec une volonté impérialiste de conquête du monde. – – 

Ils n’ont pas mesuré ce que leur coûteraient les sanctions à l’égard de la Russie principale cause de la crise économique dans laquelle s’enfonce l’Europe. – – – 

Ils ont prédit un effondrement économique rapide de la Russie suite à ces sanctions (le surdiplômé Bruno Le Maire s’est particulièrement distingué sur ce registre) qui n’a évidemment pas eu lieu. – 

Ils ont aussi prédit que Poutine n’était pas assuré de son pouvoir, qu’il pouvait être renversé d’un jour à l’autre par ses opposants, oubliant que ces opposants lui reprochent surtout de ne pas être assez dur. –

 

 Pas davantage ils n’ont anticipé l’essor économique que ces sanctions entraîneraient en Russie, ni le renforcement considérable de la puissance militaire russe que la guerre d’Ukraine a entraînées, au point que cette puissance est aujourd’hui bien plus à redouter qu’elle ne l’était en 2014, surtout que dans le même temps les Européens ont désossé leurs armées au bénéfice de la cause perdue de l’Ukraine. – 

Certains continuent, comme récemment le chancelier allemand, alors que l’armée ukrainienne n’existe presque plus, de dire qu’il faut lui envoyer encore des armes pour poursuivre le combat ! 

Toutes ces erreurs étaient évitables dans la mesure où ce qui est finalement advenu était prévisible. 

Les États-Unis en ont fait moins : dans la mesure où leur but inavoué était d’affaiblir l’Europe et d’enfoncer un coin entre l’Europe de l’Ouest et la Russie, ils se sont beaucoup moins trompés.

 

Crimes

Pire qu’une erreur, un crime : la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont saboté , à la demande des Américains, toutes les tentatives d’arrangement : accords de Minsk de septembre 2014, accords d’Istanbul de mars 2022, ce qui a ouvert la porte à une guerre qui a fait 1 million de morts et d’innombrables handicapés, et détruit l’Ukraine que l’on disait vouloir protéger4 . 

Autre crime : le matériel livré au gouvernent ukrainien tout au long de la guerre était, sauf exceptions comme les canons Caesar, un matériel quasi de réforme, comme si les Européens (et les Américains) n’avaient jamais envisagé sérieusement de gagner la guerre, seulement de la faire durer pour user la Russie. 

Et tant pis pour la jeunesse ukrainienne (et russe) tenue pour de la chair à canon, tout comme les mercenaires recrutés dans les pays les plus pauvres de la planète. 

Les dirigeants des Etats se sont fourvoyés mais encore davantage les instances de Bruxelles, où l’allemande Ursula von der Leyen, prompte à élargir les compétences de l’Union au commerce des armes et à celui des vaccins (deux secteurs particulièrement propices à la corruption) n’a pas été la dernière à jeter de l’huile sur le feu


 

Le dernier carré du woke ?

Sans parler de stupidité, jointe au cynisme, devant le comportement des Européens de l’Ouest ?

 Stupidité car toute idéologie abêtit quand elle est prise au premier degré ce qui est le cas en Europe aujourd’hui5 . 

Stupidité aggravée par une sorte de sélection négative qui aboutit à une baisse du niveau général des classes politiques occidentales, laquelle frappe tous les observateurs un peu distanciés. 

Un Macron que certains tiennent pour très intelligent ne fait pas exception. 

Nous ne devons pas exclure que le projet européen dont le caractère idéologique (au sens que donne à ce mot Hannah Arendt) n’a pas échappé à beaucoup, se soit traduit pas un rétrécissement des esprits propre à tous les aveuglements. de l’Ouest, à tous le moins leurs dirigeants, sont bien partis pour être le dernier carré de l’idéologie woke (ou post-libérale) dont l’élection de Trump a sonné le glas. 

Après les folies du postlibéralisme, vient ce que Trump appelle la « révolution du bon sens » et, ajouterons-nous, de la nature. 

Après l’obscurantisme du prétendu « progressisme », revient le temps de la lumière ou du retour au réel ! Faut-il préciser qu’en voulant camper la résistance européenne à la nouvelle Amérique, désormais incarnée par Trump, après 20 ans de servilité, en voulant jouer les petits De Gaulle sur des positions idéologiques à mille lieues de celles du fondateur de la Ve République, les gens comme Macron se ridiculisent.

 

Une humiliation qu’ils n ’ont pas volée !

C’est pourquoi on peut dire que leur mise à l’écart des derniers développements de l’affaire d’Ukraine, ils ne l’ont pas volée.

 Trump et Poutine leur vouent un immense mépris. Ils ont tout fait pour ça. 

Acculée, la bête idéologique, frappée outre-Atlantique, cherche à se réfugier de ce côté-ci de l’océan. 

Elle, n’est donc pas tout à fait morte et peut devenir dangereuse, soit par l’agressivité extérieure, soit par l’intolérance intérieure.

 On en voit déjà les effets dans le durcissement du contrôle de l’opinion en France, en Allemagne au Royaume-Uni, sur tous les sujets de la galaxie « woke », justement dénoncé par Vance. 

La récente fermeture par l’ARCOM, autorité de contrôle de l’audiovisuel, de la chaîne C8 en est un symptôme parmi d’autres.

 Il est probable que Trump arrivera à contrôler ces Européens de l’Ouest qui brûlent dans leur fanatisme d’user leurs dernières cartouches en Ukraine dans un combat déjà perdu.

 Mais les dérives intérieures des Etats européens où ni la classe politique, ni l’administration n’ont changé, risquent de se prolonger encore, comme un canard sans tête continue de marcher quelque temps après sa décapitation. 

Personne cependant, parmi les derniers idéologues du post-libéralisme woke, n’empêchera l’histoire de poursuivre son cours. 

 Et l’Europe, aujourd’hui humiliée, affaiblie, désemparée ne trouvera pas un nouveau souffle sans rompre avec leurs chimères. 

Elle doit, sans suivisme servile, se mettre résolument à l’école de la révolution qui commence aux États-Unis.

Par Roland HUREAUX

 
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