lundi 8 avril 2024

ISLAMISME, TERRORISME ET L' HISTOIRE DU LOUP SOLITAIRE !

 REVUE DE PRESSE !

La thèse lénifiante du loup solitaire est bien une fumisterie.

L’État islamique vient de le révéler.

Par Gabrielle Cluzel



La thèse lénifiante du loup solitaire est bien une fumisterie. L’État islamique vient de le révéler.

Commémorant le dixième anniversaire du califat dans un message audio de 40 minutes, le porte-parole de l’État islamique, Aboe Hoedhayfah Al-Ansari, a diffusé dans la nuit du Jeudi saint au Vendredi saint, un message authentifié

Après avoir de nouveau revendiqué l’attentat de Moscou, il a appelé « les loups solitaires » (sic) à cibler les chrétiens et les juifs en Europe, aux États-Unis, à Jérusalem et en Palestine. 

Il assure que de nouvelles attaques vont avoir lieu partout dans le monde.

Une rhétorique si pratique !

De Mohammed Merah au tueur de Bir-Hakeim en passant par l’assassin tchétchène de Samuel Paty et bien d’autres, la rhétorique « du loup solitaire » a rencontré un grand enthousiasme dans les médias et les discours politiques.

 Le discours lénifiant rassurait – puisqu’on vous dit que c’est un électron libre, un individu isolé… -, feignant de croire que « seul » était synonyme « d’exceptionnel » ou « d’unique ». 

 Aucune raison, donc, que cela ne se reproduise, dormez braves gens. 

Et quand, en sus, on pouvait trouver à l’intéressé un dossier psychiatrique, la boucle était bouclée, le dossier pour ainsi dire classé.

 Ceux qui objectaient qu’un loup solitaire plus un autre loup solitaire, ça faisait deux loups pas si solitaires, n’étaient pas écoutés.

 Ceux qui glissaient même que, tous rassemblés, ces loups solitaires formaient une meute, unie sinon géographiquement, en tout cas par son mode d’action, ses motivations et son hurlement (« Allah Akbar »), étaient rabroués.

 C’était tellement commode.

 On accusait moins l’islamisme que les réseaux sociaux, en oubliant au passage que dans « réseaux sociaux », il y a « réseaux », c’est-à-dire des liens, a minima passifs, entre celui qui poste et celui qui regarde, fussent-ils séparés par des milieux de kilomètres et restant des inconnus l’un pour l’autre.


Le joli récit vient de s’écrouler…

Las, l’heure est grave. Le joli récit vient de s’écrouler comme un château de cartes. 

En appelant à la rescousse les « loups solitaires », comme si les groupements projetés au Bataclan ou à Moscou, n’étaient pas ses seuls soldats, l’État islamique (EI) démontre que ces « loups solitaires » sont une armée de réserve, déjà en place sur le territoire ennemi à la faveur de l’immigration et du droit d’asile, et qui attend son heure. Toute activité a ses auto-entrepreneurs.

 Les loups solitaires sont ceux-là : l’uberisation du terrorisme.

 Et ils sont peut-être encore plus dangereux, si c’est possible, que les groupes commandos envoyés depuis l’étranger car, plus que des loups, ils sont des vers : dans le fruit. 

 Des bombes à retardement installées un peu partout, très difficiles à pister car il n’y aucun fil téléphonique à remonter quand on en tient un. 

Le seul lien est idéologique.

 

Armée de bric et de broc

L’État islamique s’est approprié l’expression.

 Himmler avait ses Wervolf, Erdoğan a ses loups gris, l’EI a maintenant ses loups solitaires. 

Les loups solitaires sont de bric et de broc, n’ont pas d’uniforme, de formation militaire, ni d’arme de guerre – un couteau de cuisine leur suffit – et certains ont le cerveau dérangé.

 Qu’importe. 

La seule condition pour être un terroriste est de terroriser, et pour cela, ils sont efficaces.

 Le fantasme occidental visant à tranquilliser les foules se retourne contre lui. 

 

Ce n’est plus un fantasme mais un cauchemar.

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